Tuesday, June 02, 2015

Même




photos Sandrine Fraikin



si j'existe, ce n'est pas suffisant. Même si je pense, si je parle, ce n'est pas suffisant non plus. Hé non. Même si je sens, ce n'est pas suffisant. Même si certains me reconnaissent, ce n'est absolument pas suffisant non plus. Même si j'apprends et réitère ce que j'ai appris, ce n'est pas extrêmement important. Hé non. Même si je raconte des choses, ce n'est pas foncièrement essentiel. Non. Ce qui est important, c'est que j'accepte qui je suis vraiment venue incarner et que je fasse ce travail que je suis venue faire ici. Reconnaître, accepter. J'en suis à savoir qui je suis et ce que je suis venue faire ici. Drôle de chemin. Drôles de détournements de voies, sans cesse, jusqu'à plus soif. Jusqu'à hésiter tant et tant. Jusqu'à tergiverser sans arrêt, entre choix pour papa, choix pour moi mais pas vraiment, choix pour les enfants et/ou pour moi, choix pour le monde et puis enfin choix pour... moi. Qui je suis vraiment. Qui sait. Qui observe. Qui attend. Qui apprend. Vient un jour où il n'y a pas de mais et où l'on est soi, simplement. Une fois les obstacles, les blessures sursumés (aufgehoben). Quand on supprime ce qu'on est appelé à supprimer. Quand on conserve ce qu'on est appelé à conserver. Quand il ne reste plus que ce qu'il reste là et que l'on sait. Oui, on sait. On sait que l'on sait depuis bien longtemps, car cela ne nous échappe pas réellement. Après la connaissance vient la nécessaire acceptation. La mise en oeuvre peut alors se faire. Accepter sa voie, c'est s'accepter soi.

Aujourd'hui, j'ai pigé. Aujourd'hui, je me suis acceptée.


1 comment:

Viviane said...

Rires ou larmes ?