Friday, December 29, 2006

Mais comment donc est venue cette idée de non-scolarisation ??

des années
cela fait des années

que je côtoie des personnes
qui instruisent leurs enfants en famille

particulièrement
une famille
avec laquelle je sens
de grands points communs
dans la façon d'accompagner nos petits
au départ dans la vie

proches

certaines personnes
sont une inspiration
douce

le travail se fait
en son temps

aussi

lorsque notre troisième a redoublé une année en primaire
j'étais persuadée que nous pourrions lui donner
toute l'attention dont il avait besoin
en le déscolarisant

mais

nous n'étions pas prêts
en tant que couple
à faire cette démarche

cependant
nous avons changé les enfants
vers une école Freinet
plus proche de nos valeurs

cette école est située
à l'autre bout de la ville

ce n'était pas dans nos valeurs
de faire vivre les embouteillages
matin et soir
aux enfants ou à nous-mêmes

encore moins de couper nos enfants
des enfants du quartier

cependant, il devenait essentiel
de rencontrer plus d'humanité
dans l'organisation globale de l'école
qui les accueillerait

indépendamment
de la bonne volonté
et du savoir faire
de tel ou tel enseignant
travaillant dans l'école
située à quelques dizaines de mètres
de notre maison

nous avons alors procédé à un premier
déménagement
par rapport à une norme

j'ai poursuivi ma déscolarisation
personnelle
dans ma tête
peu à peu
et rencontré les livres de John Holt
ainsi que des jeunes parents
qui soudain
se disaient
intéressés par la question


notre deuxième
âgée de 12 ans
connaissait des moqueries
et des tensions importantes
dans un collège
pourtant réputé pour sa relative
petite taille
et pour l'attention portée aux élèves
par ses éducateurs et ses professeurs
(tout est relatif, dans la vie -
il y a famille nombreuse et famille nombreuse -
petite école ne veut pas dire vie tranquille, hélas -
et il y a des écoles énoooooooooormes)

certes, elle fut accompagnée de façon
humaine par une éducatrice
qui se montra sensible
aux moqueries dont elle faisait l'objet

cette personne remarqua combien
notre enfant était concernée par des sujets
qui volaient haut au-dessus de la tête
de ses camarades
victimes de la mode et du qu'en dira-t-on

après deux ans
où elle s'était formidablement épanouie
à l'école Freinet
notre enfant était en bute
à une esprit grégaire et sectaire
qui ne favorisait pas son épanouissement
personnel ou son apprentissage

elle découvrit avec délectation le Latin
en compagnie d'une prof passionnée
et passionnante

rencontra un enseignement tordu
qui ramenait certaines matières
à des tâches scolaires
qui avaient peu à voir
avec son envie de travailler
de façon autonome
et accompagnée
comme elle l'avait appris
à l'école Freinet

grande décision enfin prise de concert
après le déménagement à l'école Freinet
nous la déscolarisons

elle reprend des couleurs
se détend
cela prend plus de deux mois
pour se remettre d'un tel stress quotidien

notre enfant revit
et repart dans ses apprentissages
son papa, sa maman
et d'autres adultes
à ses côtés
tout simplement

elle a plusieurs activités
avec des personnes
d'âges variés
chaque semaine

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tout comme les bébés ne sont pas vraiment faits pour être posés seuls, dans un berceau, pour une longue nuit
je me demande pourquoi nous voulons faire vivre des journées entières à nos tout petits et plus grands en groupes de quinze, vingt, trente enfants...

cela va-t-il dans le sens de leur épanouissement?

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Notre famille compte sept enfants. Qui savent, dès 9-10 ans, préparer un repas pour la famille entière. Les institutions qui accueillent nos enfants quotidiennement se rendent-elles compte des capacités de débrouillardise, de responsabilités de nos enfants? Je sens que lorsqu'on vient d'une famille où l'on est choyé mais où l'on ne vous coupe pas les ailes en faisant tout à votre place jusqu'à vos vingt ans, on est en décalage avec un système qui entend dicter leur comportement aux enfants.

Les enfants savent bien ce qu'ils ont à faire.

