Friday, December 29, 2006

Mais comment donc est venue cette idée de non-scolarisation ??

des années
cela fait des années

que je côtoie des personnes
qui instruisent leurs enfants en famille

particulièrement
une famille
avec laquelle je sens
de grands points communs
dans la façon d'accompagner nos petits
au départ dans la vie

proches

certaines personnes
sont une inspiration
douce

le travail se fait
en son temps

aussi

lorsque notre troisième a redoublé une année en primaire
j'étais persuadée que nous pourrions lui donner
toute l'attention dont il avait besoin
en le déscolarisant

mais

nous n'étions pas prêts
en tant que couple
à faire cette démarche

cependant
nous avons changé les enfants
vers une école Freinet
plus proche de nos valeurs

cette école est située
à l'autre bout de la ville

ce n'était pas dans nos valeurs
de faire vivre les embouteillages
matin et soir
aux enfants ou à nous-mêmes

encore moins de couper nos enfants
des enfants du quartier

cependant, il devenait essentiel
de rencontrer plus d'humanité
dans l'organisation globale de l'école
qui les accueillerait

indépendamment
de la bonne volonté
et du savoir faire
de tel ou tel enseignant
travaillant dans l'école
située à quelques dizaines de mètres
de notre maison

nous avons alors procédé à un premier
déménagement
par rapport à une norme

j'ai poursuivi ma déscolarisation
personnelle
dans ma tête
peu à peu
et rencontré les livres de John Holt
ainsi que des jeunes parents
qui soudain
se disaient
intéressés par la question


notre deuxième
âgée de 12 ans
connaissait des moqueries
et des tensions importantes
dans un collège
pourtant réputé pour sa relative
petite taille
et pour l'attention portée aux élèves
par ses éducateurs et ses professeurs
(tout est relatif, dans la vie -
il y a famille nombreuse et famille nombreuse -
petite école ne veut pas dire vie tranquille, hélas -
et il y a des écoles énoooooooooormes)

certes, elle fut accompagnée de façon
humaine par une éducatrice
qui se montra sensible
aux moqueries dont elle faisait l'objet

cette personne remarqua combien
notre enfant était concernée par des sujets
qui volaient haut au-dessus de la tête
de ses camarades
victimes de la mode et du qu'en dira-t-on

après deux ans
où elle s'était formidablement épanouie
à l'école Freinet
notre enfant était en bute
à une esprit grégaire et sectaire
qui ne favorisait pas son épanouissement
personnel ou son apprentissage

elle découvrit avec délectation le Latin
en compagnie d'une prof passionnée
et passionnante

rencontra un enseignement tordu
qui ramenait certaines matières
à des tâches scolaires
qui avaient peu à voir
avec son envie de travailler
de façon autonome
et accompagnée
comme elle l'avait appris
à l'école Freinet

grande décision enfin prise de concert
après le déménagement à l'école Freinet
nous la déscolarisons

elle reprend des couleurs
se détend
cela prend plus de deux mois
pour se remettre d'un tel stress quotidien

notre enfant revit
et repart dans ses apprentissages
son papa, sa maman
et d'autres adultes
à ses côtés
tout simplement

elle a plusieurs activités
avec des personnes
d'âges variés
chaque semaine

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tout comme les bébés ne sont pas vraiment faits pour être posés seuls, dans un berceau, pour une longue nuit
je me demande pourquoi nous voulons faire vivre des journées entières à nos tout petits et plus grands en groupes de quinze, vingt, trente enfants...

cela va-t-il dans le sens de leur épanouissement?

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Notre famille compte sept enfants. Qui savent, dès 9-10 ans, préparer un repas pour la famille entière. Les institutions qui accueillent nos enfants quotidiennement se rendent-elles compte des capacités de débrouillardise, de responsabilités de nos enfants? Je sens que lorsqu'on vient d'une famille où l'on est choyé mais où l'on ne vous coupe pas les ailes en faisant tout à votre place jusqu'à vos vingt ans, on est en décalage avec un système qui entend dicter leur comportement aux enfants.

Les enfants savent bien ce qu'ils ont à faire.

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Nous rendre disponibles pour les enfants, c'est un travail que nous effectuons peu à peu.
Nous aménageons notre horaire de travail en ce sens.

Nous avons laissé tombé la voiture et nous déplaçons en vélo.
Une autre façon de nous sentir avec eux et non de nous placer, sans nous en rendre compte peut-être, en position de force par rapport à eux.

En rue, deux d'entre eux apprennent actuellement à rouler. Ils se placent à droite, nous les suivons de près, légèrement plus à gauche, comme pour les protéger. Afin qu'ils jouent leur rôle sur ce chemin que tous empruntent.

Seront-ils acteurs ou passagers passifs, sur ce chemin?
Prendront-ils des initiatives?

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J'ai grandi dans l'idée que les vélos et les transports en commun étaient faits pour les sous-êtres qui n'étaient pas capables de financer une voiture... Et voilà qu'après quelques années, je dois me rendre à l'évidence: plus moyen de financer , d'entretenir, d'assurer, de faire rouler une voiture. A nous les vélos, donc, et un quotidien dans lequel le corps joue son rôle. Le corps bouge et cela fait tellement de bien. Cela redonne le sourire, des couleurs!!!

Nous ne sommes pas handicapés au point de ne pouvoir nous déplacer qu'en tournant une clé de contact dans une serrure...

Notre liberté, c'est...

nos jambes, pour bouger
notre tête, pour penser
notre bouche, pour parler
nos mains, pour écrire
notre peau, pour toucher

un entourage qui favorise l'écoute du ressenti de chacun

cela fait tant de dégâts de devoir lutter et chercher plusieurs dizaines d'années
avant d'en venir
à vraiment être soi
cohérent
juste
bien

pour soi
pour les autres

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bien avant qu'un enfant me rapporte un bulletin scolaire glorieux
ce qui m'importe
avant toute chose
c'est de sentir profondément
que mon enfant va bien

tous les lauriers du monde ne remplaceront pas cela

Monday, December 11, 2006

imprésisible fleuve

voyage imprévu

respire

peur posée
au bord du chemin

porter la peur
je ne peux plus

je peux juste
porter
ce qui vit