Wednesday, December 17, 2008

petite réflexion

faire la fête
est un plaisir
et doit
absolument
fondamentalement
intrisèquement
le rester
le devenir
le redevenir
(c'est selon)

la présenter
comme
un devoir
un dû
un enjeu
diplomatique

une source
certaine
de conflits
de luttes
de pouvoir
c'est trop
triste

c'est un peu (beaucoup)
priver l'autre
du plaisir de participer

et c'est parfois
à se demander
si
sous la couette
on n'est pas
plus en paix
qu'endimanché
tendu
crispé
à se surveiller
autour d'une tablée

qui a mis ses coudes où?
qui n'a pas terminé son assiette?

là où on voudrait
on a très envie
on désire
avoir du plaisir
à se réunir
et à partager
un bon petit repas
simplement

Wednesday, December 10, 2008

comprendre

petite, s'il était là
je n'avais pas le droit de pleurer
d'être triste
ou pas d'accord

je DEVAIS être heureuse


plus grande
si je m'éloignais
il me faisait sentir
que je suivais une pente
dangereuse
(laquelle? mystère...)


on lui a carrément laissé
le champ bien libre
on l'a laissé faire
comme s'il me soutenait
tout en cisaillant
discrètement
peureusement
mes ailes



cette alchimie désastreuse
a-t-elle fait de moi
l'enfant ronchonnant
dont on m'a tant parlé
à l'époque?

on me disait
(et même Saint Nicolas m'écrivait)
que si je ronchonnais moins
je serais plus jolie

bref, en plus de râler sec,
je n'étais pas jolie

c'était dit!


je sentais
lentement
monter une colère
qui m'a envahie
et que l'on entretient
encore
quelquefois



je pense
que j'étais triste
et que je sautais
sur toute occasion
d'être gaie
follement gaie
j'avais soif de joie,
de pleurs,
d'avoir le droit de ressentir tout ça


j'avais soif de moments
où l'on ne serait pas
à côté de la plaque
avec moi


tout ça
parce que
les émotions étaient tabou
lorsqu'il était là


je grandissais
comme je pouvais
une vue sur le monde
tronquée à souhaît
vue triste
pas vraie
sur l'origine
vers laquelle je revins

car je voulais comprendre

allez
après cela
comprendre ce qui se passe en vous

en quarante ans
vous ne comprendriez pas

tout est bien emmêlé
ficelé
embobiné
malsain à souhaît

il faut de la patience
de l'amour
tout plein

et rien d'autre, surtout

merci bien!

Tuesday, December 09, 2008

allô?

je suis sur un fil

et l'abîme
m'appelle
et me dit

j'ai tous tes fichiers
tout tout tout
tes archives
tes projets
tes brouillons
la (peut-être ex-) future réédition de ton livre
à refaire

C'est pas grave, hein?
me dit-il

comme ce directeur d'école
qui un jour
m'avait dit

je vous retire 14 heures de cours
ça ne vous dérange pas, hein?

cerise sur le gâteau:
les photos
de tes enfants
que tu n'as pas sauvées sur CD
et que
de crash en crash
tu récupères - ou pas -
ou en partie
et que tu transfères

non, tu ne transfères pas
ton amour les transfère pour toi

miracle: il a porté l'objet du litige
dans un atelier
au lieu de rester sur le qui-vive
plusieurs jours et nuits

là, il ne peut rien
sur ce coup-là
tout semble bien fermé
verrouillé


au secours

Saturday, December 06, 2008

go slow

Hathor l'a écrit et dessiné
http://www.thecowgoddess.com/2008/12/05/go-slow/

Un petit tour en vélo
voire même à pieds

youhouuuuuuuuu!!!

surtout ne pas aller trop vite
le moment en serait gâché

il s'agit d'arriver le dernier
la dernière
mais pas trop tard tout de même

ou juste à temps

mais d'aller lentement

un art que j'apprivoise
lentement

car je suis mal élevée!
et ralentir me prend énormément de temps

Sunday, November 30, 2008

envie

envie de dire merci

tout simplement

parce que

j'ai croisé récemment
la route d'une sage-femme
singulière

qui m'a appris le sens profond de ce mot

tout petit

et si vrai
si l'on y prend garde

merci

parce que personne n'avait jamais touché
massé
mon ventre rond
comme elle l'a fait

personne n'avait jamais
approché
mon ventre avec tact
et douceur
comme elle l'a fait
cet été
cet automne

elle a parlé à mon bébé
elle m'a parlé de lui
enfin, d'elle...
il lui semblait que
nous nous entendions bien
ce bébé et moi-même

