Avoir un demi diagnostic en ce début septembre et la perspective d'un rapport complet en fin de mois m'écrase et rend difficile la réflexion sur quoi que ce soit d'autre actuellement. Il y a eu tant de malentendus dans ma vie, de rejets, de difficultés dans des collaborations au sein desquelles j'étais quelquefois "trop passionnée" par rapport à des partenaires plus dilettantes... ce qui a généré beaucoup de souffrance. Mon bonheur d'avoir pu m'investir dans des équipes de passionnés en décalage avec la norme. Mon souci de ce que d'autres nomment détail et mon épuisement et ma difficulté à me concentrer... Des personnes de ma famille qui m'ont rapporté il y a des années que désormais, elles ne me défendaient plus lorsque d'autres membres de la famille disaient du mal de moi. Il y a de quoi rire. Je suis comme mon grand papa, passionnée de peinture et en décalage. Ceux qui me rejettent ont-ils/elles accepté leur père ? Mon père avait honte de son propre père, d'après mes souvenirs. Alors on a eu ou on a honte de moi. Ca boucle une boucle. Je me sens rejetée et les grandes réunions de famille m'angoissent, rien que d'y penser ; le fait qu'on m'ait dit que certains avaient cessé de prendre ma défense a juste ajouté une couche d'angoisse à ma propre nature, qui fait que je me sens mal dans la plupart des groupes - à part lorsqu'il y a une passion commune en jeu (et pour moi ce furent, tour à tour, le théâtre, le portage, la parentalité et la transmission). C'est rassurant car il y a moins d'imprévus : on sait pourquoi on est ensemble, dans quel projet. Une amie m'a récemment demandé de lui énumérer mes signes autistiques et la perspective m'épuise, rien que d'y penser. Aussi, j'attends le rapport de ma neuropsy. Récemment, je dactylographiais un entretien avec un auteur qui parle dans son livre du témoin secourable. J'ai repensé à un membre de ma famille à qui je me suis confiée et j'ai pleuré. Je pleure si souvent. Un peu moins depuis que j'ai adopté un petit chien et un chaton. Bonheur. Je me suis sentie tellement bien après cette soirée passée à lui parler. Ensuite, aucune suite. J'ai été abandonnée. Sortir du brouillard épais de l'autisme non diagnostiqué mêlé de sortie d'amnésie post-traumatique prend du temps quand quasiment personne autour de moi n'est prêt à entendre mes souvenirs. Une énergie folle. Une patience immense. Après des années d'attente auprès d'un organisme de diagnostic public, qui n'en finit pas de me faire attendre, l'opportunité de procéder à un diagnostic dans le privé s'est présentée. Je verrai dans quelle mesure il est envisageable de trouver un accompagnement de mes caractéristiques combinées. Merci à ma maman, qui me soutient. Et merci à mes enfants, pour qui la route est longue également.
Saturday, September 05, 2020
Friday, July 13, 2018
La synesthésie
C'est acheter de la salade
pour écouter des chansons
- ce qui représente un défi grotesque
lorsque le cœur bat la chamade -
alors vous vous raccrochez à ce livre
dont vous devez interviewer l'auteur
et vous collez plein de posts-its dedans
histoire d'avoir l'air d'être active
mais vous écoutez les chansons
Absolument
Tuesday, June 26, 2018
Paralysie
Peur
Pleurs
Oui je sais
J’ai encore beaucoup de travail sur moi
À effectuer
Plaies béantes
Qu’on entr’ ouvre avec peu, très peu
Marchez-moi sur le coeur
J’ai l’habitude, hélas
Ou plutôt je ne l’ai pas
Je revis à chaque fois l’écrasement total
L’anéantissement de moi par tout et n’importe quoi
Quand je me dis que je suis prête à ouvrir ma coquille
Il me tombe un marteau sur la tête
Dois-je rester dedans ?
M’enfermer toujours ?
Me restreindre à communiquer
Du dedans
Et éviter le danger, le vivant ?
La sidération encore m’étreint
Je suis perdue
Comme un éternel retour
Au commencement
Il y a eu la sidération
Par la personne en qui tu avais toute confiance
Fichu cerveau
Cerveau qui ne comprend rien
Qui se déglingue à analyser la confusion
La négligence
Et qui voudrait bien s’arracher
Ne pas confondre
Surtout
Ne plus jamais confondre
La source
et l'occasion du réveil de la plaie
Pleurs
Oui je sais
J’ai encore beaucoup de travail sur moi
À effectuer
Plaies béantes
Qu’on entr’ ouvre avec peu, très peu
Marchez-moi sur le coeur
J’ai l’habitude, hélas
Ou plutôt je ne l’ai pas
Je revis à chaque fois l’écrasement total
L’anéantissement de moi par tout et n’importe quoi
Quand je me dis que je suis prête à ouvrir ma coquille
Il me tombe un marteau sur la tête
Dois-je rester dedans ?