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Nous rendre disponibles pour les enfants, c'est un travail que nous effectuons peu à peu.
Nous aménageons notre horaire de travail en ce sens.

Nous avons laissé tombé la voiture et nous déplaçons en vélo.
Une autre façon de nous sentir avec eux et non de nous placer, sans nous en rendre compte peut-être, en position de force par rapport à eux.

En rue, deux d'entre eux apprennent actuellement à rouler. Ils se placent à droite, nous les suivons de près, légèrement plus à gauche, comme pour les protéger. Afin qu'ils jouent leur rôle sur ce chemin que tous empruntent.

Seront-ils acteurs ou passagers passifs, sur ce chemin?
Prendront-ils des initiatives?

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J'ai grandi dans l'idée que les vélos et les transports en commun étaient faits pour les sous-êtres qui n'étaient pas capables de financer une voiture... Et voilà qu'après quelques années, je dois me rendre à l'évidence: plus moyen de financer , d'entretenir, d'assurer, de faire rouler une voiture. A nous les vélos, donc, et un quotidien dans lequel le corps joue son rôle. Le corps bouge et cela fait tellement de bien. Cela redonne le sourire, des couleurs!!!

Nous ne sommes pas handicapés au point de ne pouvoir nous déplacer qu'en tournant une clé de contact dans une serrure...

Notre liberté, c'est...

nos jambes, pour bouger
notre tête, pour penser
notre bouche, pour parler
nos mains, pour écrire
notre peau, pour toucher

un entourage qui favorise l'écoute du ressenti de chacun

cela fait tant de dégâts de devoir lutter et chercher plusieurs dizaines d'années
avant d'en venir
à vraiment être soi
cohérent
juste
bien

pour soi
pour les autres

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bien avant qu'un enfant me rapporte un bulletin scolaire glorieux
ce qui m'importe
avant toute chose
c'est de sentir profondément
que mon enfant va bien

tous les lauriers du monde ne remplaceront pas cela

Monday, December 11, 2006

imprésisible fleuve

voyage imprévu

respire

peur posée
au bord du chemin

porter la peur
je ne peux plus

je peux juste
porter
ce qui vit

Wednesday, November 15, 2006

signe avec moi

Aujourd’hui, grand déclic : ma grande me fait tous les signes du livre signe avec moi à la simple lecture des photos.
Je ne sais pas comment elle pige si vite ce que ça donne en trois dimensions et en mouvement !?!

Depuis septembre, j’ai repris l’hygiène naturelle avec Ethel, (après un été qu’elle a passé à courir toute nue...) Je lui ai fait le signe « pipi » et le signe « pot » régulièrement depuis septembre, et cette semaine, Ethel signe « pipi ». Elle adore quand on le fait en même temps. C’est joli, sa petite main !!! Elle rit aux éclats de voir qu’on communique comme ça.


(Je vais demander à sa photographe de marraine de saisir ça au vol ... )

Mon passionné de chiffres et de magma demande des signes depuis deux jours, et voilà ma grande se lance.

Quel plaisir!!!

Wednesday, November 08, 2006

Un joyeux anniversaire

à toi mon fils qui as aujourd'hui quinze ans

à toi mon homme qui voulais être un papa

et à moi (15 ans d'allaitement, ça se fête, non???)

Un joyeux anniversaire à nous trois, quoi!!!!!

Friday, November 03, 2006

un petit tour

à la mer
haute comme trois pommes

avec sa petite pelle
petites bottes
anorak
et bonnet à pompons

ma demoiselle découvre la mer
en ce début d'hiver
se régale et creuse même un peu
(cette même semaine,
elle s'est mise à manger
toute seule à la cuiller)

elle aime essayer
les jolis bonnets
les vestes de ses frères
fait mine de se coiffer

elle voudrait bien tenir
ce blog aussi
c'est clair
et
c'est une lutte
de tous les mails
que de garder la main
sur ce clavier

heureusement
il y a alentour maints sujets d'intérêt
et j'avance hardiment
lorsqu'elle tourne le dos

