Wednesday, September 30, 2009

il

est tard
je vais me coucher
lentement

comment
décrocher
les enfants
d'un feuilleton
violent
où Kenny meurt
chaque soir
?

faut-il en rire
ou pas
?

je ne sais pas...

une demie

heure
sur la journée
saisie
ici ou là
le matin
lorsque les autres enfants dorment
le soir
peu importe en fait !

une tout petite demie heure
pour sacrifier
au rituel
des examens
qui auront lieu
dans quelques mois

(j'aimerais mieux
faire
de l'unschooling total
mais
en Belgique
les enfants
ne peuvent s'instruire
en famille
en bénéficiant d'un réel choix
au niveau pédagogique

le fait qu'il y ait des examens
- rien que cela -
fait perdre du temps aux enfants
et nuit fondamentalement
à leur confiance en eux
et à leur apprentissage

l'apprentissage
dirigé
par l'enfant
les questions qu'il se pose
absolument
ce n'est pas reconnu
par les autorités
qui dit haut et fort
que les parents
bénéficient
d'une totale liberté
des modes d'apprentissages

c'est oublier
que ce n'est pas l'adulte qui instruit
mais l'enfant qui s'instruit

comme ce n'est pas
le gynécologue
ou la sage-femme
qui accouche
c'est la femme qui accouche

alors
je fais un mix
(hélas !)

je pars d'une question posée
la veille
on démarre un bouquin
sur l'évolution des espèces
avec Justin

on discute
du sens de la vie
de la naissance
de la mort
avec Nicolas

et on fait un peu de maths
- ils aiment ça ! - )

Tuesday, September 29, 2009

tour

photo Sandrine Fraikin
pour rien?
- pas si sûr !
soit
un tour en ville
en bus
avec mes deux petites
pour aller poster
la déclaration
d'instruction en famille
de trois de leurs grands frères
mais j'avais un mauvais horaire
et la poste
fermait
quand nous sommes arrivées
- il nous reste demain
pour faire le recommandé !
alors
que faire?
sinon prendre un verre
sur la Place du Marché
sous les arbres
et revenir à pied
par un chemin
qui n'est pas
le plus direct
qui soit...
Lucie fait
- au passage -
une tétée
dans un porte-bébé
arrivé cet après-midi
d'Allemagne
et que nous testons
avec, ma foi,
un plaisir non simulé
y a de la joie
à flâner
sans autre but
que de rentrer
chez soi
pour souper
du plaisir
à rire
et négocier
par jeu de rôle
avec une petite fille
qui veut des frites
tout de suite
(et non pas dans deux jours!)
et puis qui boude
(je n'aime pas ça
mais là
je boude
comme elle
on en rit de plus belle)
ce fut
un tour
pour rien du tout
pour une heure de balade
un tour gratuit
qui perdit son objet en route
et en trouva un autre
nous n'avons pas posté
la déclaration
d'instruction en famille
nous avons papoté
de tout
de rien
marché lentement
parlé de la peur
en passant sur un pont
parlé du nom des rues
de la caserne des pompiers
traversé au vert
attendu au rouge
vécu chaque minute
sans autre attente
que celle de la vivre
simplement
ce qui est donné
l'est
sans que ce soit
compté
ou l'objet
d'une attente
de retour
de test
ou je ne sais
quel mode
d'évaluation

through

photo Sandrine Fraikin

the looking glass


toc toc!

(qu'y a-t-il de l'autre côté ?)


de la lumière

(j'espère)

de l'air aussi

(tant qu'à faire)
chaque nuit
et
chaque matin
forment une sorte de naissance
l'on passe de l'obscurité
à la vie
au fil de l'existence