M’enfermer toujours ?
Me restreindre à communiquer
Du dedans
Et éviter le danger, le vivant ?
La sidération encore m’étreint
Je suis perdue
Comme un éternel retour
Au commencement
Il y a eu la sidération
Par la personne en qui tu avais toute confiance
Fichu cerveau
Cerveau qui ne comprend rien
Qui se déglingue à analyser la confusion
La négligence
Et qui voudrait bien s’arracher
Ne pas confondre
Surtout
Ne plus jamais confondre
La source
et l'occasion du réveil de la plaie
Friday, November 20, 2015
Si
vous saviez
à quel point la pensée
est puissante
vous choisiriez chaque mot
chaque pensée
avec autant de minutie
que lorsque vous vous préparez
devant le miroir
avant de revoir
quelqu'un
qui vous amène
à être au top de vous-même
tout est énergie
tout est dans l'air
et personne
je dis bien absolument personne
ne peut vous prendre une idée
quelle qu'elle soit
parce que si vous l'avez
c'est qu'elle est là
suspendue
jusqu'à ce que certains
certaines
l'expriment
la manifestent
lui donnent forme matérielle
la rendent palpable
manipulable à foison
rien n'est à vous
tout flotte
tout circule
tout complote
absolument
en toute amitié
tout est là
pour jouer
et rejouer
sans cesse
les jeux nécessaires
à votre avancement
à l'apprentissage
comme on apprend à marcher
à tenir une cuiller
à reconnaître un goût
ou à humer un parfum familier
comme on dialogue en contact
dans une chaleur qui fait du bien
le jeu
c'est d'oser
tels des fous
revenir encore se frotter
à cette illusion
et d'être surpris
surprise
encore et encore
parce qu'on est là pour du neuf
pas pour retenir les leçons
mais apprendre encore
en s'y frottant vraiment
l'être n'est pas là pour comprendre
mais pour interpréter
pour donner sa version
d'une chanson sans cesse rechantée
tout est choix
à chaque instant
la pensée
à quel point la pensée
est puissante
vous choisiriez chaque mot
chaque pensée
avec autant de minutie
que lorsque vous vous préparez
devant le miroir
avant de revoir
quelqu'un
qui vous amène
à être au top de vous-même
tout est énergie
tout est dans l'air
et personne
je dis bien absolument personne
ne peut vous prendre une idée
quelle qu'elle soit
parce que si vous l'avez
c'est qu'elle est là
suspendue
jusqu'à ce que certains
certaines
l'expriment
la manifestent
lui donnent forme matérielle
la rendent palpable
manipulable à foison
rien n'est à vous
tout flotte
tout circule
tout complote
absolument
en toute amitié
tout est là
pour jouer
et rejouer
sans cesse
les jeux nécessaires
à votre avancement
à l'apprentissage
comme on apprend à marcher
à tenir une cuiller
à reconnaître un goût
ou à humer un parfum familier
comme on dialogue en contact
dans une chaleur qui fait du bien
le jeu
c'est d'oser
tels des fous
revenir encore se frotter
à cette illusion
et d'être surpris
surprise
encore et encore
parce qu'on est là pour du neuf
pas pour retenir les leçons
mais apprendre encore
en s'y frottant vraiment
l'être n'est pas là pour comprendre
mais pour interpréter
pour donner sa version
d'une chanson sans cesse rechantée
tout est choix
à chaque instant
la pensée
Thursday, November 19, 2015
Quand
photo Sandrine Fraikin
tu envoies à tout va un message
pour proposer des ateliers
à plein de gens
et qu'au bout de longs mois
tu reçois
"madame, nous sommes intéressés".