et déjà
la voilà qui revient
ma petite oie cendrée
entre mes bras

Sunday, October 29, 2006

à quoi ça tient

les mamantropes
qui peuplent notre lit

se décalent spontanément sur le matelas
dès que je me décale d'un poil

et se relaient
souvent
pour être collés
contre moi

vu qu'ils sont trois
c'est chacun son tour
d'être un peu plus loin de moi
pas tout à fait collé
mais pas hors de portée de bras quand-même

les mamantropes
sont aimantés
et se meuvent en troupeau

parfois
ils s'enlacent aussi

mes nuits sont bien rythmées
quand les mamantropes ont soif!!!
mais ils ne seront pas mamantropes toute leur vie

avançons
jour après jour
nuit après nuit

la plupart du temps
de très bonnes nuits

qui commencent plus tôt en hiver
(surtout qu'on a supprimé la télé, héhé)

j'ai enfin abdiqué, après 38 ans de luttes
acharnées
je ne lutte plus
contre la fatigue
et me détends
allègrement

écoute
laisse descendre
la détente
le soir
quand elle vient

je l'invite même
alors qu'avant
je la craignais
je n'étais pas copine
avec la détente
qui ravit
les lève-tard

pour devenir une lève-tard
il y a encore de la marge

mais je ne suis plus
absolument
une couche-tatd

c'est déjà ça!

j'ai récupéré
mine de rien
un beau paquet d'heures
que je laissais la télé me voler

et je flâne
nous devisons
autour d'un thé
nous lisons

nous apprenons l'art
de ne rien faire
le soir

Sunday, October 22, 2006

ils jouent

ils jouent ce soir
à l'école "pas Freinet"

Elle,
qui a passé deux ans dans une école "Freinet"
puis un an dans une école pas Freinet
et qui est à présent instruite en famille

Eux,
Ses quatre petits frères
Dont trois fréquentent la même école "Freinet"
qu'elle a fréquentée

Ensemble,
ils se défoulent
caricaturalement
et jouent au cauchemar
de la négation
de ce que ressentent les enfants


Grande Soeur
crie des consignes
assène des sentences
de privation
de liberté
de mouvements

réclame
des suppléments de paiement
aux enfants
pour obtenir
des boissons à l'école

se fait intrusive
et décide
à la place des enfants
(joués par ses petits frères)
quelle quantité
de boisson
et
de nourriture
ils peuvent recevoir

ça tient un peu de la caricature
je me demande si elle n'a pas lu
un bon petit diable
en cachette

ça les fait rire
un max
ce comptage
permanent

cette communication
remplie de menaces

cette cascade de punitions

toutes ces moqueries
portant sur leur intimité
et reçues en public


et ces étiquettes
collées verbalement
au front de chaque enfant
l'enfermant dans un trait de caractère
figé

et
- du coup -
voilà que je me prends
une collection de factures
de l'école des enfants !!!

au secours!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

C'est quand qu'on se réveille de ce cauchemar?

hihi

Wednesday, October 18, 2006

exilés de l'eden

Sommes-nous
en train de découvrir
ce que d'autres savent
depuis tout le temps?

Ceux qui savent que les petits enfants
ont en eux la sagesse des anciens
et qu'ils se respectent
comme tout un chacun

qu'ils savent
ce qu'ils ont besoin
de boire
de manger

qu'ils savent
quand ils ont froid
ou chaud
s'ils ont sommeil
ou envie de
faire des câlins?

Il nous aura fallu tout ce temps
tout ce chemin

pour revenir

simplement

à un eden

(mais est-il encore temps?))

En ouvrant ce livre,
j'ai eu les larmes aux yeux.
Je vous livre
la raison de mes larmes.

Imaginez l'obscurité du Grand Nord. Non comme un élément dans lequel le voyageur s'aventure avec crainte. Mais, pour les habitants de l'Arctique, comme une origine. Imaginez l'intérieur d'une tente de peau, d'un igloo, ou d'un préfabriqué gouvernemental à loyer modéré. Une nuit, dans ce foyer, une toute petite fille inuit s'éveille. On la prend dans les bras, on la nourrit, on la câline - et on lui parle.