je confirme...
entre nous ça colle!!!
tout chaudement
tout doucement

puis

après la naissance
de ma fille

elle m'a encore massée
plusieurs fois

elle a fait résonner
vibrer
mon utérus
avant qu'il ne s'efface
à tout jamais
au coeur
de mon corps

elle a remercié
pour ce ventre
qui a si bien porté
huit bébés
au fil de ces années


enfin,
j'ai rencontré le sens du mot

merci

et ce mot a enfin un sens
au plus profond de moi
autour de moi

j'ai senti
j'ai reçu
tellement de soutien
chaleureux
il n'y avait que cela
autour de moi, de nous
pour accueillir cette petite fille
inespérée


personne pour me dire que je ressentais
ce qu'il ne fallait pas ressentir

juste des personnes justes
vraies
pour faire ce voyage
un peu dingue

celui de la naissance d'un petit

Friday, November 28, 2008

j'ai des ailes, j'ai des ailes, j'ai des ailes...

voilà, c'est dit!

Sunday, November 16, 2008

babygown

vous connaissez?

c'est une robe
longue
pour bébé
ou
un long T-shirt
qui va jusqu'aux chevilles


très pratique pour l'hygiène naturelle
ou simplement les caresses
sur les jambes, le ventre, le dos de bébé


à rayures
à toutes petites fleurs (c'est adorable! merci tout plein, Cécile!!!!)

il y a plein de variantes possibles

mais pourquoi donc n'en ai-je eu que pour mon huitième enfant?
c'est tellement bon...

Saturday, November 15, 2008

pas avec n'importe qui

réveil d'un songe
noyé de pleurs

pour rire de tout
de rien
de presque rien

envie de rire de tout
avec lui

Monday, November 10, 2008

fait!

depuis le temps
que je sentais
sur moi
peser
sans que cela soit dit

le risque
de me rendre coupable
de rendre malheureuse
une personne qui avait
tellement voulu
- m'a-t-elle dit -
ma naissance

j'ai porté
pendant quarante ans
le poids
du risque
que la vie quotidienne
comporte
de rendre
malheureux
un parent
qui demande
d'une façon embrouillée
quelque chose
d'impossible
à une personne
qu'il déclare aimer
mais qu'il ne voit même pas
qu'il regarde en vitesse
car
la vie est tellement pleine de responsabilités
la vie est tellement triste que
son enfant devient invisible
et lui fait un affront
d'oser être
qui il est

après avoir porté
ce fardeau
voilà
je l'ai posé


je ne sais
finalement
pas


si la personne susdite
est enfin
heureuse?
malheureuse?
de ce pas que j'ai pris

je crois que
tout le temps
que j'ai porté cela
elle m'a fait sentir
que je ne la satisfaisais pas
que je la satisferais jamais
elle en était persuadée

j'espère qu'elle est enfin contente
que j'aie donné confirmation à ce
sentiment
indubitable

last but not least

que
moi aussi
je serais une traître
et que je ne me montrerais pas à la hauteur
de ce défi


de malade

et
c'est vrai

je préfère
me choisir mes défis
mes folies

à chacun la sienne!


n'aimant pas les règles du jeu
décrit plus haut

je préfère
de loin
et
puisqu'il me faut
(que c'est bête!)
choisir
vivre
volontairement
liée
à quelqu'un
qui me laisse pleinement libre
et aime tout particulièrement

lorsque ça
bouge
bouge
bouge

Saturday, October 25, 2008

en place

un enfant
remet de l'ordre dans la vie
d'abord en bousculant tout
il se niche en vous
sur invitation
ou au coeur d'un cataclysme
peu lui importe
il est là
bercé

il apprend
à connaître
son environnement
bien avant de voir le jour



bien là
il réinvente
la couleur du présent



le dodo nu en peau à peau
ne coûte rien
sinon juste un peu d'imagination


le peau à peau
le jour
sous les vêtements
sur le ventre
ou
sur le dos

permet de poursuivre
et de préciser
un dialogue
à peine entamé

Saturday, October 18, 2008

chercher


photo Sandrine Fraikin
chercher la lumière

c'est
avant tout
bouger

sentir
écouter

quelle position
permettra
à
petite lumière

d'avancer

encore

bouger

s'arrêter

bouger

s'arrêter

écouter

respirer

écouter

qui est là
près de moi

qui respire
réellement
avec moi

me soutient
me retient
doucement

et m'attire
gentiment

vers cette lumière

chaque jour
je ris, je pleure
en grande fan
de Louise Labbé


mais je souffle enfin

car une douleur
continue
répétée
insupportable
que je supportais
s'est arrêtée

miracle

je ne m'épuise plus
à chercher
à l'éviter
l'expliquer
la contrecarrer


il y a de l'air
il y a de la lumière

ici
accoucher ne permet pas
de mettre au monde que des bébés
on peut renaître
aussi
dans l'aventure
se retrouver

