parce que
je ne sais pas faire
autrement
parce que
j'exprime
ce que je ressens
vis
traverse
comme je respire
parce que la langue
que dis-je
les langues
les mots
sont pour moi
tant de chants
et les langues
dans une seule
avantage
des déménagements
s'il en est
je vois
celui-là
c'est la connaissance
intrinsèque
des variantes
d'une même mélodie
avec des bémols
par-ci
des dièses par-là
des mots qui se comprennent
et ceux
qui ne voyagent pas
langue
unie
désunie
langue
qui ne se comprend
que lorsque l'on gomme
les différences
pour en venir
à l'essentiel
ce qui passe
à travers
les champs de betterave
la Champagne
et tous les fleuves
qui se trouvent
sur le chemin parcouru
langue
ma langue
est en petits morceaux
que je colle
doucement
que je gomme
pour être comprise
ici
ou
là
ou que je ne gomme pas
langue
qui se parle avec les accents
qui a le tonus
le chant
de son sol
langue
transmise
à mes enfants
qui
comme moi
ont pour accent
un mélange
indéfinissable
qui fait quelquefois croire
qu'ils sont d'ailleurs
alors que non
au fond
langue
celle qui se travaille
comme on cisèle
au marteau
fin
langue
de mon coeur
et de mes mains
qui courent
sur le clavier
comme
on court
sur celui d'un piano
langue
qui s'écrit
avec toute la précision
dont je suis capable
parce que
c'est mon exigence intérieure
c'est mon angoisse suprême
torturer la langue
cela ne se fait pas
les phrases
se modèlent en douceur
se lisent
à foison
encore
et encore
jusqu'à
ce que
satisfaction
ou
tout au moins
justesse
s'en suive
langue
qui signale mes pas
mes départs
mes envols
mes trains
mes arrivages
mes sauf-conduits
traversées
mes élans
mes envies
et puis
il y a
l'obsolescence
de la négation
du renoncement
la conscience acquise graduellement
du pouvoir de quelques mots
tapés en un instant
mots qui changent tout
qui disent
mots nus
qui désagrègent
quelquefois
le silence
le temps
Saturday, December 28, 2013
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment