minuit
l'heure du repos?
taille crayons, gommes, sacs à dos sont en place
pour les paires de chaussures, ça devrait coller
mais ce n'est pas sûr
ce qui est sûr
c'est que je me vide de mon eau
par en haut
là où je suis verte et grise à la fois
suivant la lumière
faut-il conduire ce petit
en collectivité
pour qu'il y apprenne
une vie
en grand nombre
au pas cadencé?
je suis déchirée
Sunday, August 31, 2008
Wednesday, August 13, 2008
une porte étroite
L'enfant passe
par une porte
étroite
à sa naissance
elle est étroite
la porte
étrange
non pas celle de chair
que lui offre sa mère
mais celle
plus subtile encore
de la confiance
que ses parents
vont
ou ne vont pas
lui faire
au moment de sa naissance
et pour la suite
car il est bien lourd de faire sentir
à son enfant
qu'il doit d'abord mériter cette confiance
et que demain
peut-être
on la lui fera
demain
c'est quand demain?
demain n'arrive jamais
des fois
malentendu
immonde
qui veut
que l'enfant
croie
que c'est sa faute
à lui
si on ne lui
fait pas confiance
si on ne tient pas compte
de son ressenti
tout en lui déclarant
haut et fort
le contraire
lavage de cerveau
permanent
récurent
incessant
à se taper la tête au mur
plus d'une fois
par une porte
étroite
à sa naissance
elle est étroite
la porte
étrange
non pas celle de chair
que lui offre sa mère
mais celle
plus subtile encore
de la confiance
que ses parents
vont
ou ne vont pas
lui faire
au moment de sa naissance
et pour la suite
car il est bien lourd de faire sentir
à son enfant
qu'il doit d'abord mériter cette confiance
et que demain
peut-être
on la lui fera
demain
c'est quand demain?
demain n'arrive jamais
des fois
malentendu
immonde
qui veut
que l'enfant
croie
que c'est sa faute
à lui
si on ne lui
fait pas confiance
si on ne tient pas compte
de son ressenti
tout en lui déclarant
haut et fort
le contraire
lavage de cerveau
permanent
récurent
incessant
à se taper la tête au mur
plus d'une fois
Wednesday, August 06, 2008
attachement
Reçu de Mimi:
Deux personnes avaient adopté un lionceau.
Ils n'ont pu le garder, vu sa taille, et l'ont ramené, une fois adulte,
en Afrique,
afin qu'il y vive une vraie vie de lion.
Ils y sont retournés un an après l'avoir laissé.
On leur avait dit que le lion ne les reconnaîtrait pas....
http://www.cyberthing.net/video-play.php?id=105
Deux personnes avaient adopté un lionceau.
Ils n'ont pu le garder, vu sa taille, et l'ont ramené, une fois adulte,
en Afrique,
afin qu'il y vive une vraie vie de lion.
Ils y sont retournés un an après l'avoir laissé.
On leur avait dit que le lion ne les reconnaîtrait pas....
http://www.cyberthing.net/video-play.php?id=105
Sunday, August 03, 2008
molécule
à quoi ça tient?
à la lecture d'un roman d'Alexandre Jardin
à un changement de médoc qui a subitement rendu son énergie à mon homme
au retour de mes petits-grands de leurs camps dans la verdure
à une rencontre plaisante qui a égayé mon après-midi
à un air de frais dont se pare notre maison
à ma résolution de ne jamais cesser de bousculer la vie
à ma non-demande à mes enfants de s'encombrer d'une responsabilité quant à mon bonheur
à mes changements d'humeur répétitifs
mes hauts
mes bas
et à l'homme qui supporte et apprécie cela - selon les moments - depuis presque 20 ans
à ma rage lorsque l'on me dit que l'on me connait et que l'on se conduit en mort vis-à-vis de moi
que l'on me considère malade
alors que je couve un petit, simplement
que l'on s'enquiert de ma santé
comme si je me résumais à un corps en banqueroute, détraqué, épuisé
comme si l'on n'attendait que ma chute, inéluctable, tant mon chemin déçoit ceux qui attendent je ne sais quoi de moi, depuis tant de temps, de façon, ma foi, touchante de naïveté
comme la petite princesse de Tony Ross,
je ne veux pas être gentille, affectueuse, propre, courageuse, bonne nageuse, intelligente et en bonne santé
je veus être grande
et je le suis déjà
semble-t-il
n'ayons crainte de bousculer gaiement ceux qui nous supplient tacitement depuis quarante années de surtout les ménager, car ils vont mourir bientôt, disent-ils
si c'était pour me demander de poser sans bouger pour des photos convenues, figées,
pourquoi m'avoir tant voulue?
pourquoi encore tenter de me déterminer?
je n'ai pas voulu ce bébé qui arrive avec ma tête
et pourtant, je l'accueille presque chaque jour avec joie
petit invité surprise trouvera sa place à notre table,
on se poussera un peu
j'invente déjà des projets pour lui et moi, pour lui et nous
il est bien là, il nage en paix
une femme sage m'a demandé l'autre jour, alors que je la consultais, comment je me sentais
surprise, je me suis sentie regardée comme une personne et non comme un gros bide
dans tous les sens du terme
alors
elle me toucha le ventre
avec des mains chauffées d'une huile
doucement odorante
après m'en avoir demandé
avec vérité
l'autorisation
dans une douceur qui m'était
jusqu'alors inconnue
dans des mains aguerries
à la discipline médicale
le chemin jusqu'à son petit bureau de consultation
là-bas
dans la campagne
fut bien tortueux, ma foi
bien long en temps
en étapes
pour aboutir
à une rencontre simple
je passai
tant d'années
à ramasser
un à un
des cailloux
telle un petit poucet
largué dans une jungle
parce qu'il faut savoir se battre dans la vie
j'avais eu beau
vouloir fermer mes oreilles
oui, surtout, absolument, les fermer
au secours...