Thursday, October 16, 2008

nue


photo de Sandrine Fraikin
la peau
nous habille
et nous lie
rien ne s'immisce entre nous
prends bien ton temps
sous mon T-shirt
de vivre un peu comme avant
un peu comme bientôt
ton corps contre le mien
ta peau sur ma peau
mon bébé nu

Sunday, October 12, 2008

lux

lumière

c'est toi

LUCIE


le luxe

c'est la douceur
d'un accompagnement
infiniment doux
présent bienveillant
animal

plein d'amour

et rien que ça
autour de cette naissance
pendant quelques petits jours

sur la planète "maison"

bienvenue aux doux
aux souriants
qui passent la porte
le pied léger

bon vent
aux tristes
ceci n'est pas pour eux

Sunday, September 28, 2008

terminée

terminée la grossesse
les petites contractions résonnent dans mon bassin
envie d'un pommeau de douche tout contre
d'eau bien chaude
d'ouvrir le toboggan
pour ce petit dauphin
mais
je ne le peux pas
et j'attends son signal
à lui, à elle
pour nous envoler ensemble

Monday, September 08, 2008

crisis over

le cher petit est désormais un jeune étudiant en famille
qui apprend l'anglais avec l'aide des Monty Pythons
la lecture avec des livres sur la relaxation
et pour les maths
son père s'en charge: la recherche du manuel qui sera digne de son rejeton est lancée ! ...

sa Mimi, directrice d'école à la retraite,
se documente pour rafraîchir ses souvenirs
et l'accompagner dans sa découverte de la lecture
par une méthode syllabique gestuelle qu'elle a autrefois
expérimentée avec un public différent

j'ai trouvé de très grandes pastilles d'aquarelle
qui se déclinent en douze couleurs
et s'emboîtent dans un support sur mesure
facile à manipuler

pastilles
qui me permettent
d'envisager les envies inopinées de peinture de mes petits
sans stress
sans cri

bye bye les grandes bouteilles de gouache qui me faisaient criser
- surtout lorsque mon troupeau les confondait avec
mes grandes bouteilles d'acrylique et abîmait irrémédiablement
ses vêtements


la lessive bio vient parfaitement à bout des taches d'aquarelle
un bain ou deux ont raison des envies intempestives de se peindre
le corps
- vous savez, cette furieuse envie qui prend les peintres en herbe
lorsque vous avez le dos tourné et qu'ils peignent depuis un petit moment ...

ces pastilles sont un charmant médicament, décidément!


j'envoie des pensées douces
à celles et ceux qui m'offrent leur présence
leur tendresse
leur écoute
leur amitié
leur silence affectueux

j'apprends à surtout me connecter à elles et eux

je savoure la conversation
que je pressentais passionnante
d'un petit garçon qui n'a pas sa langue dans sa poche
sa tendresse au vestiaire
son énergie dans les talons

je ne suis pas en reste

une jeune demoiselle
de trois ans
qui adore chanter les voyelles
et nouer son porte-bébé chinois
comme bon lui semble
- je dois apprendre à ne pas intervenir dans sa façon de le nouer!!! -
égaie mes jours


je ne vais pas vous écrire huit romans aujourd'hui
je m'arrête à deux pour ce soir

Sunday, August 31, 2008

1st september crisis

minuit
l'heure du repos?

taille crayons, gommes, sacs à dos sont en place
pour les paires de chaussures, ça devrait coller
mais ce n'est pas sûr

ce qui est sûr
c'est que je me vide de mon eau
par en haut
là où je suis verte et grise à la fois
suivant la lumière

faut-il conduire ce petit
en collectivité
pour qu'il y apprenne
une vie
en grand nombre
au pas cadencé?

je suis déchirée

Wednesday, August 13, 2008

une porte étroite

L'enfant passe
par une porte
étroite

à sa naissance


elle est étroite
la porte
étrange

non pas celle de chair
que lui offre sa mère

mais celle
plus subtile encore
de la confiance

que ses parents
vont
ou ne vont pas
lui faire

au moment de sa naissance

et pour la suite


car il est bien lourd de faire sentir
à son enfant
qu'il doit d'abord mériter cette confiance
et que demain
peut-être
on la lui fera

demain
c'est quand demain?

demain n'arrive jamais
des fois

malentendu
immonde
qui veut
que l'enfant
croie
que c'est sa faute
à lui
si on ne lui
fait pas confiance

si on ne tient pas compte
de son ressenti
tout en lui déclarant
haut et fort
le contraire

lavage de cerveau
permanent
récurent
incessant
à se taper la tête au mur
plus d'une fois

Wednesday, August 06, 2008

attachement

Reçu de Mimi:

Deux personnes avaient adopté un lionceau.
Ils n'ont pu le garder, vu sa taille, et l'ont ramené, une fois adulte,
en Afrique,

afin qu'il y vive une vraie vie de lion.