Monday, September 28, 2009

remember, to notice who is by your side, who has helped you the most

photo Sandrine Fraikin
qui m'a aidée
à voler
de mes petites ailes?
à me centrer lorsque j'étais perdue?
peut-être ce grand-père
qui amassait les toiles, gravues, meubles et statues
peut-être cette marraine
qui toujours
sourit à la vie
quoi qu'il arrive
et qui m'a fait penser
très tôt
que c'était bon
peut-être
cette grand-mère
qui parlait avec moi
de tout
elle nous aimait
chacun
même si l'on était bien différents
très différents
j'ai aimé
les genoux de l'une
qui me portaient
les regards aimants
de l'autre
j'ai aimé
jouer avec mon père
petite
après
je n'ai pas bien compris
ou trop bien
aujourd'hui
j'ai aimé
voir
ma mère
ou mon père heureux
avec d'autres que moi
pas forcément à eux deux
j'ai aimé
la présence
fréquente
ou sporadique
aujourd'hui
d'une amie
très chère
lumineuse
légère
malgré
sa vie
j'ai été aidée
par des étoiles filantes
qui ne restent pas
mais repartent
vite fait
après m'avoir aidée
à être moi vraiment
j'ai été et je suis aidée
par un compagnon
devenu ami
je suis aidée
chaque jour
par la présence
les échanges
d'âmes soeurs
qui volent
là ou ici
j'aime la lumière
qui apaise
les blessures vives
et nourrit

goûter

à tout
oui, peut-être...
ou bien non
pas à tout
car il y a trop
et il faudrait aller
très très vite
pour goûter à tout
je préfère
goûter peu
en prenant le temps

Sunday, September 27, 2009

le yoga

d'attention
me rappelle la quête de Dorian Gray (en négatif)
entraperçue au lycée au cours d'anglais
et reprise (quel piège!) lorsque j'ai dû choisir
un sujet de mémoire de licence.
Dorian prononce un voeu tandis qu'on lui fait le portrait.
Il souhaite rester toujours jeune.
Cela se réalise.
Son apparence se fige.
Il goûte à tous les plaisirs des sens
possibles, trahit, traverse la vie des autres
sans que la moindre trace ne marque son visage, son corps.
Rien ne semble l'atteindre.

Je crois
au plaisir
de chaque instant
celui de saisir une forme
dans les choses usuelles
et de les apprécier
abstraitement
de goûter les couleurs
d'un tableau figuratif
comme s'ils s'agissait
d'une oeuvre abstraite
je n'ai pas besoin de connaître l'intention
j'aime voir le geste
regarder passer
les passants
devant une terrasse
et observer
les démarches
les déhanchements
les allures contrastées
étonnantes
les corps
tellement différents
et ressemblants

lorsque je vivais
en région parisienne
une sensation
me manquait cruellement
et même
sur mon vélo
je ne la toruvais pas
il me manquait le vent
le vent dans les cheveux
le vent sur ma peau
j'avais besoin de cette caresse
à défaut de toute autre
et je ne l'avais pas

le livre de Daniel Odier
m'a appris à penser
simplement
que l'air que je respire
désire venir en moi
et que chaque petite chose
est source de plaisir

j'aime cette optique
et
j'aime toujours le vent

une vision immédiate
sans référence
au sens
sans complication

de l'ordre de l'imprégnation...

lorsque j'étais enfant, mon père,
psychologue de son état
(et là, je m'abstiendrai de
plaisanter sur la façon dont
sont chaussés les cordonniers),
me racontait en riant
que certaines personnes
se prenaient pour une éponge

je crois que j'étais vraiment une éponge
devant des séries de Monet
- tas de foins ou cathédrales -
j'ouvrais tout grands mes yeux
et tâchais d'absorber
tout ce que je pouvais
- idem sous un grand mobile de Miro -

il y a des choses que l'on boit des yeux
que l'on mange des oreilles
que l'on entend ou respire avec la peau

il y a des correspondances
des échos
tout simples
qui ne nécessitent
aucune fumette

de ces choses bizarres
qui vous font décoller
et qui ne sont pas loin

comme le feuillage des branches
la forme d'un sanitaire
ou celle d'une fourchette




« notre corps a une capacité illimitée de s'accorder au monde avec une précision, une grâce et une spontanéité extraordinaires si nous cessons de le bloquer par notre pensée qui se réfère toujours au doute, au regard des autres, à la culpabilité, à la peur fondamentale de n'être rien. » (p. 83)


" Cette attention à la vie (...) coïncide totalement avec le flux rapide de l'esprit.
Elle ne nécessite pas de préserver d'importantes plages horaires à la pratique, elle ne nécessite l'adhésion à aucun principe, l'achat d'aucun matériel et on peut la faire n'importe où.
C'est ce que dans le tantrisme cachemirien on appelle les micro-pratiques.
Rien n'est plus efficace, rien n'est plus simple, rien n'est plus profond.
Ce ne sont pas des préliminaires, c'est la pratique intégrale du tantra dans toute sa splendeur.
Il n'est pas de plus haut aboutissement." (p. 97)

