Monday, April 27, 2015

Mes



petits yeux piquent
mais soit...

au creux de la couette
j'ai trouvé
si pas le sommeil
la zénitude
en tous cas

miroir
miroir

dis-moi
qui est la plus zen
du royaume

et le miroir
ne répond pas

ce n'est pas un concours
que d'être zen

tu as le droit
de t'éloigner parfois
de cet état

tu l'apprécies d'autant plus
quand tu le retrouves
chaque fois

miroir
miroir

pourquoi mon atelier
me sert-il de gueuloir quelquefois ?

parce que tu te transformes
et que certains pas sont si grands
que tu as besoin de hurler

c'est l'expulsion
tu sais

crier, c'est tellement bon
lorsqu'on rassemble toutes ses forces
pour avancer





Friday, April 24, 2015

Au

lycée

nous avions étudié
avec une prof d'allemand merveilleuse
un texte intitulé
Germania non esiste più

il s'agissait alors de palabrer autour de la question
d'une éventuelle réunification du voisin d'à côté

c'était tellement incertain alors
seul un mystérieux changement
permettrait éventuellement
de rompre l'habitude

quand ce pays fut réunifié
surprise !
le mur était tombé

j'ai compris par la suite
que d'autres choses n'existent plus
ou pas du tout

même si nous fonctionnons avec cette illusion
quasiment tous
quasiment tout le temps

ici je pense au temps
à l'espace
aux apparences

à tout ce qui semble tellement évident
malgré son inexistence

oui
pour moi
le temps
n'existe
plus

même si je conjugue les verbes
pour bien me faire comprendre
évidemment


Dans



ma tête

des portes claquent
parfois

dans ma tête
ça papote


dans ma tête
je respire aussi


je vais chez mon ésthéticien dentiste humoriste libanais
favori

et

sur ma route
au marché Saint-Pholien

je rencontre
ou reçois
un trésor

un bijou
un soleil

un livre
en or



illustré
par Cosey
himself

tout est doux aujourd'hui


Thursday, April 23, 2015

Fatiguée

très fatiguée

contente
de pouvoir sentir se déprogrammer
la peur qui circulait
dans mon corps
depuis tant de temps

désapprentissage salutaire

articulation autre
de mes mots
toujours les mêmes
pour évoquer
cette tension
au coeur de ma vie

la liberté de ne plus paraître
sage
aux yeux de qui
joue
à porter
un masque
de sage
pour diviser et dominer

liberté de ne plus  sembler
pour acheter une paix
pas paisible
au fond

la liberté d'être
moi
hypersensible
avec une turbine dans le ciboulot
et d'aimer
la turbine
qui me rend si heureuse
devant des correspondances esthétiques
fines
que je note
et que j'emporte
avec moi
partout !

moi qui travaille pour m'ancrer
à coup de chaussures

c'est vrai que je les aime

porter des chaussures de toutes les couleurs
c'est comme danser

comme la liberté
récente
que je me suis octroyée

liberté d'écrire
et d'être

liberté de comprendre
ce que peu peuvent comprendre

parce que je vois à travers
et que tout est beau

esprit
je danse aussi

et quand on veut m'acheter
je m'échappe


j'ai pondu
des enfants
qui donneraient leur vie
pour un bon mot


je crois que c'est joli


pas un bon mot
qu'ils feraient
sous mon contrôle
devant la galerie

non

des électrons libres

et

en déprogrammant
cette peur
en moi inscrite
depuis si longtemps
je découvre
ma légitimité

je ne me laisserai plus dire
des horreurs
par des esprits tristes

non

je n'aurai plus de temps pour cela
dans mon agenda

et j'ouvre
à présent
la page
de
la douceur





Tuesday, April 21, 2015

Ce

matin

quelqu'un m'a offert
un immense cadeau

quelqu'un
qui me connaît
depuis toujours

m'a recollé encore un morceau

j'ai dit
avec mes mots

ma féminité
mes longs cheveux 
mon être épanoui
à 16 ans

mes cheveux coupés brutalement
mes vêtements
genre "sac" à 17 ans

elle m'a dit
avoir été choquée
d'avoir observé ma transformation

que c'est bon
d'avoir un morceau en moins
en moins
à présent







Monday, April 20, 2015

C'