Ils y sont retournés un an après l'avoir laissé.

On leur avait dit que le lion ne les reconnaîtrait pas....

http://www.cyberthing.net/video-play.php?id=105

Sunday, August 03, 2008

molécule

à quoi ça tient?


à la lecture d'un roman d'Alexandre Jardin
à un changement de médoc qui a subitement rendu son énergie à mon homme
au retour de mes petits-grands de leurs camps dans la verdure
à une rencontre plaisante qui a égayé mon après-midi

à un air de frais dont se pare notre maison
à ma résolution de ne jamais cesser de bousculer la vie
à ma non-demande à mes enfants de s'encombrer d'une responsabilité quant à mon bonheur

à mes changements d'humeur répétitifs
mes hauts
mes bas
et à l'homme qui supporte et apprécie cela - selon les moments - depuis presque 20 ans

à ma rage lorsque l'on me dit que l'on me connait et que l'on se conduit en mort vis-à-vis de moi
que l'on me considère malade
alors que je couve un petit, simplement
que l'on s'enquiert de ma santé
comme si je me résumais à un corps en banqueroute, détraqué, épuisé
comme si l'on n'attendait que ma chute, inéluctable, tant mon chemin déçoit ceux qui attendent je ne sais quoi de moi, depuis tant de temps, de façon, ma foi, touchante de naïveté

comme la petite princesse de Tony Ross,
je ne veux pas être gentille, affectueuse, propre, courageuse, bonne nageuse, intelligente et en bonne santé
je veus être grande
et je le suis déjà
semble-t-il

n'ayons crainte de bousculer gaiement ceux qui nous supplient tacitement depuis quarante années de surtout les ménager, car ils vont mourir bientôt, disent-ils
si c'était pour me demander de poser sans bouger pour des photos convenues, figées,
pourquoi m'avoir tant voulue?
pourquoi encore tenter de me déterminer?

je n'ai pas voulu ce bébé qui arrive avec ma tête
et pourtant, je l'accueille presque chaque jour avec joie
petit invité surprise trouvera sa place à notre table,
on se poussera un peu
j'invente déjà des projets pour lui et moi, pour lui et nous
il est bien là, il nage en paix

une femme sage m'a demandé l'autre jour, alors que je la consultais, comment je me sentais
surprise, je me suis sentie regardée comme une personne et non comme un gros bide
dans tous les sens du terme

alors
elle me toucha le ventre
avec des mains chauffées d'une huile
doucement odorante

après m'en avoir demandé
avec vérité
l'autorisation


dans une douceur qui m'était
jusqu'alors inconnue
dans des mains aguerries
à la discipline médicale

le chemin jusqu'à son petit bureau de consultation
là-bas
dans la campagne
fut bien tortueux, ma foi
bien long en temps
en étapes


pour aboutir
à une rencontre simple

je passai
tant d'années
à ramasser
un à un
des cailloux

telle un petit poucet
largué dans une jungle
parce qu'il faut savoir se battre dans la vie

j'avais eu beau
vouloir fermer mes oreilles
oui, surtout, absolument, les fermer
au secours...
à la philosophie
du darwinisme paternel
qui croyait que quelques mots
régulièrement répétés à mes oreilles

allaient me faire touver des solutions
concrètes
moi, élevée en chambre à la froide mamelle des Gaffiot, Larousse et autres Langenscheidt
pâles représentants de ce qu'ils sont sensés vous donner à goûter
comme le son d'une cloche fait saliver des chiens
conditionnés à associer
tintement et morceau de viande
oui, j'avais le tintement
je n'avais pas la viande
heureusement qu'un jour, elle m'a trouvée,
pleine de synapses
de neurotransmetteurs
d'hormones
et de chaleur

moi
prête à jouer ma huitième et ultime représentation de
"la baleine"
mon metteur en scène désirant changer
non de distribution
mais de dramaturgie

prête à lancer encore quelques années
de jets
si plaisants à laisser s'écouler

prête encore à servir de perchoir,
de jambes
pour un tout-petit
qu'il se sente grand

et même disponible
si des petits enfants
un jour
veulent user de mes jambes pour marcher
gaiement
de mes genoux
pour sauter en l'air
ou s'arrondir
doucement

à quoi ça tient?

Sunday, July 27, 2008

Comme une fleur



photo Sandrine Fraikin






sérénité

plaisir

temps qui passe doucement

été à la maison

- comme d'habitude -

et

joie

d'apprendre

à considérer

certaines manifestations

de la présence

de ce petit (grand)

en moi

autrement


contraction

mise sous tension (terme belge, apparemment)

envisagée sous l'angle du plaisir

donné à moi

par ce petit

qui fait toc,toc

à la porte

de la vie à l'air



choix


de considérer

ce temps

de contraction

non pour me contracter

mais

au contraire

pour jouir d'un moment

de détente sereine



après avoir visualisé

maintes et maintes fois

que la tête de l'enfant que j'attendais

passerait comme une fleur

eh bien

elle est passée

mon plus gros bébé

avec une immense douceur

à tel point que je n'ai pas réalisé

qu'elle passait


alors

me dis-je

pourquoi ne visualiserais-je pas

celui ou celle-ci

- nous ne lui avons pas demandé de nous dévoiler son intimité,

on a le temps pour ça -

comme petit amour

qui me fait et me fera du bien

tout simplement?

Quand dans la vie
on se borne à éviter
douleur ou problèmes
on risque tout bonnement
de passer
à côté du meilleur -
qui ne demande qu'à être imaginé.
Weltanschauung
pas si abstraite que ça
tu composes chaque particule de nos vies.
Tant qu'à rejeter pessimisme
fatalisme
et collier au cou,
autant plonger dans plaisir et joie.

Wednesday, July 02, 2008

tiédeur

je te hais

tiédeur
qui fais
que l'air
est difficile à trouver

à six mois de grossesse

je ne sais déjà plus comment me mettre
pour respirer

tiédeur
dans la vie

je te connais
je te fuis

absence d'oxygène
d'élan
quelle que soit la saison

tu n'es pas mon amie

tiédeur

tu me fais autant penser
aux programmes trop remplis
qu'aux programmes vides

trop de tension
de fuite
ou
absence de vision

la lenteur vivante
forte
rythme en-dessous de la moyenne
qui se veut active

n'est pas la tiédeur
qui étouffe
et fait manquer d'air

la vie qui bat vraiment
pleinement

avance

parfois vite
parfois lentement

respire

j'aime

Friday, June 13, 2008

Le jour de l'année qui est fait pour souffler

journée caffard
fatigue
brouillard
affalée
besoin de m'agiter

hier, le jour de mes 40 ans,
j'ai fait du rangement
pour me vider la tête
de trop de temps passé devant l'ordinateur

papiers classés
dans l'armoire de mes 40 ans
bien classés pour redémarrer
un petit peu plus en ordre qu'avant

journée finie autour de gâteaux
et de petits cadeaux
d'une grande carte
avec 9 signatures
(on a un peu aidé certains,
je crois...)

coups de téléphone
d'ici ou là
pour me dire
des choses
parfois très belles
en prenant le temps

journée bouclée
avec le sourire

objectif atteint: ma tête est vidée
je peux redémarrer

parce qu'il y a des mots
qui attendent d'être corrigés
pour partir en mise en page
et qu'ils n'attendent pas
- tout de même ! -

il y a peu, inscription au chômage
et là, le monsieur coche une case: "écrivain"
sur un formulaire et me demande de signer.

Tiens tiens... Il commencerait à y avoir des formulaires
avec des cases dans lesquelles je rentre - un peu?

Thursday, May 15, 2008

les mots justes

ne sont pas ceux qui viennent de la tête
mais ceux qui viennent du coeur et du corps

les mots justes

prennent parfois des détours énormes
avant d'arriver à bon port

et de n'être tout simplement plus que des actes
posés dans l'instant présent

surpris monsieur mon mari
en flagrant délit de ne pas protester
lorsque des enfants se mettent
à squatter notre pied de lit (ou pied de matelas)
avec force couettes, coussins en tous genres
et cela depuis quelques jours déjà

le temps change bien les gens
monsieur papa n'aurait pas laissé faire ça
il y a quelques années de cela
il se serait empressé de remballer les intrus
en recherche d'histoires lues sous la couette
et d'endormissements et réveils tout près
de papa et maman

je vais de surprise en surprise
lors de cette discussion nocturne

puisqu'il me dit que je peux tenter l'ief
avec Link, bientôt 6 ans
et qu'il est ouvert à ce que je l'aide à croire
que ce projet est possible pour nous
ici et maintenant

moi, j'avais besoin d'une autorisation,
ne souhaitant plus me placer
en situation de forcing;
je craignais qu'il prenne un nouvel essai
de la chose comme une agression contre lui



en retour il me demande de considérer
école et ief sur le même pied
puisque nos enfants investissent
ces deux domaines actuellement

It's a long way, babe...
La vie à deux, c'est les montagnes russes,
ou les hauteurs ardennaises...
Bientôt vingt ans que l'on tente de s'accorder.
Et que la chanson change, encore et encore.
Le voyage en vaut la chandelle.

