Permeke, Récolte dans le Devonshire, 1917
aipromené
mes yeux
sur cette toile
centimètre
par
centimètre
plaisir infini
des yeux
déceler
les taches
qui surplombent
d'autres surfaces
goûter
les contrastes
encore
et
encore
inlassablement
le nez
presque collé à la toile
déguster
oui
surtout
me demander
à quoi je passe
ma vie
à quelles conneries
au lieu
de peindre
la peinture
me manque
pas de place
dans la tempête
pour un lieu
pour mes pinceaux
un lieu serein
où
je pourrais
me poser
mon professeur
de littérature
du Commonwealth
disait toujours
qu'on n'écrit pas
des romans en prison
mais plutôt des poèmes
que l'on apprend par coeur
et que l'on écrit après
la libération
dans la guerre
qui fait rage ici
pas de place
pour ma palette
et des toiles
qui sécheraient
lentement
très lentement
des semaines durant
tout à leur aise
l'urgence
c'est la paix
alors
merci
monsieur
pour les couleurs
et la joie
de les avoir goûtées
No comments:
Post a Comment