Wednesday, June 24, 2015

Deux


photo Sandrine Fraikin

mille photos
dans la tête

et

je jongle


avec des mots
tout autour

pour que ça soit
doux
joli
sensible
et
sensé aussi

Au



vu
des statistiques
que je réalise
sur ma tribu

je constate
que celui qui est entré le plus tard à l'école
en sort aujourd'hui le plus vite
là où la grande majorité des autres a tâtonné
et a doublé

car ils n'étaient pas prêts

ils avaient besoin de
beaucoup
jouer

celui
qui a joué
tout son saoûl
et mis les pieds
à presque 9 ans
pour la première fois
à l'école
sort aujourd'hui du primaire
après avoir royalement passé
quatre ans
de sa vie
sur les bancs de l'école

alors
pourquoi faut-il commencer à 6 ans

ne serait-ce pas tôt
vraiment ?

et est-il plus valorisant
pour un enfant
de faire deux fois la même année
que de faire deux années en une
quand il est prêt ?

tout est possible
chaque chose en son temps


Mein




photo Sandrine Fraikin

 
Mittelpunkt
ist nirgendwo
und überall

mon centre
est
nulle part
et
partout

je ne suis
nulle part

je suis
entre deux

je suis
entre tout

je suis étalée
je suis enfermée

si je m'étale
si je m'enferme

mon centre
c'est
ce qui est
juste

au milieu

mais c'est aussi
ma peau
et tout ce qui fait
que je suis moi

c'est un regard
c'est une voix

c'est ce qui me fait
marcher
respirer

être

c'est

ce qui me meut

Imagine



que tu as deux amis

l'un te dit
"fais pas ça
moi je sais
que c'est
pas bon pour toi"

l'autre te dit
"ah ok
ça m'étonne un peu
beaucoup
mais si tu sens
que c'est bon
pour toi
c'est ok pour moi"

quel ami
tu gardes
dans ta vie ?

Tuesday, June 23, 2015

Aujourd'



hui

je suis allée m'étaler
dans un parc

j'ai pris un bain
de nuages

et complètement
déconnecté

et
c'était bien


Monday, June 22, 2015

Mes



blogs
ont connu
des pics de visites
incroyables
en ce solstice d'été

il est un fait
que je n'ai
actuellement
plus rien
à vendre

sinon mes mots

cela n'empêche
qu'ils soient gratuits ici

je ne vais pas monnayer
chacun d'eux

et donc
je n'ai rien d'autre
à vendre
que mes mots


 là posés

il n'y a aucune commande
dans ce que j'écris

c'est (parfois) rétributeur
a posteriori


ou toujours
en fait
et même ici

car l'Univers

a de multiples manières
de les valoriser

je suis un papillon
de mots
qui vole
lorsque vous me lisez

merci
de l'effeuiller





Thursday, June 18, 2015

Je

voudrais bien comprendre ce que j'écris. Mais je n'y arrive pas. Je transcris ce qui vient en moi, ce qui paraît ou coule fort ou doucement. Je suis dansante à l'intérieur, tout en ayant un air tellement calme. C'est la tempête au dedans, quand les mots se bousculent, que je les récupère tant bien que mal en galopant sur le papier ou le clavier. Je ne sais pas pourquoi je fais cela. Je sais que je le fais. Que c'est bon pour moi. Que cela constitue une part importante de mon équilibre interne. Ecrire. Et pourquoi pas? 

Je n'ai pas d'heure. Pas de rythme. Est-ce mal? 

Je commence à connaître mes sensations de l'intérieur. Il y a des ambiances qui m'aident évidemment. Des présences. 

D'autres ont sur moi un effet tout contraire.

Lâcher prise : j'apprends. 
Me faire confiance : j'apprends aussi.

Je suis en apprentissage permanent de moi-même, de la vie, de la mort, bref du changement.

Et je vais mieux lorsque j'écris. Point. C'est ainsi. 
Et donc, j'écrirai. Ce sera. C'est. Ce fut. Qu'il en soit ainsi. 

Je n'ai pas besoin de comprendre tout ce que j'écris. C'est au-dessus des forces que j'ai. Je suis là pour écrire. Débrouillez-vous avec ce qu'il en reste, ce qu'il en ressort. 

Ce n'est pas la peine de combler les vides de l'existence avec des carabistouilles en tous genres. Etre. Je suis. Est-ce suffisant?