Et les mots, c'est juste... lorsque c'est fidèle à soi-même.

Sunday, April 06, 2008

monts et toutes petites merveilles

chez nous
il y a
en ce moment

une montagne de linge propre
qui attend d'être rangée
et qui a dépassé
en altitude
celle de linge à lessiver

je n'en reviens pas!!!

mes yeux rouges
qui picotent
non pas d'avoir pleuré
mais juste
d'avoir chopé
une conjonctivite

j'aime mieux ça!!!

plus de petites chaussures
rangées
dans leur casier
que de paires
dépareillées
en vadrouille
à travers la maison

je respire un peu...

une montagne de chaussettes
esseulées
qui traverse un système
implacable
et permanent
de tri
et d'appareillage
sans pareil

ça fait des années que j'attendais ça!!!

une penderie
pour les vestes
et les manteaux
dans laquelle mon troupeau
pense enfin à aller chercher
de quoi se vêtir
avant de sortir

on a longtemps survécu sans cela...

et
dans la cour
trois vieilles machines à laver
et mille autres bazars
à envoyer à la ferraille

prochaine jubilation?
qui sait?

Sunday, March 30, 2008

Pirouette

Cacahuète
Boucle tordue, fermée
C'est un huit
Une farce

Un petit poisson
locataire pour lequel je vide des boîtes de sardines
(Il m'aura fallu tant de temps pour apprendre à me gaver de petits poissons de haute mer,
de bananes, de citrons... dans de telles circonstances).

Huit petites mailles
Quatre fois
Sur quatre aiguilles
Numéro deux
C'est pas bien gros
C'est pour l'automne
Le temps des fruits
Des fruits bien mûrs

Notre ultime petit

(Monsieur mon Fournisseur a pris sa décision!)


Des chaussettes bariolées
Oui
Envie aussi
De lui en faire
Des noires
Des grises
Et
Faut-il le dire?
Des Framboise

La Couleur



Une boucle se boucle
Pour moi qui avais bien cru
en rester à Sept

Chiffre superbe
Irréductible
Mais qui - on le constate - se complète
parfois en huit


L'année du huit
J'en aurai cinq fois huit


Jetterai-je
aux orties
- enfin -
ce malaise
ce renoncement
cette négation
de ce que je ressens,
cet élan
vers la couleur
à laquelle je souhaitais
consacrer mon âme
et mon temps à 18 ans?


A force de côtoyer
des personnes
douées de l'intelligence du coeur,
personnes qui voient
et qui parlent
juste
et chaudement

me voilà en dedans
- comme un huit -
toute retournée
retrouvée
rassemblée

Dieu qu'il faut du temps
pour distinguer ce qui est raisonnable
de ce qui ne l'est pas
et être
- enfin -
ici et maintenant
et pas hier, pas demain,
ou là où l'on croirait qu'il est bon que je sois.

Dieu qu'il faut du temps
pour s'entendre avec soi,
se parler, s'écouter et vraiment s'aimer.

Sunday, March 23, 2008

Involution

Comme juste après une naissance
je suis convalescente

je me resserre
me contracte
je retrouve ma place

bien au chaud
entre deux petits
la nuit
tout contre moi serrés
je reprends des forces

comme après une tempête
qui aurait pris quinze ans
à dire "au fait, je m'appelle Dépression, et toi?"
je la salue qui devient petit vent
et nous perturbe encore
juste pour dire encore un peu son nom.

Et moi, quel est mon nom?
Encore à inventer.
Nouvelle peau, nouvelle vie...
Plus centrée
Moins bavarde

Je trouve la terre ferme
Assez confortable
Au final

Elle m'accueille
Elle nous prend
Toi et moi

Un pied devant l'autre
C'était avant
C'est maintenant

Pourvu qu'on danse

Thursday, February 14, 2008

éponge

J'absorbais
j'absorbais
irrémédiablement
j'absorbais
petite ou grande
depuis toujours
j'absorbais

parfois
je réagissais
en colère
sans savoir vraiment
que je sauvais ma vie

ensuite
j'ai fait tampon
imbibé
résolu
tampon de survie

exposée
surexposée
que j'ai été
à un pessimisme
malade
que jamais
nul ne nommait
que je ne pouvais
nommer


dont je ne suis
je crois
qu'une pauvre réaction
allergique
dont les boutons
éclosent
encore et encore
vers l'air
vers le haut
tandis que je suis
tirée vers le bas
par le poids
de l'éponge
imbibée
alourdie

réaction allergique
au morbide
qui se cachait
tapi
dans notre vie
bien-comme-il-fallait
quand j'étais petite

je suis une réaction
qui fait tampon
une fine strate
une petite étape

héritage triste
goût du morbide
respiré toute petite
fascination de la mort
des blessures
et incapacité à être dans le présent
je les connais

je suis leur allergie

je cherche l'atterrissage
ici et maintenant
tout le temps

Wednesday, February 06, 2008

piège

Beaucoup d'événements deviennent des secrets parce que ceux qui les ont vécus pensent qu'il serait indigne d'en parler à leurs proches, en particulier à leurs enfants, et que s'ils le faisaient, ils risqueraient de perdre le respect de leurs enfants. Ils ont peur que leurs confidences dégradent la bonne image qu'ils pensent nécessaire que leurs enfants aient d'eux: l'image de parents parfaits et ne commettant aucune erreur. Souvent, l'existence du secret est ainsi motivée par l'idée que nous nous faisons de ce que doit être un père, une mère, une famille, ... c'est-à-dire un père, une mère ou une famille parfaits. Or de tels comportements ne sont pas seulement générateurs de secrets. Ils enferment également les enfants dans le carcan d'un idéal pesant, auquel ceux-ci éprouveront plus tard la nécessité de se conformer en toutes circonstances. Ainsi, vouloir cacher à ses enfants les erreurs qu'on a pu commettre contribue non seulement à les exclure d'une partie de notre vie, mais aussi à les emprisonner dans la nécessité de se conformer à des idéaux excessifs. Cet emprisonnement provoque fatalement chez eux une tendance à cacher à leurs parents leurs erreurs et leurs questions. Ils veulent ainsi correspondre à l'image d'eux qu'ils pensent souhaitée par leurs parents, image calquée sur le modèle de celle que leurs parents leur ont imposée d'eux : des êtres parfaits...



Le problème est que, dans ce souci de perfection, plus personne ne communique ses sentiments et ses pensées réelles. Et le désespoir de l'adolescence n'en est que plus grand.


Extrait de Secrets de famille: mode d'emploi, Quand et comment faut-il en parler?, de Serge Tisseron, Marabout, première édition : Editions Ramsay, Paris, 1996.
pp. 59-60

Saturday, January 26, 2008

vider la maison

c'était il y a deux ans

nous avions rendez-vous
nous
les petits-enfants

pour vider la maison
de nos grands-parents

j'ai choisi des édredons
sous lesquels j'avais bien dormi

des petits foulards en soie
que j'avais tant vus
au cou de ma grand-mère

une petite sacoche
avec,
dedans
un mouchoir en papier
qui portait encore
la marque de son rouge à lèvres
lorsqu'elle les pinçait
après s'être maquillée

j'avais redouté ce moment
finalement, il fut bon
gai
vivant

chaque chose repartait
reprenait du service
s'en allait en voyage
sur un nouveau chemin

les grandes marmites
dans une famille nombreuse
(on se demande bien laquelle)
et les petites casserolles
dans une famille à deux enfants

j'ai même éclaté de rire
lorsque ma cousine m'a proposé
ces casserolles qui, chez nous,
ne permettraient de cuire que de la sauce
pour notre régiment
tellement elles étaient petites
aussi petites que celles que j'utilisais
dans ma chambre d'étudiante
pour manger seule ou avec quelqu'un

(ah zut, shut! je n'étais pas sensée manger avec quelqu'un
dans cette chambre-là
je sens que je vais décevoir quelqu'un...
mais peut-être qu'il s'y fera
- et il n'a plus le choix! -
quand on a une fille
ce n'est pas pour la maintenir sous cloche!!!)

ah!
vider la maison

vaste projet que celui-là
difficile après un décès, un départ, un arrêt
difficile aussi lorsqu'on est tous bien là
que la vie continue
mais que l'ordre, la raison, l'organisation
défient la raison


vider
quel sens cela a-t-il?
sortir des objets qui mangent de la place
pour les faire rentrer peu de temps après
et avoir l'impression d'avoir accompli un travail
brasser de l'air
c'est tellement important
on se sent bien vivant
mais qu'est-ce que l'on fait?

vider
compter
transférer
redistribuer
soupeser
élaguer

faire du vide autour
ordonner avec soin les outils essentiels
pour la vie quotidienne
nourriture spirituelle
tout ce qui a un sens
pour aller où l'on va


compter les accessoires
en vérifier la liste
les ranger dans les malles
entre deux représentations

panser ses plaies
regarder ce qui bouge
quand il n'y a plus d'action

voir ce qui bouge bien
vraiment bien
ce qui donne envie de bouger
tellement c'est joli quand ça bouge

- et lire les petits mails qui, la nuit, tombent, remplis de lumière !