est
la paix
en moi

inexplicable
- ce serait long -

indicible
- voilà -

heureuse
je suis

ma vie est celle que j'ai
je la prends comme elle est

c'est dit

Saturday, April 11, 2015

Après


un an de bons et loyaux services
mon ordinateur ira en vacances ce lundi
chez un spécialiste ami qui va le débarrasser
de petits virus ennuyeux

me voilà obligée de faire un back up

et d'écrire
toute la semaine prochaine
dans des cahiers

dont mes filles ont
soigneusement
décoré
l'en-tête

c'est plus léger à emmener
avec moi
d'ailleurs

j'aurai bien entendu mon téléphone
et peut-être un cyber à portée de main


par moments


Friday, April 10, 2015

Ce



matin
je vais à l'enterrement
d'une dame
très douce
qui accompagna
sa soeur veuve
toute sa vie
pour élever ses cinq enfants

il y a des gens
qui donnent
tellement d'amour

ça ne s'explique pas

J'



ai
cru
constater
hier
que je me maquillais les yeux
de la main gauche

alors que je mets de la poudre
de la main droite

en fait non
cela varie

parfois
ma main droite
se lance

c'est approximatif
vu mon peu d'expérience

mais voilà
ma main gauche
manifeste
sa capacité à prendre des initiatives

elle qui écrit rarement
et encore avec la graphie
de mes six ans et demi

je sais qu'elle peint aussi
tout comme sa voisine 

puissent-elles s'accorder
et vivre dans la paix













Thursday, April 09, 2015

Si





mon fils
ne faisait pas
de croissants délicieux
à la confiture de framboise bio

et

si les cloches ne passaient pas

et

avec des si à la pelle




je ne craquerais pas

Merci



de vous
aventurer ici

ceci n'est que mon bloc note
entouré de noir

j'aime ce qui fait resortir les couleurs

mes yeux sont gris-verts et j'ai eu le bonheur cette semaine de me faire traiter de petite fille

je ne reste jamais lorsque l'on veut me posséder, me contrôler
dans ce cas, je m'échappe
après avoir pris tout mon temps pour mesurer la réalité d'une situation

dans quelles situations est-ce que je me sens à ma place?
pas facile

je me suis très souvent sentie comme un cheveu dans la soupe
sans savoir pourquoi

alors je blogue
je ne peux pas faire grand chose à part cela
mes mots sont ce qui me relie à moi
ma vérité








Tuesday, April 07, 2015

Après

la guerre
on a trouvé
que l'on pouvait se parler

on le fait
pour nos enfants
qui sont là
entre nous

un peu perdus

ça nous fait beaucoup de bien
de parler

de ce qui nous fait encore mal
à l'un et à l'autre

sur la façon dont on a agi
et communiqué













Je

désire
ce matin
remercier chaleureusement
toute personne qui m'a un jour jugée

car vous ne savez pas à quel point vous m'avez aidée
à progresser
sur ce chemin

vous ne savez pas à quel point
vous m'avez à chaque fois
aidée
à choisir
ce qui bat à l'intérieur de moi
dans mon coeur

que ce soit maintenant
ou avant
ou n'importe quand
ou à propos de quoi que ce soit

chaque fois
où j'ai été jugée
bonne
excellente
fantastique
ou
exécrable
pas fiable
manipulatrice
intéressée
pas claire

vous m'avez bigrement aidée

à regarder
en moi

à ne pas vous juger

mais à passer ma route
sans doute

à au-delà
de tout cela

au-delà de l'école
qui m'a jugée bonne
et m'a juste foutu la trouille
tout le temps

