Saturday, September 05, 2020

Espoir







 Avoir un demi diagnostic en ce début septembre et la perspective d'un rapport complet en fin de mois m'écrase et rend difficile la réflexion sur quoi que ce soit d'autre actuellement. Il y a eu tant de malentendus dans ma vie, de rejets, de difficultés dans des collaborations au sein desquelles j'étais quelquefois "trop passionnée" par rapport à des partenaires plus dilettantes... ce qui a généré beaucoup de souffrance. Mon bonheur d'avoir pu m'investir dans des équipes de passionnés en décalage avec la norme. Mon souci de ce que d'autres nomment détail et mon épuisement et ma difficulté à me concentrer... Des personnes de ma famille qui m'ont rapporté il y a des années que désormais, elles ne me défendaient plus lorsque d'autres membres de la famille disaient du mal de moi. Il y a de quoi rire. Je suis comme mon grand papa, passionnée de peinture et en décalage. Ceux qui me rejettent ont-ils/elles accepté leur père ? Mon père avait honte de son propre père, d'après mes souvenirs. Alors on a eu ou on a honte de moi. Ca boucle une boucle. Je me sens rejetée et les grandes réunions de famille m'angoissent, rien que d'y penser ; le fait qu'on m'ait dit que certains avaient cessé de prendre ma défense a juste ajouté une couche d'angoisse à ma propre nature, qui fait que je me sens mal dans la plupart des groupes - à part lorsqu'il y a une passion commune en jeu (et pour moi ce furent, tour à tour, le théâtre, le portage, la parentalité et la transmission). C'est rassurant car il y a moins d'imprévus : on sait pourquoi on est ensemble, dans quel projet. Une amie m'a récemment demandé de lui énumérer mes signes autistiques et la perspective m'épuise, rien que d'y penser. Aussi, j'attends le rapport de ma neuropsy. Récemment, je dactylographiais un entretien avec un auteur qui parle dans son livre du témoin secourable. J'ai repensé à un membre de ma famille à qui je me suis confiée et j'ai pleuré. Je pleure si souvent. Un peu moins depuis que j'ai adopté un petit chien et un chaton. Bonheur. Je me suis sentie tellement bien après cette soirée passée à lui parler. Ensuite, aucune suite. J'ai été abandonnée. Sortir du brouillard épais de l'autisme non diagnostiqué mêlé de sortie d'amnésie post-traumatique prend du temps quand quasiment personne autour de moi n'est prêt à entendre mes souvenirs. Une énergie folle. Une patience immense. Après des années d'attente auprès d'un organisme de diagnostic public, qui n'en finit pas de me faire attendre, l'opportunité de procéder à un diagnostic dans le privé s'est présentée. Je verrai dans quelle mesure il est envisageable de trouver un accompagnement de mes caractéristiques combinées. Merci à ma maman, qui me soutient. Et merci à mes enfants, pour qui la route est longue également.