Ah non, il faut produire!
Alors disons que je produis quelques écrits. 
Sera-ce suffisant?
Je ne le sais. 
Je sais juste que je suis celle qui écris ceci. 
Celle qui apprit à lire, à écrire pour écrire ceci.
Rien d'autre ne m'encombre, résolument.
Je suis un réceptacle habile.
Comme on fait des enfants, j'écris.
La grossesse est lente ou rapide : je ne la contrôle pas.
Je vis et je vois: oh ! Ceci est sorti. J'ignorais que ce fût le moment !

Je me souviens de cette naissance troublante, celle de mon septième enfant - une petite fille, mon plus gros bébé. Eh bien, je ne sais pas comment j'ai fait. Je fus tellement calme tout le temps du travail. Je m'étais entraînée à l'auto-hypnose pendant les mois qui avaient précédé la naissance. Je découvris la force de l'auto-suggestion. Pour ensuite comprendre que nous la pratiquons tout le temps. Le risque, en traversant un événement tel que cette naissance, qui n'eut pas lieu dans la pièce de la maison dans laquelle j'étais persuadée qu'elle se déroulerait, c'est de comprendre que nous sommes tout-puissants.

Lorsque je m'exerçais peu avant la naissance, que je fus en travail, à plusieurs reprises, puis je jour j, je fis dérouler dans ma conscience un mantra que je m'étais créé. Il était composé des prénoms de mes six enfants déjà nés. Je m'autocensurai ; je créai mes pensées. Et j'eus ce que je voulais : une naissance paisible, loin des peurs qui déchirent et font que vous vous débattez en hurlant. Sans médicament. Non. Il n'y eut pas de désespoir en moi cette fois-là, chose exceptionnelle. Je ne hurlai pas. Je ne jurai pas. Je fus moi, au-dessus des vagues torrentielles qui déferlaient en moi. J'étais moi et j'étais au dehors de moi, dans cet espace intemporel que l'on dénomme pénombre. Oui, j'étais la pénombre, le calme qui fait place à la tempête et ne s'efface pas. Ce qui est lorsque tout passe. Ce qui est ou restera. 

Le mantra fait le vide des pensées. Par contre, lorsque j'écris, il en est tout autrement. Je ne sais pas comment je fais. C'est un processus en moi. Je respire. J'écoute. Tout se déroule en moi. Le raisonnement est écrit déjà, on dirait. Je suis un scribe. Je suis moi. J'écris les mots en moi. De quelle partie de moi viennent-ils? C'est très difficile à déterminer, tant je ne sais jamais vraiment à l'avance de quoi je vais parler. Je ne sais pas du tout. C'est comme ça. Puis ça vient. Je chope le truc. Je prends. J'écris. Et puis voilà. Comme aujourd'hui. J'avais prévu du temps, un espace pour ça. Je me suis rendue dans un lieu où j'aime écrire. Beaucoup. Depuis peu,mon smartphone a lâché et je ne le remplace pas. Je garde la maîtrise de cet espace en moi que l'on nomme "ma tête". J'ai toute ma tête à moi. Et ce matin, alors que je souhaitais prendre un thé à la terrasse d'un café, j'ai simplement payé sans consommer, m'avouant vaincue : à la radio passaient les informations. Le son était réglé haut. J'ai cru que j'allais péter les plombs. J'ai réglé et ai quitté ce lieu où je ne pouvais m'entendre penser.  Et donc j'écris comme ça, à l'aventure. Sans me soucier de rien. C'est quand je me soucie que cela ne va pas. Quand je me bloque, rien ne va. Et quand j'ouvre la fenêtre d'entrée de l'écriture en moi, alors je respire. De l'air entre. De la plénitude. Quelque chose vient de moi. D'une autre partie de moi.

écrit le 16 juin 2015

Wednesday, June 17, 2015

J'ai


rêvé
oui
j'ai rêvé

pas d'acheter tellement de cornichons
que j'en ai maintenant trois pots à la maison
- il faut que j'ouvre l'oeil et le bon ! -

pas d'entendre mon fils parler allemand
avec un accent français
- je suis responsable de la double transmission, en plus ! -

par contre
oui
j'avoue

j'ai rêvé
d'un livre en quadrichromie
et ça
c'est en passe d'être fait
- dernier shooting demain ! -

et c'est à peine croyable

alors
au rayon des rêves
oui

j'en ai réalisé
pas mal

mais
ce qui est beau
ce sont les surprises
que l'on se fait
au détour du chemin

ces choses
auxquelles on ne s'attend pas
même si on peut les espérer très fort

la vie
c'est encore mieux que dans les rêves

le livre
par exemple
il n'est pas tombé du ciel

il a eu une looooongue gestation

pas à pas
(peau-à-peau)

