Friday, September 07, 2007

toc toc

c'est qui?

c'est lui

et je l'entends qui chante
des textes de Brassens
avec grande fille
école à la maison avec papa
- avec maman, non, ça ne colle pas -

manger - dormir - chanter
pédaler
qu'y a-t-il de mieux?

et je les vois
vivre ça
sous mes yeux

comme un homme
parfois
souhaite être enceint
et ne le peut pas

je ne peux faire l'école à la maison
les garçons y vont, à l'école
et je reste là

mon désir en berne
mes cahiers entre les jambes
mes rêves au placard
encore une fois

même si je suis là
non, ça ne compte pas

tout est pris en charge
tandis que je reprends mon boulot
boulot que j'aime

me suis bien reposée
ça repart, mon kiki
une année à l'envers

manger pour vivre?
vivre pour manger?

à l'école
j'ai joué cette scène
en face de moi, un garçon bon vivant, rieur
me donnait la réplique

moi, toute à mon angoisse de ne pas faire d'erreur
moi, j'étais avare de moi
je mesurais mes mots, mes mouvements
ma vie

lui, il avait raison, de rire en toute saison

moi, je pensais qu'il était impérieux de ne faire aucun pli,
aucun participe passé mal accordé,
aucune confusion entre infinitif et participe,
quelle folie! (je n'y aurais même pas pensé)

je croyais que l'école me mènerait avec assurance à ...
à quoi?
je n'en savais absolument rien
à une absolue non-confiance en moi
à une suite sans goût de remplacements insensés
qui ont eux-mêmes suscité des remplacements à d'autres intérimaires
non casés
comme moi

quelle mascrade
jolis mots enseignés
vivre - manger
manger - vivre

si j'ai remis quelque chose à l'endroit
mon travail me rend heureuse
je souhaite que mes enfants
reprennent la place de choix

que l'on travaille côte à côte
que l'on apprenne
que l'on explore ensemble

sans eux, j'ai tellement moins d'énergie
c'est comme dans l'allaitement
le contact avec eux suscite ma production

et cet été
lorsqu'ils étaient presque tous partis au camp
j'étais une chose molle
sans énergie

la vie que vous donnez vous donne la vie

2 comments:

Cécile said...

Quand Ils,
Quand Elles
ne sont pas là,
je ne sais plus quoi faire,
je n'ai envie de rien.
Parce que tous mes gestes leur sont destinés...
Parce que je ne sais que prendre soin d'eux.
Parce que je ne sais pas (encore) prendre soin de moi.
J'aime beaucoup, beaucoup, ta dernière phrase.
Point d'orgue.

Lysalys said...

J'aime beaucoup ton poëme, beaucoup... IL est emprun de sensibilité, de blessures secrètes, de force et d'amour...