" les sens nous communiquent leur moisson continue dans une fraîcheur absolue qui n'est marquée par aucune imprégnation.
Il n'y a plus de dualité, plus de distance entre le monde et le yogin qui s'émerveille alors de tout ce qui affleure dans cette conscience.
C'est cette conscience qui opère chaque fois qu'il y a un instant de présence totale à la réalité d'une sensation, d'une pensée ou d'une émotion.
Le jeu de cette conscience centralisatrice et neutre ne vient rien ajouter à la perception, ne vient pas la comparer à d'autres, ne vient pas nommer, étiqueter ou dévaloriser ou exagérer tout ce qui se présente à nous.
Cette expérience de la sensation nue, sans écho, chacun peut en faire l'expérience en pratiquant quelques semaines le yoga de la présence (...), et toucher ainsi sa réalité." (pp;103-104)

"La détente permet à la conscience immaculée d'émerger, la présence dans l'action permet à cette même conscience de se déployer vers le monde, de le toucher profondément et de le laisser revenir à la source du Coeur où chaque personne retrouve fraîcheur et frémissement." (p.111)

"une sorte de grand nettoyage qui touche au plus profond de notre être". (p. 116)

"tout ce qui lie, fait souffrir, angoisse l'être absent au monde est pour le pratiquant du yogâcâra, du Chan et du tantrisme, le lieu même de sa libération continue." (p. 117)

"Le yoga d'attention à nos perceptions olfactives nous fait pénétrer dans un monde infini. L'attention aux odeurs des choses donne rapidement l'impression de revivre, de retrouver l'usage d'un sens qui a assuré notre survie et qui s'est un peu dénaturé avec le temps. Nous serons surpris par toutes les informations que notre nez nous fournira dès que nous ferons pénétrer la conscience dans cette activité." (p. 121)

Désirs, passions & spiritualité, Daniel Odier, Éditions Pocket, (1999)


* Je me souviens de ma rencontre avec la cannelle. J'étais adolescente, de passage aux Etats-Unis. On m'a fait goûter un plat contenant de la cannelle et j'ai appris le mot "cinnamon", que j'associe, encore, au plaisir que cette épice me donne. Avec l'accent tonique bien placé, ou je commets un crime, comme de bien entendu ! (On est tous chatouilleux quelque part; moi, je suis chatouilleuse de l'accent tonique...)

Friday, September 25, 2009

ouf !



elle revient jeudi

mon aide

bienveillante

tellement

énergique

sympathique

blonde

et

autocritique
qui
laisse
mes canetons
élevés
en liberté
travailler
spontanément
dans son sillage
ils aiment tellement ça
et moi
je suis heureuse
de les voir
suivre
une personne
si forte
et humaine
à la fois

Thursday, September 24, 2009

aller

photo Corinne Alexandre
plus haut
par-dessus
les oublis
et le torticolis
les insomnies
et l'esprit endormi
se hisser
pour le décollage
sage
qui mène
à la maison
des enfants
d'Etterbeek
j'espère
j'espère
que le mobile
multicolore
en papier mâché
pend encore
au plafond
du rez-de-chaussée
il était si beau
à mes yeux
il y a 4 ans
j'ai toujours aimé
les mobiles
Calder
Miro
(mais je n'ai pas la place chez moi !
il y a de l'espace
mais pas à ce point...)
les couleurs
et puis
les formes improbables
qu'on regarde à l'envers
la tête en bas
les yeux en l'air
ce qui change tout
regarder le monde
à l'envers
je ne veux plus
que cela
faire

comme

une envie
d'échanges
que je garde
pour moi
parce que
personne
n'est là
pour échanger
ce soir
mais
un bébé
qui dort
dans mes bras
et un petit garçon
qui attend son massage
je ne voudrais pas échanger cela
mais autre chose
peut-être

dormi

photo Sandrine Fraikin
comme une masse
cet après-midi
(première fois
depuis des mois)
il y a des heures
de sommeil
qui se perdent
parfois
alors
on équilibre
pourtant
dormir le jour
je me l'interdisais
toujours
toujours
je détestais
c'est que ça pompe
d'élever
une petite nana
qui vous veut
presque tout le temps
et qui
ne reste pas
longtemps
en porte-bébé
dans votre dos
heureusement
qu'elle gambade
un peu
à quatre pattes
maintenant
il lui arrive
de m'oublier
parfois pendant
une demie-heure
pour le rangement
c'est pas gagné
mais le renfort
devrait
très bientôt
arriver
le renfort
qui nettoie
gaiement
tout en me parlant
gaiement
de lui
(plutôt d'elle)
de nous
parlant respectueusement
aux enfants
aimant
l'allaitement
et
comprenant
la nonsco
(avec un peu de temps
on comprend)
ce renfort
je l'attends
avec joie
car
il arrive
bientôt !

les amis

présents

et ceux
qui me rapportent
de bons souvenirs de moi

me donnent
de l'énergie

j'espère
leur en donner
un tout petit peu
moi aussi

Wednesday, September 23, 2009

d'où

photo Sandrine Fraikin




vient

la capacité

que nous avons

de sourire?

de rire?

comment

se fait-il

que

tant mon frère

ou ses amis

que mes enfants

aujourd'hui

sont gênés

lorsque je ris

à gorge déployée?

m'enfin?

qu'est-ce qu'ils ont tous?

mon frère ne voulait pas

aller au collège

à pied

en marchant

à côté de moi...

ses amis de lycée

ont été apparemment

profondément marqués

par une séance de cinéma

à laquelle j'étais

ils ne savaient plus

où se mettre

les pauvres

tellement je riais



ça a eu du bon

ce rire

c'était apprécié

lorsque j'étais

dans une troupe de théâtre

et que j'allais voir 20 fois

les copains

jouer le même spectacle

et mettre

le public en train

c'est déjà ça

comme chante Souchon

c'est déjà ça

je ne sais pas

faire

les choses à moitié
(tout ça parce que quelqu'un m'a dit en chat, ce soir,
"on t'avait toi, toujours souriante dans mon souvenir"
Ceux qui se passent de chat sont des fous, moi je vous le dis!)

Tuesday, September 22, 2009

I'm

alive
Ich bin am Leben
je suis vivante
c'est bon

à l'attaque

pour une demi semaine
ici
fait le point
des mails
de l'agenda
des projets
en retard
et de ceux
en avance
et puis
de ceux
qui sont
tout simplement
à l'heure

zyva!

Monday, September 21, 2009

le Thalys

m'épate
avec ses fauteuils
aux nouvelles couleurs

cet après-midi
en entrant dans
le parc Monsouris
un homme m'a saluée
d'un
"peace and love, ma soeur"

ben quoi?

j'étais en jupe et T-shirt oranges
porte-bébé brun
grand sac orange et jaune
je n'avais pas de lunettes rondes
mais
on aurait dit
que c'était tout comme
pour lui...

j'ai souri

dans le métro j'ai admiré une lampe bleue
perdue parmi
des dizaines de lampes oranges
elle est vraiment curieuse
cette station Magenta

je crois que je vais monter
dans ma chambre turquoise
au plafond fushia
que je ne vois pas
dans le noir
(mais je sais qu'il est là)

Sunday, September 20, 2009

en

Normandie
dormi dans un grenier
à colombages
et me suis
réveillée
dans le brouillard
les pommiers
les moutons
les chèvres
les poules
les lapins
plus quelques tartines de confiture
miel abricots épices

trouvé mon chemin
vers une yourte
avec des bébés
qui poussent
dans des écharpes
accompagnés de leurs parents
qui voulaient m'entendre
parler de portage
(on a parlé ensemble)

puis
mangé plein de bonnes choses
que je n'ai pas le droit de manger

répondu à quelques questions
devant une caméra
sur le parentage conscient
comme ils appellent ça
(dommage que les questions
tendaient à définir
un mode de vie
par opposition à un autre
plus courant
alors qu'il n'y a pas
tant de l'un à l'autre
quand on y regarde)