qui vaut toutes les couv' du monde

yep !
il est joli
le chemin

Sunday, June 14, 2015

Pour


Kitagawa Utamaro
Mère et enfant


mon anniversaire
j'ai reçu
cette année

une image
de Jean-Lou

un bic
en bois
rose
de L.
pour écrire
écrire
et écrire encore
là où l'inspiration
est
douce et fluide

un foulard
d'E.
- qu'elle
va me piquer
c'est sûr -


des tas de messages
doux
pour la plupart


une semaine
un peu folle

et

de la sérénité

qui m'a permis
d'avancer

beaucoup

Friday, June 12, 2015

Depuis

le matin
(enfin hier matin...)
elle joue
sur mon bureau

quand je me suis assise 
pour commencer la journée
elle gambadait sur mon clavier

à présent
elle se balade
sur ma lampe

mon amie
l'araignée

si petite
si belle

symbole fort
(j'en ai marre de croiser des animaux morts)

l'araignée tisse sa toile
elle crée
elle me plaît

sa présence est un cadeau

L'

important
en écriture
n'est pas d'emprunter
un air important

de se donner
un genre

ce serait
une sorte
de simulation

l'important
dans les mots

c'est ce que je ressens
à présent

c'est l'extrême plaisir
la surprise intense
qui traverse mon être

quand je ne lui résiste plus

Thursday, June 11, 2015

J'aime




quand on me dit bon anniversaire deux jours à l'avance
puis
un jour trop tôt

quand l'on me souhaite bonne chance pour ma grossesse
- j'ai dû avaler du gluten ou du lait sans m'en rendre compte, voilà la source de ce petit miracle ! -

quand j'apprends à un antiquaire britannique qui l'ignorait qu'il a un homonyme qui s'appelle Jarrett - j'aurais aussi pu lui parler de Haring -, tandis qu'il me parlait de Richards, qu'il connaissait ! miracle !

il a fini par me dire que les anglais étaient arriérés
- et moi je n'ai rien dit du tout sur le sujet -

j'aime quand elle fait des photos
et j'aime que l'on a du temps pour se parler

j'aime les gens qui me font hurler de rire
et qui n'ont pas honte d'être à mes côtés quand je lâche mon organe

j'aime l'abstraction lyrique
et les gens qui sont gais
- comme on dit en Belgique -

il faut faire attention tout de même
quand on imite Polnareff
on n'en sort pas indemne

Moulinsart, par contre,
est un petit plaisantin
qui n'a pas fini
de faire rigoler






Wednesday, June 10, 2015

En

ce moment
j'avoue
je traverse
souvent
des moments intenses
où la joie me saisis

et où je me  dis
que j'ai énormément
de chance
de vivre tout ce que je vis

et où je remercie

car rien n'est là
par hasard
ou fatalité
tout ce qui m'arrive
est là
parce que
c'est absolument parfait

j'ai attiré dans ma vie
des tas de choses
parce que j'avais peur qu'elles m'arrivent

et je crois même
que parfois
j'arrive dans un endroit
parce qu'on a craint
que j'y arrive

c'est comme ça
l'énergie

et même
même
si moi
je pensais ne pas y aller
cette force m'a été donnée
c'est ce qui est fou
dans la vie

l'Univers confond totalement commandes et craintes
il exécute
c'est tout

et c'est pareil à ses yeux
au fond






Si

tu crois
que ta famille parle
du fait que tu écris
ce que tu te gourres
fillette
fillette
ce que tu te gourres

et donc
il a fallu
que cette petite cousine
psychologue clinicienne de son état
se dise
qu'il était important pour sa pratique professionnelle
de se former à la transmission du portage
pour apprendre
lors de la dite formation
que tu avais pondu un opus sur le thème

bon bref
je l'interviewe très bientôt moi !


(et je vois passer des bébés élevés dans des tanks
et je vois passer des bébés élévés à même le corps de leurs parents
et je suis zen quand-même )

Tuesday, June 09, 2015



maman
s'en va-t-elle ?

c'est simple

elle s'en va
là où l'inspiration
coule
de source

là où elle peine à suivre
le cours de ses mots
dans sa tête

car ils coulent
coulent
coulent

simplement

Saturday, June 06, 2015

Que

les cendres du corps que mon âme habitait reposent dans la paix. 
Maintenant je sais la genèse de la tristesse dont j'ai hérité. 
Je la dépose, pleine d'amour. 
Je n'ai plus besoin d'être triste. 
Cette tristesse était celle de cette vie-là. 
Et je n'ai plus besoin de la porter. 
Quand on protège un être cher et que personne ne survit à l'autre, 
face à l'incomplétude... 
il reste la vie d'après.

Friday, June 05, 2015

Lorsque

Constantin Brancusi
le commencement du monde
1920


je marche
sur des plumes
et que
juste à côté
je vois
un pigeon mort
toutes ailes déployées
et couché sur le dos

et que je me souviens
avoir croisé
un autre
oiseau mort
tout petit
récemment

je me dis
que c'est bien
que ce qui en moi meurt
laisse place à la vie renouvelée

il y a en moi une prise de conscience
qui me permet d'avancer
et ces signes le disent
à leur façon

lorsque je croise un oiseau
je m'arrête
et observe
ce que son passage
en ma vie
a à m'enseigner


la mort est une grande amie
et les oiseaux aussi






Thursday, June 04, 2015

Donc


lorsque je cherche la paix
qu'est-ce que je fais ?

je trouve le chaos
qui
lorsqu'il se retire
permet alors
de trouver
une grande
très grande paix

le passage par le chaos
permet évidemment
d'apprécier
d'autant plus la paix
une paix plus profonde
que la situation hésitante d'avant
sur tous les plans

et donc oui
le chaos
c'est intéressant
d'une certaine façon
ça fait mal au moment-même
ça permet de voir face à quoi
on est capable d'être zen
résolument
en dépit de tout

la paix qui s'ensuit
permet de voir
à quel point
on a pu être stupide
on a pu aller loin dans la haine
on a pu mettre de l'huile sur le feu
et en laisser mettre aussi

la paix éclaire tout
lorsqu'on est passé par la haine
la belle tentation

tout cela est une sorte de rangement
dans la tête
et dans les faits

et donc
on ne garde que ce qui vaut la peine
on médite sur chaque chose
on pense chaleureusement
à celle et ceux
qui sont loin
suite à la tempête

et on tient debout
un peu mieux qu'avant

les idées éclaircies
le coeur apaisé

ne plus me laisser guider
par des personnes
elles-mêmes guidées
par la tristesse et l'envie

hier
j'ai retrouvé
dans un cahier
un texte que j'avais écrit il y a un mois et demi:

C'est une question d'instants.  C'est pourquoi ton regard se pose sur la vie en riant. Tu es née pour rire et non pour pleurer. Enfin, tu le sais. La décomposition du mot d'ordre est imminente. Tu ne peux pas respirer si l'on t'ordonne quoi que ce soit. Tu es faite pour vivre libre, libérer ce qui est enfermé, tout d'abord en toi. En toi seule nait la libération de tout autre que toi. Rien ne t'est étranger. Tu m'honores en pensant à toi. En ouvrant les coeurs et en respectant aussi ceux qui choisissent d'être temporairement fermés. Il n'y a que le changement qui soit immuable. Tu le sais ! Reçois la joie que tu as voulue. Elle est imminente. Immanente. Elle porte un nom : toi. Car elle ne t'a jamais quittée. Tout résulte d'une équation à nulle autre pareille. Elle se résout tout simplement en explosant les parallèles, qui deviennent des points sécants. Il n'y a pas de monde parallèle. Il faudra juste qu'ils ouvrent les yeux sur cette partie d'eux-mêmes. La normalité, c'est tout ce qui nous compose et explique les choses. Et ce monde parallèle n'existe pas, puisqu'il est immédiat.



Wednesday, June 03, 2015

Trouver

de l'équilibre
là où les yeux
ont mal

quitter l'écran
un peu
car je ne supporte plus
la lumière
et on rit de moi
souvent
parce que je me promène
avec mes lunettes de soleil
sur le nez

par tous les temps

trouver le temps
de n'être pas
à la fenêtre

trouver comment
écrire
dans un cahier
plus qu'actuellement

trouver le temps
de reposer mes yeux
qui tirent

trouver comment
faire ce que je fais
mais différemment

It's



impossible
to believe in yourself
if you don't know yourself.

Believe
and it's ok
if not logical.

That would then be irresistibly illogically clear.