Qu'entend-elle? Les voix de tous ceux qui sont là. La voix de sa mère, qui l'encourage à se nourrir. Des paroles qui répètent au bébé qu'elle peut décider quand manger, et quand arrêter de manger. Des mots d'approbation. Après son repas, le bébé s'assoupit. Avec des mots de bienvenue, sa mère la glisse dans son amautik, la poche formée par le capuchon de sa parka, où le bébé peut se reposer tout contre le dos maternel. Puis elle fait ses besoins. Sa mère, qui l'a sentie bouger, la sort et la maintient au-dessus du sol, tout en murmurant des encouragements. "Unakuluk, annatiakulugit." "Gentil petit bébé, fais un beau petit caca." Elle essuie le derrière de sa fille, en disant: "Kuinijuannu saluittutunai." "Magnifique et dodue, comme tu es belle et propre." Le grand-père maternel s'approche pour voir nettoyer sa petite-fille. Il se penche et, son visage tout près de celui du bébé, lui parle avec douceur: "Nuliakuluga. Nuliagauvit? Ii, nuliaga una." "Gentille petite épouse. Es-tu ma femme? Oui, tu es ma femme." La ère sourit en offrant sa fille à l'adoration de son père, et dit: "Anaanangai. Ii, anaanagauvit." "Mère? oui, tu es ma mère."

Dans ces mots, l'enfant perçoit les sons de l'amour, et elle se sait en sécurité. Sûre non seulement de pouvoir manger et dormir, mais aussi de le faire quand et comme elle l'entend. Car elle est porteuse de l'atiq, l'esprit et le nom, de sa grand-mère. Elle est l'enfant adorée; elle est aussi la mère de sa mère, et l'épouse de son grand-père. Sa grand-mère revit en ce bébé, ce qui signifie que l'enfant, doublement et triplement aimée, doit être traitée avec respect. Pas plus qu'à sa grand-mère, fût-elle encore vivante, on ne saurait lui refuser de la nourriture ou la priver des morceaux de choix, lui ordonner de dormir quand elle veut être éveillée, ou la gronder de s'être salie. C'est que sa grand-mère est vivante - en ce bébé, qui est aussi quelqu'un d'autre. Pour son grand-père elle sera toujours "épouse", et c'est sous ce nom, comme avec tous les mots de tendresse qu'il employait enver sa femme défunte, qu'il s'adressera à elle. Et la mère du bébé l'appellera indifféremment "fille" ou "mère".

Hugh Brody, Inuit, Indient, chasseurs-cueilleurs
Les Exilés de l'Eden
traduit de l'anglais (Canada)
par Sylvie Overnoy
Editions du Rocher
Nuage Rouge, 2003,
pp. 21-22

Sunday, October 15, 2006

accompagner

bien sûr
ça ne fait pas sérieux

on dirait
à première vue
que je n'éduque pas mes enfants

question de vocabulaire
peut-être

question de manières
de façons de faire

question de distance
ou de non-distance

question de confiance
que l'on peut se faire
et faire à l'enfant

qui boit
ce dont il a besoin
à la source
et s'en va
tranquillement

pour revenir
aussi sec

enfant
qui me prend comme je suis
que je prends comme il est

qui a le droit de pleurer
s'il est triste
de rire s'il est gai

enfant auquel
je ne souhaite pas
cacher les failles
de la vie
les failles des hommes
et mes failles aussi

auquel je veux donner
à goûter
tous les niveaux de langue
les plats rapides et pour gourmets

le lait pas bio
que je lui fais
chaque jour de ma vie
de maman de petit

enfant
que je garde jalousement

mon amie qui a gardé mes aînés
me l'a dit
elle sentait
que je ne voulais pas
faire garder mes bébés

être ailleurs n'avait pas de sens pour moi
et je l'ai fait
m'inventer une activité
où j'emmène mon plus petit
a été ma porte de sortie
surprise


mettre au monde
mettre au monde un enfant
oui

mais à un monde
marrant
un monde
respectueux de son ressenti
de mon ressenti
de son ressenti


un monde qui parle, se parle
un monde qui respire
et qui ne se prenne pas trop
au sérieux