à la philosophie
du darwinisme paternel
qui croyait que quelques mots
régulièrement répétés à mes oreilles
allaient me faire touver des solutions
concrètes
moi, élevée en chambre à la froide mamelle des Gaffiot, Larousse et autres Langenscheidt
pâles représentants de ce qu'ils sont sensés vous donner à goûter
comme le son d'une cloche fait saliver des chiens
conditionnés à associer
tintement et morceau de viande
oui, j'avais le tintement
je n'avais pas la viande
heureusement qu'un jour, elle m'a trouvée,
pleine de synapses
de neurotransmetteurs
d'hormones
et de chaleur
moi
prête à jouer ma huitième et ultime représentation de
"la baleine"
mon metteur en scène désirant changer
non de distribution
mais de dramaturgie
prête à lancer encore quelques années
de jets
si plaisants à laisser s'écouler
prête encore à servir de perchoir,
de jambes
pour un tout-petit
qu'il se sente grand
et même disponible
si des petits enfants
un jour
veulent user de mes jambes pour marcher
gaiement
de mes genoux
pour sauter en l'air
ou s'arrondir
doucement
à quoi ça tient?
à la lecture d'un roman d'Alexandre Jardin
à un changement de médoc qui a subitement rendu son énergie à mon homme
au retour de mes petits-grands de leurs camps dans la verdure
à une rencontre plaisante qui a égayé mon après-midi
à un air de frais dont se pare notre maison
à ma résolution de ne jamais cesser de bousculer la vie
à ma non-demande à mes enfants de s'encombrer d'une responsabilité quant à mon bonheur
à mes changements d'humeur répétitifs
mes hauts
mes bas
et à l'homme qui supporte et apprécie cela - selon les moments - depuis presque 20 ans
à ma rage lorsque l'on me dit que l'on me connait et que l'on se conduit en mort vis-à-vis de moi
que l'on me considère malade
alors que je couve un petit, simplement
que l'on s'enquiert de ma santé
comme si je me résumais à un corps en banqueroute, détraqué, épuisé
comme si l'on n'attendait que ma chute, inéluctable, tant mon chemin déçoit ceux qui attendent je ne sais quoi de moi, depuis tant de temps, de façon, ma foi, touchante de naïveté
comme la petite princesse de Tony Ross,
je ne veux pas être gentille, affectueuse, propre, courageuse, bonne nageuse, intelligente et en bonne santé
je veus être grande
et je le suis déjà
semble-t-il
n'ayons crainte de bousculer gaiement ceux qui nous supplient tacitement depuis quarante années de surtout les ménager, car ils vont mourir bientôt, disent-ils
si c'était pour me demander de poser sans bouger pour des photos convenues, figées,
pourquoi m'avoir tant voulue?
pourquoi encore tenter de me déterminer?
je n'ai pas voulu ce bébé qui arrive avec ma tête
et pourtant, je l'accueille presque chaque jour avec joie
petit invité surprise trouvera sa place à notre table,
on se poussera un peu
j'invente déjà des projets pour lui et moi, pour lui et nous
il est bien là, il nage en paix
une femme sage m'a demandé l'autre jour, alors que je la consultais, comment je me sentais
surprise, je me suis sentie regardée comme une personne et non comme un gros bide
dans tous les sens du terme
alors
elle me toucha le ventre
avec des mains chauffées d'une huile
doucement odorante
après m'en avoir demandé
avec vérité
l'autorisation
dans une douceur qui m'était
jusqu'alors inconnue
dans des mains aguerries
à la discipline médicale
le chemin jusqu'à son petit bureau de consultation
là-bas
dans la campagne
fut bien tortueux, ma foi
bien long en temps
en étapes
pour aboutir
à une rencontre simple
je passai
tant d'années
à ramasser
un à un
des cailloux
telle un petit poucet
largué dans une jungle
parce qu'il faut savoir se battre dans la vie
j'avais eu beau
vouloir fermer mes oreilles
oui, surtout, absolument, les fermer
au secours...
à la philosophie
du darwinisme paternel
qui croyait que quelques mots
régulièrement répétés à mes oreilles
allaient me faire touver des solutions
concrètes
moi, élevée en chambre à la froide mamelle des Gaffiot, Larousse et autres Langenscheidt
pâles représentants de ce qu'ils sont sensés vous donner à goûter
comme le son d'une cloche fait saliver des chiens
conditionnés à associer
tintement et morceau de viande
oui, j'avais le tintement
je n'avais pas la viande
heureusement qu'un jour, elle m'a trouvée,
pleine de synapses
de neurotransmetteurs
d'hormones
et de chaleur
moi
prête à jouer ma huitième et ultime représentation de
"la baleine"
mon metteur en scène désirant changer
non de distribution
mais de dramaturgie
prête à lancer encore quelques années
de jets
si plaisants à laisser s'écouler
prête encore à servir de perchoir,
de jambes
pour un tout-petit
qu'il se sente grand
et même disponible
si des petits enfants
un jour
veulent user de mes jambes pour marcher
gaiement
de mes genoux
pour sauter en l'air
ou s'arrondir
doucement
à quoi ça tient?
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