Tuesday, June 02, 2015

Même




photos Sandrine Fraikin



si j'existe, ce n'est pas suffisant. Même si je pense, si je parle, ce n'est pas suffisant non plus. Hé non. Même si je sens, ce n'est pas suffisant. Même si certains me reconnaissent, ce n'est absolument pas suffisant non plus. Même si j'apprends et réitère ce que j'ai appris, ce n'est pas extrêmement important. Hé non. Même si je raconte des choses, ce n'est pas foncièrement essentiel. Non. Ce qui est important, c'est que j'accepte qui je suis vraiment venue incarner et que je fasse ce travail que je suis venue faire ici. Reconnaître, accepter. J'en suis à savoir qui je suis et ce que je suis venue faire ici. Drôle de chemin. Drôles de détournements de voies, sans cesse, jusqu'à plus soif. Jusqu'à hésiter tant et tant. Jusqu'à tergiverser sans arrêt, entre choix pour papa, choix pour moi mais pas vraiment, choix pour les enfants et/ou pour moi, choix pour le monde et puis enfin choix pour... moi. Qui je suis vraiment. Qui sait. Qui observe. Qui attend. Qui apprend. Vient un jour où il n'y a pas de mais et où l'on est soi, simplement. Une fois les obstacles, les blessures sursumés (aufgehoben). Quand on supprime ce qu'on est appelé à supprimer. Quand on conserve ce qu'on est appelé à conserver. Quand il ne reste plus que ce qu'il reste là et que l'on sait. Oui, on sait. On sait que l'on sait depuis bien longtemps, car cela ne nous échappe pas réellement. Après la connaissance vient la nécessaire acceptation. La mise en oeuvre peut alors se faire. Accepter sa voie, c'est s'accepter soi.

Aujourd'hui, j'ai pigé. Aujourd'hui, je me suis acceptée.


Monday, June 01, 2015

Quand

tu apprends, tu ne résistes pas. Tu t'ouvres et comprends - ou pas - ce qui t'arrive vraiment. Tu as compris déjà que tu passes un cap important, car la paix grandit au dedans de toi, au fur et à mesure que tu la réalises à l'extérieur également. Tu as envie d'aller plus loin. Mais en fait, tu apprends à te délecter de l'instant extrêmement présent, qui emporte tout le reste aux oubliettes.

Aujourd'hui, à midi, tu es sortie du métro. La personne devant toi sur l'escalator avait un livre qui dépassait de sa poche. Le titre était: le pouvoir de l'instant présent.

Et tu as vécu chaque instant qui a suivi un à un, en étant tout simplement présente à toi. Toi qui sais sortir de toi, toi qui as survécu grâce à cette force de l'esprit qui consiste à sortir de soi plutôt que de devenir folle. Toi qui as bien failli te taper la tête au mur. Savoure cette paix qui fait que non, tu ne l'es pas devenue. Que non, tu n'es pas séparée du corps qui t'a vue naître, toi, complètement prête à vivre et pourtant flottant, flottant pour échapper parfois au fait d'être, si être c'était ça... Si c'était ne pas avoir le droit d'être soi. Ne pas être entendue, vue pour qui l'on est. Mais si. En fait si. Certains ont vu, entendu et finalement, tu ne t'es pas complètement perdue toi. Tu es entière, recomposée. Tu sors de ton corps quelquefois, mais pour la joie, le plaisir, le bonheur d'être. Pas par ce désespoir dans lequel tu t'étais enfermée dans ce choix, cette vie. Cette incarnation.

Tu es toi et personne ne peut te l'enlever. Personne ne pourra t'extirper de toi. Personne ne peut vraiment comprendre - à part toi - ce que tu fais là. Ce n'est pas grave. La vie n'est pas un drame. La vie est une histoire douloureuse par choix de ce regard que l'on jette sur elle. La douleur n'est qu'un choix. La douleur est vivante si tu prends au sérieux toutes ces incohérences. La douleur est un creux dans lequel tu te loves parfois, lorsque tu te convaincs que tu n'as plus le choix. La douleur est à toi si tu la fais tienne. La douleur est un refrain qui ne se répète pas si tu apprends à employer tes yeux autrement. La douleur, tu te la fais toi - pour un jour comprendre que tu vis tout aussi bien sans elle. La douleur est un spectre invisible auquel tu n'es pas obligée de croire. La douleur est un non-sens culturel, une illusion intemporelle que tu te fabriques toi-même avec des aides qui jouent des rôles dans des scénarii que tu leur demandes de jouer avec toi. 

Tu as déroulé toute la douleur. Tu as repris tes armes, toutes tes larmes. Tu es allée au fond de l'illusion. Tu as repris ton rôle. Tu as compris que tu es forte et que tu ne crois pas à la lumière fausse de ceux qui voudraient te faire croire que tu es mauvaise. Voilà. Tu es toi. Tu t'acceptes. Tu es. Tu as vécu tout ça pour apprendre cela.