écouté ma copine Catherine
parler du jeu
dans la même yourte

et enfin
(surprise)
reçu des vêtements d'allaitement
à prendre en photo
pour informer des parents

puis
démontage de la yourte

remballage
de la fête
du maternage

(j'aime les démontages
où tout le monde retrousse ses manches
sauf que je n'ai rien retroussé du tout
j'ai juste allaité mon bébé)

étape
près d'un ordinateur
avant d'aller dormir
parce que déjà
hier
ça me faisait bizarre
je ressentais un vide
de ne rien pouvoir
venir écrire ici
alors
voilà
un petit plein
de mots
posés
du bout des doigts

Friday, September 18, 2009

comment

photo Sarah Destrebecq
se décompliquer
l'existence ?
désencombrer
faire la part
des choses
ou
des activités
zigouiller celles
qui prennent
plus de forces
qu'elles
n'en donnent
faire du vide
de l'air
du vent
sentir la joie
qui descend
le long
de mon coeur
à fendre l'âme
une sensation nouvelle
qui peut durer des heures

démarches

ratées


dentiste
nouveau papa
pour la sixième fois
pas là

police
ne voulait pas
entendre
ma déposition
avant
je ne sais pas combien de temps
suis revenue chez moi...

à pattes
car
on m'avait emprunté mon vélo

ai réussi
à prendre
mes billets de train
pour ce week-end
un grand exploit
pour cette journée
en T-shirt
sous le soleil
de septembre

E. a peint
avec ses amies
et leurs parents
cet après-midi

je n'essaie plus
de peindre
dans le bruit

je prends des habitudes
le silence
c'est si bon

pour faire
certaines choses

Thursday, September 17, 2009

il

faisait
très beau
cet après-midi
à Cologne

et j'ai ressenti
un bonheur
intense
pendant des heures
(je ne sais pourquoi)


sans doute pas
en lien avec
le matin
où je me suis
enfermée
dans la halle
des foires
pour essayer
des porte-bébés
et voir
plus de biberons
et de poussettes
et autres gadgets
sur lesquels
je ne ferai pas de
commentaire
superflu
que dans ma vie
entière

peut-être était-ce
la joie
d'échanger
en allemand
en anglais
en américain
un peu en français
(et
quelques mots
en néerlandais -
une langue
que je ne parle
pourtant pas)

pour ensuite
prendre
un train
qui résume
- sans passer par le Midwest, il est vrai -
ma petite vie
(un train
Cologne
Liège
Bruxelles
Paris)

est-ce la traversée par-dessus
le Rhein
à pied
de la halle des foires
à la Cathédrale
avec tous ces petits cadenas
(ainsi que quelques
GROS cadenas de vélos
mis là par des êtres très très très très prudents
j'imagine ! )
attachés au grillage longeant
la promenade sur le pont
cadenas sur lesquels
étaient
inscrits


un prénom + un prénom
une date


(c'était mignon)


il y avait
ces centaines de cadenas
au soleil
doux
d'après-midi d'automne
c'était touchant

étaient-ce les bretzels
grignottés avec Lucie
ou ceux achetés
pour tous les habitants de la maison
(qui les ont d'ailleurs appréciés
à une majorité écrasante
faut-il le préciser?)

est-ce le fait
que je donne
dimanche
une "conférence"
(beurk beurk beurk beurk beurk
parlons d'une discussion)
en rond
dans une yourte
près du Havre?

certains prennent
simplement
un aller-retour
Liège-Maastricht-Liège
( un grand classique ici )

est-ce l'air du temps?
ce plaisir qui grandit
jour après jour
de prendre le temps
pour chaque petite chose
bien plus qu'avant?
(en faisant moins de choses
mais
en les faisant vraiment)

l'espoir fou
qui m'habite
- encore mon optimisme
délirant congénital,
vraisemblablement dû
à un gène récessif
qui a,
semble-t-il,
sauté quelques générations -
(il fallait qu'il me tombe dessus !)
de parvenir
ENFIN
à ranger
le rez-de-chaussée
de cette maison
ré-gu-liè-re-ment ?

le plaisir retrouvé
de la lecture
intense

peut-être tout cela

oui
mais
peut-être pas

Wednesday, September 16, 2009

après tout

je ne vois pas pourquoi

je serais

qui je ne suis pas

je ferais

ce que

je ne sens pas

j'irais

où je ne le sens pas

je vais

où le vent m'emmène

je dis

ce que je sens

juste

à tel

ou tel moment

Sunday, September 13, 2009

bagages

et rangeage
sont les
mamelles
du décollage

un ou deux "L" à décolage ?
avec deux, ça me semble mieux

mais j'hésite tout de même

privilégierai-je la technique
par rapport à l'orthographe?
ou l'orthographe
plutôt que la technique?

cela me fera
une belle jambe
si
j'ai une belle
orthographe
et que je ne décoLLe
pas avec 2 L !!!