Friday, October 09, 2015
Sur
photo Sandrine Fraikin
ça m'en fait trois aujourd'hui
qui ont tété chacun sept ans
en parallèle avec
le précédent
et/ou le suivant
numéro huit a rejoint désormais
numéro quatre
et son suivant
le cinquième
monsieur Zen
certains prennent vraiment leur temps
pour savourer
moi j'aime
Sunday, September 27, 2015
C'est
une chanson
que j'aimais écouter
il y a longtemps
Marlene
Marylin
dans plusieurs langues
j'aimais beaucoup ça
un texte qui dit
qu'elle craint le bonheur
car
s'il arrivait
le malheur pourrait lui manquer
je me sens loin de ce texte aujourd'hui
et je sais
oui je sais
que j'ai vraiment senti ça
en moi
il y a des années
la crainte
d'être séparée
de tout un tas de tristes idées
qui étaient en moi
le désir
de voir résolues des questions
mais pas trop vite
pas toutes à la fois
c'eût été
m'avait-il semblé
bien trop violent
d'avoir à changer ma façon de penser
trop rapidement
le chemin est long parfois
pour nettoyer sa propre pensée
accepter la joie
j'ai beaucoup aimé cette chanson
c'est sans doute
celle que j'ai le plus aimée
pas la première d'elle que j'ai chantonnée
puisque j'ai connu Lili Marlene
au cours d'allemand au Lycée
celle-ci me croisa lorsque j'avais 20 ans
dans une mise en scène
et cet air s'accompagnait d'un pas de danse
que nous effectuions à plusieurs
nous étions une bande de prisonnières
échappées d'une prison
nous dansions
dans des ruines imaginaires
sur cette chanson
la pièce s'appelait
Lovely Rita
de Thomas Brasch
il y avait aussi
J'ai sauté la barrière hop là
de Johnny Hess
qui définit si bien ce que je vis
aujourd'hui
puisque si la lourdeur s'empare de moi
et m'immobilise parfois de fatigue
mes idées sont
quant à elles
claires
là où elles furent longtemps si brumeuses
concernant mes choix
les choses se téléscopent parfois
j'avais commencé à répéter un spectacle en anglais
Passion, d'Edward Bond
et j'ai finalement d'abord joué dans deux autres spectacles
avant que le premier ne voie le jour
Karl Valentin m'a rattrappée
avec sa lettre d'amour
un monologue que je faisais en début de spectacle
assise en tutu romantique
immobile
sous un projecteur
tandis que les spectateurs entraient dans la salle
quand plus personne ne bougeait ou presque, je m'animais
et je lisais une lettre
incohérente
que j'aurais pu lire plus tard à diverses personnes
- je ne me connaissais pas encore
j'avais 20 ans j'étais petite
mais elle me définissait
sans que j'aie pu le pressentir
fichue lettre ! -
le monologue
c'est moi
si souvent
c'est mon sort
aimer s'exprimer en public
tout en étant timide
écouter les autres pendant des heures
et me retrouver seule pour écrire
tel est mon paradoxe
une scène que j'ai jouée des dizaines de fois
- en français en début de spectacle
en impro en allemand à la fin -
et la dernière fois
il y a 22 ans
avec une toute petite fille nouvellement arrivée
dans mes bras
qui participa aux improvisations
de fin de spectacle
maintenant
mes enfants ne m'écrivent pas
lorsque je leur écris
à leur tour
de me renvoyer du silence
puisque j'ai loupé un coche
puisque j'ai commis des maladresses
puisse cette douleur
s'apaiser
comme toutes les autres
et devenir si légère
et ne plus me mouiller immanquablement les yeux
lorsque j'y pense
ils sont nés de ça
de ces spectacles
éclairages
de ces voyages improbables
en camionnette
à travers l'Europe
il y a encore des barrières à passer
mais faut-il que je cesse d'écrire
pour parvenir à dialoguer ?
l'un exclut-il forcément l'autre ?
comme on se parlait difficilement chez moi
le soir
je m'épanchais dans des cahiers
alors j'ai appris ça
le dialogue sur du papier
ça n'aide pas franchement
dans les situations courantes
et je vois
tout autour de moi
tout plein de gens
qui se sortent admirablement
de situations dont je ne me sors pas
parce que j'ai trouvé refuge
dans des cahiers
à l'âge où l'on apprend l'art du dialogue
je n'ai pas connu l'alcool
ou la drogue
juste des mots
sur une scène
qui me faisaient virevolter
et ces voyages
la vie de troupe
avec parfois des personnes compliquées à supporter
- et vice-versa -
furent une merveilleuse école
oh il n'y a pas de document officiel pour attester de tout cela
de vieux programmes
quelques photos
des phrases qui reviennent parfois
tel pays traversé avant que la guerre n'y éclate
telle ville avant que la terre y trembla
des visages qui ne revinrent pas en festival
pourquoi écrire ça ce soir ?
parce que j'aime profondément les paradoxes
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