Friday, January 11, 2008

recherche

pistes
informations
comme ici
http://www.arte.tv/fr/connaissance-decouverte/hippocrate/1025382.html
infos
comme mardi 15 janvier à 21h: soirée Thema sur Arte

détente
et
tension


vont et viennent

traitement radical
contre la crainte du jugement d'autrui
avancer, surtout
avancer
et sortir d'ici

au-delà du bien et du mal
la paix
existe peut-être

l'énergie
est là
voisine
du manque de sommeil

les réponses
aux enfants
me sortent
vives
fortes

là où ils attendent
des câlins

je ferme plus facilement
le bouton
de mes pantalons
avantage
de la perte d'appétit
(s'il en est)


c'est par où la sortie?
un paquet d'aller-simples
s'il vous plaît


de l'air

de l'air

de l'air

Thursday, January 03, 2008

sur le bas-côté

au printemps
nous nous sommes fait refaire
des lunettes
toi et moi

finies ces années
sans paire
sans rien
vieilles paires cassées
où il n'y avait
pas le temps
ni
la possibilité
de les remplacer

sans voiture
je n'avais plus trop
besoin de lunettes

(mais si, quand-même,
mais la gestion
du manque
passe par de ces argumentations
internes!)

qui m'étaient principalement utiles pour conduire
et lire les plaques
de loin
en chemin

mais en rue
tout de même
mes lunettes me manquaient

alors
au printemps
nous sommes allés
- enfin -
nous faire refaire
des lunettes

depuis...
trois paires me permettent
d'en avoir
en permanence
une localisée
aux branches non brutalisées
par des petites mains

je revois de loin
et
j'en reviens...

à présent
je recule pour voir
là où je suis
car ma vision de près
n'était pas trop au point
comme un peintre recule

besoin de temps
surtout
besoin de coeur
de beaucoup
de patience
pour contempler
qui j'aime
et qui
souffre
tout près de moi

mystère camionette

il y a
quelque part
entre chez nous et Paris

notre camionette

nous l'avions achetée il y a deux ans et demi
une réplique de la précédente
une occasion

las!
elle est tombée en panne
après quelques mois seulement
hors frontières
et elle y est toujours

frais de rapatriement
résolument
hors de notre portée

la belle tient-elle encore?
serait-elle réparable?

il nous faut enquêter
et
tirer au clair
cette histoire

Wednesday, January 02, 2008

être voisin

derrière notre maison
il y a une petite cour
il y a un petit jardin
et derrière le jardin
il y a une annexe

dans laquelle
se rangent
nos rêves
cassés
ou entassés

des livres que l'on aime
des meubles à évacuer

des bouts d'un peu tout
en désordre
à ordonner

boîtes
de prépas
de cours
que je ne donnerai
peut-être plus jamais

textes d'auteurs
allemands
et autres
poèmes
quelques rayons
pondus par des auteurs de théâtre
etcaetera
etcaetera

il y a du rangement
à faire
dans la cour
le jardin

une table de ping-pong
qui a besoin
d'être remontée

du bric-à-brac à évacuer
histoire
que monsieur notre voisin
nous dise
un jour
à nouveau
"bonjour!" en souriant
comme il le faisait autrefois

il y a du rangement à faire
dans l'annexe

pour évacuer
trier
pousser les choses
remettre de la chaleur
préparer un espace
pour un boys band
que je connais bien
et qui veut se mêler
de faire du métal

pour des répétitions
de théâtre

pour des pinceaux
en mal de peinture
peut-être
(qui sait?)

il y a ces livres
en mal de bibliothèque
en mal d'être feuilletés
du fond d'un lit douillet
ou bien sur une plage

il y a cette attente
de nos rêves
qui sont là
un peu oubliés
qui attendent
à moitié endormis
que nous soyons
enfin
prêts

à être clairs avec nous-mêmes
avec monsieur notre voisin
avec les enfants

être notre voisin
n'est pas une histoire simple
on entend des enfants
s'exprimer
tantôt d'une façon relevée
tantôt comme des charretiers
(ils ont développé de vastes compétences!)
sans oublier un écho de naissances
et puis, étonamment, pas beaucoup de pleurs de bébés
bizarre bizarre d'être notre voisin!!!

le tout est de remonter ses manches
de faire un pas, deux pas
de reprendre la route
du dehors
de l'air

ce chemin qui nous sépare
de qui nous sommes

reste à construire de nos mains
une bibliothèque qui dise
aux livres que l'on aime
"venez habiter avec nous, ici
nous avons envie que vous soyez là avec nous
venez vous faire feuilleter par nos enfants
après avoir été feuilletés par nous"

il y a un moment
où l'on peut
peut-être
cesser d'être
juste
à côté de soi-même

pour entrer
finalement
dans le vif du sujet
et être pleinement soi

juste soi
en équilibre
ou dans un état voisin