m'a demandé de compenser
pour être enfin (faussement) reconnue

l'impression d'être transparente
a enfin disparu

peut-être
simplement
parce que
je me suis enfin reconnue

et que je m'aime

alors oui
merci
infiniment
de m'avoir (mal) jugée

ou indiqué ce qu'il fallait que je revoie

ce qu'il fallait que je revoie
eh bien
c'était MOI

je devais apprendre à m'aimer
à m'écouter

à jeter les oeillères à travers lesquelles
on ne me voyait pas

je les avais également en moi
pour être acceptée
je me rejetais

merci
merci
merci
de m'avoir jugée

alors
pardonnez-moi
j'ai autre chose à faire

aujourd'hui
qu'écouter ces discours

j'ai totalement désappris à juger
autrui

et enfin moi-même

et je n'ai que faire
de comparer
les personnes

car chacune est unique
magnifique



j'ai trop de tendresse
pour chacune
et pour moi
pour discourir sur les peurs
les différences
les choix


qui ne viennent pas d'un coeur





Monday, April 06, 2015

Dans



mon souvenir
j'aurais
à chaque fois
souhaité
sauter l'étape douloureuse

être enceinte
j'adorais

être mère
idem

accoucher ?
j'aurais bien aimé éviter
tant l'expulsion me terrifiait

j'ai appris
à chaque fois


à affronter
l'inévitable

à dompter
les signes du corps
et à me sentir libre
dans l'un des événements
où l'on est
je crois
le moins libre
de se barrer
quand il est enclenché

ce serait si chouette
de pouvoir
sauter une étape qui peut sembler si complexe

mais on ne le peut pas

et

c'est bien
je crois

c'est
à chaque fois
un très grand défi

une initiation

comment j'ai grimpé ce col
comment j'ai repris des forces
comment j'ai eu foi en moi

comment j'ai merdé
à tel moment aussi

mais tant pis

l'important
parfois
c'est de passer à gué

même si on crève de mal
à l'idée de le passer

on apprend
à chaque passage
délicat
de ce genre

à s'aimer

non
on n'est pas en papier glacé
photoshopé
non
on n'est pas ça

on a la gueule de traviole
et ça n'a pas d'importance
dans ces moments-là

quand on traverse l'impensable
pour arriver de l'autre côté
quel qu'il soit

là où l'on va

Sunday, April 05, 2015

Mon

photo Sandrine Fraikin

amour
pour mes enfants
est longtemps
longtemps
longtemps
souvent
souvent
souvent

passé par 
mes seins

et

par mon ventre
par mes hanches
par mon dos
et mes mains
et mes yeux
et mes jambes

chaque parcelle de moi

Comprendre


je ne fais que ça
c'est mon sport préféré
on m'a même reproché de trop comprendre
de tout accepter

je ne sais pas pourquoi
mais je suis comme ça

et si récemment j'ai désappris à me laisser marcher sur les pieds
et à être ferme quelquefois

cela ne change rien au fait
que j'adore comprendre qui se présente à moi

au-delà de tout ce que l'on peut imaginer

j'ai un peu de mal parfois
tellement je sais
oui
je sais
des mois avant tous les autres


je comprends
des choses
au-delà du raisonnable
parce que l'on me donne des clés
inimaginables

alors oui
je comprends

j'aime ça, comprendre

on me dit souvent que je cherche trop à comprendre
mais je suis comme ça


Tu quoque ?

Il se peut que l'envie m'assaille de dresser un tableau de chasse. Le mien, tout personnel, reprendra la liste - qui s'allonge ! - des femmes qui considèrent adéquat, après avoir eu amplement le temps de me connaître, de me lancer d'un air moqueur des coups en-dessous de la ceinture, après que j'aie passé des heures et des heures à écouter leurs tracas. Et je crois que désormais, je me réjouirai quand encore cela arrivera. Le ton moqueur indique chez moi la porte de sortie. Le sarcasme ne passe pas par moi. Je n'ai pas de flèches. Cela ne m'intéresse pas. - En tous cas, pas celles-là. -

Quand mes signaux d'alarme s'allument et que je cesse de faire des confidences, on devient curieuse neus.  Et les emmerdes commencent. Est-ce parce que je ne méprise pas et que je crois en l'autre que l'on se permet de se moquer de moi? Je peux comprendre qu'on ne me comprenne pas. Insinuer est un verbe que j'ai entendu dernièrement, parfaitement conjugué, dans la bouche de ma petite. Et je pense qu'elle a raison, à son jeune âge, d'oser demander franchement à l'autre s'il entend signifier ceci ou cela. Je suis émue d'avoir pu être témoin de ça. Elle remballe d'une phrase des propos sous-entendus qui ne lui siéraient pas, en choisissant le degré auquel elle s'exprime.