"soyez bons
en orthographe
les enfants"
qu'ils disaient

on vous
aimera bien
et on
vous comprendra
(tu parles!)

je vois
bien
où ça
mène

j'ai comme
le sentiment
de m'être
faite avoir
sur ce
sujet

et
tant qu'à
aller
au fond
des choses

je préférerais
m'envoler
avec 2 jambes

mais
ça

c'est
une
autre
paire
de
manches

Saturday, September 12, 2009

ancrer

photo Sandrine Fraikin
mes racines
dans le sol
qui me veut
inspirer
l'air
qui désire
venir en moi
être là
avec qui est là
vraiment
recevoir
ce que le vent
porte
appeler la sérénité

debout

photo Sandrine Fraikin
j'aimerais
me tenir debout
en toutes circonstances
comme ce jour
où mon enfant
est née
coiffée et rose
mon plus gros bébé
passé
le plus facilement
de tous
- ou presque -
j'aimerais
mais
-surprise ! -
revoilà les vertiges
qui m'assaillent
et je peux très peu
de mouvements
et de choses
moi qui
souhaite
tenir
le gouvernail
redessiner
un horizon
ici
il faut attendre
que ces vertiges
s'en aillent

Friday, September 11, 2009

une

photo Sandrine Fraikin
petite fille
a le droit
d'être
une petite fille
elle n'a pas à porter
des regards lourds
qui ne la voient pas
elle a besoin de regards
doux
et d'amour
beaucoup d'amour
si elle ne reçoit pas
cela
de façon inconditionnelle
longtemps
longtemps
peut-être
le cherchera-t-elle
et
si
par le plus grand des hasards
elle croise
furtivement
quelque chose
qui y ressemble
un peu
elle pourra quitter
des vêtements
des rôles
qui ne lui convenaient pas
mais qu'elle assumait
pour donner le change
pour prouver
à d'autres
et
se prouver
à elle-même
qu'elle était digne d'amour
et qu'elle avait de la valeur
Alfie Kohn a raison
de
parler
d'amour inconditionnel
c'est la nourriture dont les enfants
et les petits enfants
qui vivent
tout au fond de nous
ont bien besoin
comme d'air
comme de lumière
un regard qui porte
qui donne de la force
nourriture indispensable
pour pouvoir grandir
et véritablement choisir
de faire
ce que l'on aime
ce qui est véritablement
essentiel
pour nous
ce qui nourrit notre âme
notre coeur
et que nous connaissons
très bien
mais
le pas
est très dur
parfois
à faire
un petit pas
prend parfois
de longues années
ce n'est pas grave
c'est beau
lorsqu'on le fait
c'est un pas qui libère
que d'oser être soi
face au monde

Thursday, September 10, 2009

neuf

photo Sandrine Fraikin






ans de ceci
puis neuf de cela
et...
neuf autres qui commencent (peut-être?)
neuf ans pour ce qui me correspond
(après neuf ans pour ce que l'on attendait de moi
puis neuf passés à bricoler, en douce, des choses qui faisaient mal)


Wednesday, September 09, 2009

redescendre

photo Sandrine Fraikin

dans le présent

absolument

c'est

peut-être

cesser ces activités

qui rétrécissent

depuis un moment

et me bloquent la vue

et faire grandir

celles qui peuvent

s'épanouir

en bonne entente

avec le reste

de mes jours

et mes nuits


décision difficile
que de cesser de transmettre
en live
(à part lors de rencontres
particulières)
pour aller encore plus
vers l'écrit
et ce qui reste
sur du papier
(qui s'envole quand-même
au final
comme les mots
c'est sûr)

"Pourquoi

tu ne fais pas l'école à la maison, toi?"
(entendu la semaine dernière à la maison,
où mes enfants scolarisés sont
cette année
curieusement minoritaires)

"Parce que j'ai une vie, moi! (pause)
Mais je ferai l'école à la maison l'année prochaine"

Le garçon qui répond a 12 ans.
Nathan commence le secondaire de type Freinet.

