Tuesday, January 18, 2011

J'

aime écrire ici. Lucie aime la sucette que je lui ai prise dans le compartiment rond transparent accroché à la fenêtre. C'est un peu cher, mais bon... Je m'y sens bien. C'est déjà ça. Il y a une chaleur pleine de couleurs que j'apprécie au plus haut point. De la lumière sur mon verre de thé - mon très grand verre de thé citron ! Ecoute la lumière, me dit-on. Elle te pénètre de partout, te nourrit... Tu n'es rien sans elle, non ! Rien du tout... Regarde : le soleil rit avec toi à travers la pluie. La table ronde sous ton Moleskine rit aussi de te voir écrire ces âneries. Rends-toi compte! Des anges te parlent, et toi, tu écris ça, tout naturellement... Les pétales de roses des processions ne sont pas un délire plus doux que celui-là! Tu vas écrire encore beaucoup de lignes de cet accabit? De ce genre? Sur ce ton? Franchement, c'est n'importe quoi. Assume, assume. Assume ce que tu fais. Assume qui tu es. Qui te parle, qui tu entends te parler à l'oreille, quelquefois bien trop vite, quelquefois posément. Assume, jusqu'au bout, ce qui te fait toi : par-dessus ton histoire, au-delà de tes mots. Parle. En lumière et en mots. En couleurs. Ceci est le ton de la maison où tu rentres bientôt. Entre en toi, en toi-même. Entre, entre. Ca ne te fait pas mal. Tu adores ça, même. Tu sais si bien le faire. Tu connais la chanson. Tu chopes le ton. Le ton de toi en toi. Le ton de ta maison que tu transportes en toi, peu importe où tu vas. peu importe la galère, le carnet, le manteau, les bottes ou les tongs. L'important, tu le sais, ce ne sont pas les mots. Pourtant, Dieu que c'est bon, les mots. Je les entends et ils coulent de mes doigts. Déjà, sur le papier, c'est en train de sécher. Et je suis envolée vers les autres qui tombent, à la queue leu leu, les mots de mon émoi. (Ah non, on avait dit qu'on ne parlerait pas de ça!) Les mots de moi à moi en lumière, dans le noir, ça me va. Point, barre.

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