Rire de ou rire avec, tel est l'océan qui sépare celui qui, empreint d'autodérision ou de sens du partage, rit de son propre sort ou avec celui qui ressent des choses sur lesquelles il souhaite poser un regard léger, même si, parfois, elles ne lui semblent pas si légères que ça, ou précisément pour ça... de celui ou d'icelle qui, dans un élan déplacé, sur un ton qui pique, assène qui une question, qui un commentaire, à une personne incomprise et qui devient tout à coup objet de sarcasme en un millionième de seconde, assaisonné d'un micro-regard aigre signifiant : je me moque de toi; j'ai bien le droit, non? En tous cas, je me l'octroie. 

Les balles à blanc sont des balles tout de même.

J'ai appris qu'on n'éteint pas la femme en insinuant qu'elle vit n'importe quoi. C'est soi-même qu'on éteint en disant cela.

Et je suis désolée que des personnes autour de moi s'éteignent comme ça ou se tirent, sous mes yeux, une balle dans le pied.

Sont-elles une espèce en voie d'apparition? 

J'ai souvenir d'un spectacle au cours duquel deux traitres, Rosencrantz et Guildenstern, se faisaient liquider.

Pour conclure, l'un disait 

now you see me

et on le voyait

now you don't

et le régisseur du spectacle coupait l'éclairage tout net. 




Friday, April 03, 2015

Un

oeuf en chocolat sur le plateau de ma tisane citron rouge
au grand café de la gare

le train d'une amie prend son temps
et m'offre cette pause

le cahier à spirales préalablement glissé dans mon sac
quelques gouttes de pluie sur mon visage en venant à pied

le rouge infuse vite, couleur grenadine
les fruits trempent dans le sac en tissu fin

et l'oeuf emballé de papier doré m'attend
- vais-je craquer ? -

je comprends que je dois
 - et non que je peux -
composer mon existence
selon ce que j'ai appris sur ma vie
et mes capacités
mon outillage personnel

tenir compte absolument
de ce que je peux donner ou non
accepter ou non

quel rythme de vie ?
sachant que j'ai besoin de grandes respirations

peut-être serait-ce une idée de venir, cahier en main, au café
pour échapper à ma connexion
en rangeant mon téléphone, évidemment

il faudrait peut-être que j'aie ce rituel
c'est à méditer

il y a dans les cafés une ambiance qui m'ouvre à l'immédiateté
personne ne me dérange
mon environnement est simple

cela m'aiderait peut-être, oui, à me concentrer
cette douce agitation
rassurante à souhaît
permettant à un être décalé d'errer
tout en conservant l'illusion
d'être partie prenante de cette réalité

la concentration est une question essentielle chez moi
lui apporter des réponses adaptées



Thursday, April 02, 2015

C'



était
une sorte
de
gigantesque
brouillard

avant
de
comprendre

que je suis
hypersensible

que lorsqu'on emploie un mot qui ne convient pas
j'entre quelquefois dans une rage incroyable
et qu'une phrase admirablement tournée
a le singulier pouvoir
de me ravir

que je peux me sentir à l'étroit
en moi
tant la tempête
est forte parfois

et faire des malaises à répétition
comme depuis quelques semaines
parce que les émotions sont gigantesques
de toutes parts autour de moi

que j'ai besoin de souffler
afin de gérer
ce que je perçois
sinon
je me noie


et que les ordres
me font m'enfuir en courant
car
déjà
j'ai du mal à respirer

dès qu'on les pense
et que je les ressens

brouillard
gentil brouillard

tu peux te lever

je comprends si bien à présent le pourquoi
de ce besoin que je ressens à répétition
de m'éloigner de situations toxiques
que je ne peux encaisser
sans me transformer en un torrent de larmes


je ne peux rester durablement
auprès de personnes 
qui me demandent de descendre
dans leurs vibrations basses

au risque de me foutre en l'air

oui parfois
ma joie
très intense
nourrie
de perceptions
intenses également
dérange

oui
voilà
je suis comme ça