Me voilà donc at home, en mouvement, avec une fine équipe
armée de cahiers d'exercices,
de pinceaux
maillots de bain
et baskets
pour vivre sa semaine
en liberté (ou presque)

Mes enfants me surprennent

Antoine, 14 ans, recommence sa première secondaire
à la maison
entre batterie et bouquins

Il a usé tant d'énergie à agresser ses professeurs
l'année dernière
à protester contre ce qui lui semblait
insupportablement
injuste
ou
abominablement inintéressant


c'est une grosse surprise pour moi
de le voir transformer
cet échec
de manière si constructive

la décision fut prise
en mon absence
et ça me fait bien rire

Saturday, September 05, 2009

Konrad

photo Sandrine Fraikin
Lorenz
Marc
Pilliot
ont joliment
décrit
ce qu'un regard
peut changer
dans la vie
quel ancrage
il donne
au petit
qui le reçoit
Edith
Thoueille
a parlé
du regard
qu'une mère
aveugle
peut diriger
vers son enfant
pour l'offrir
à celui-ci
le regard
donne
la vie
A lire:
Le regard du naissant, un texte de Marc Pilliot
Sur l'empreinte
Cette chère Edith...

Friday, September 04, 2009

yeux

mouillés
ces jours-ci

pas que
par la pluie

coeur
ému
de se retrouver
soi

étonnamment
entier

longtemps
mal fagoté

en fonction
pour aimer
le vent
et la pluie
marcher
nager
tout, quoi

il manquait
juste
deux ou trois
synapses

on répare parfois
des stations spatiales
en fonction

on opère des bébés
in utero

je suis juste une serial mother
réparée en plein vol
au passage
comme ça

balade

de filles en ville
qui visitent
fontaines
et autres jeux qui permettent de grimper

Ethel voulait une valise Dora, se faire faire des lunettes, acheter des pralines.
Elle voulait acheter un truc dans chaque vitrine!!!
Tout la faisait rêver.
Finalement, elle a eu un livre en anglais avec des cachettes à soulever et qui raconte comment naissent et vivent les grenouilles.
Et une jolie robe d'anniversaire pleine de fleurs et en coton bio. (Merci Sarah!)

Et je suis repartie, une grenouille dans le dos, une jeune fille à la main, rapportant à ma grande fille de quoi travailler son anglais (parce que faire de l'anglais avec son ex-prof d'anglais de mère, ça ne va pas du tout... Les cordonniers ne sont jamais les mieux chaussés...)

Il est tellement plus simple d'aimer ses enfants lorsque l'on s'aime soi.

Thursday, September 03, 2009

I dood it!

retour à la vie mère
cet après-midi
après un tour dans les pinceaux

un saut à la piscine
avec mes quatre petits
c'était bon bon bon!

entre le départ des derniers groupes scolaires
et l'arrivée des mamies
la piscine était vide pour nous
le petit bain était chaud
le bain à bulles encore mieux
cette piscine est l'une des plus agréables
de la région pour les bébés
(et la plupart me semblent
trop froides pour y mettre un doigt de pied de bébé tout court)
deux porte-bébés pour la piscine
un sur chaque hanche
un par fille
petit souper
et puis retour
à la tribu
au grand complet

retour au net
aussi

et j'apprends qu'hier
c'était ma fête
j'ai lu au soleil
une petite fille endormie dans mon dos
j'ai fouillé chez Pêle-Mêle
dans les livres d'enfant
mais
déçue
ces livres racontent presque tous
des histoires d'enfants
qui ont peur la nuit
tout seuls
dans le noir
(j'ai trop bien connu ça)
dorment derrière des barreaux
et doivent arrêter de pleurer
si on leur concède encore un bisou
qui doivent être polis
et bien dormir
pour
demain
aller sagement à l'école
je ne pouvais quand-même pas leur ramener ça
même Actes Sud
derrière son joli format
vous sert ce plat
froid
très froid

faudra-t-il écrire des livres
pour enfants libres
et câlinés à souhaît????????????????????????????????????,