Friday, October 13, 2006

et tu danses

ce soir
tu danses

du haut de tes trois pommes

ton grand frère grunge
se remue dans tous les sens
au bruit
de ses écouteurs
dans les oreilles

et toi
tu danses

dans ta petite robe
sous ton petit tablier

car

ton grand frère
a ramené
ce soir
un CD

un disque de Reine
avec plein de musiques
que j'ai écoutées
l'année dernière
lorsque je t'attendais
et que tu nous faisais
des fausses alertes
des répétitions
de ta grande arrivée
ma petite Reine Coiffée

à présent

tu observes
deux posters
mosaïques
pleines de photos de bébés portés
l'une sous la main gauche
l'autre sous la main droite

ce poster te passionne
et sans cesse
tu en chipes
dans le tiroir de mon bureau
où je les range
pour les mettre dans le courrier

petit index gauche
pointé sur un papa
portant un petit garçon
au Laos

et petit index droit
pointé sur le même papa
portant le même petit gars
au Laos également
sur le poster de droite

à quatorze mois
tu reconnais les photos

lundi, c'était dans la salle d'attente
du docteur
qui te "suit"

ces photos
qui te parlent
de ce que
chaque jour
tu vis

que tu vas rechercher
toujours

à quatorze mois

bébé
en un instant
l'autre jour
détendue
tout contre ta marraine
qui nous faisait la surprise
de passer par là

ta tête dans son cou
tout ton corps installé
doucement
tout contre elle

mince alors!

tu parles déjà
toutes les langues, toi!

Wednesday, October 11, 2006

allô?

- Bonjour, je suis bien chez Monsieur X? Je suis la maman de P. ... et je voudrais savoir si vous avez bien reçu mon courrier au sujet de ma fille P. qui est instruite en famille. Je n'ai pas encore reçu votre courrier en réponse.

- Ne vous inquiétez pas, madame; tout est en ordre, mais vous savez bien comment ça marche avec la poste...

Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh

En ordre!

Et de une!!! LOL

Friday, October 06, 2006

doigts de fée

to my dearest JoAnn


depuis quand?
je ne sais plus
mais je sais
que
depuis longtemps
je pleurais souvent


puis
patiemment

doucement

chaudement
presque chaque semaine
pendant plus d'une année

sur moi

ces doigts

se sont promenés

et

je pleure moins souvent

MERCI!

auparavant
les tentatives
de grand ménage
ne passaient
que par mes mots

pas par mon corps

même si
des personnes
qui m'aimaient
avaient la faculté de m'écouter
vraiment
des heures
et
des heures durant

même si
je pleure
en un instant
lorsqu'une occasion
se présente

même si
la source
n'est pas totalement tarie

Niagara
s'est fait
ruisseau
souvent sec
par soleil beau

depuis que j'ai
reçu
des massages
plus qu' "effleurants"
plus qu' "unifiants"

massages
recréés chaque fois
par des doigts
qui connaissaient
parfaitement
les creux endoloris où ils étaient attendus

qui savaient où ils étaient appelés
ce jour-là
pas la veille
ou le lendemain

qui connaissaient leur art

qui m'ont dit
après trois mois
de rencontre hebdomadaire

"on commence à pouvoir
travailler en profondeur
des choses se décoincent"

des doigts savants
qui m'ont fait tant de bien

que l'on a rejetés
parce qu'ils venaient de loin
de trop loin
pour qu'on ait pu comprendre
la paix
qu'ils avaient à partager

et ils sont repartis
exercer leur magie
parce qu'ici
on n'était pas prêt encore
à recevoir
ce que ces doigts-là
pouvaient donner

c'est quelquefois
si pauvre
pauvre et triste à la fois
que de laisser passer
ces armes de la paix

par méfiance
par manque de confiance

lorsqu'elles sont tendues
en toute simplicité

mais qu'importe

ces doigts-là

et la fée qui les porte

sont venus

transiter

du côté de chez moi

assez longtemps

pour me ramener

à bien plus de sérénité

et cela, c'est déjà totalement magique en soi

my baby's grown

prendre le temps - te laisser vivre ou même élever un chiot dans une petite machine rose
tu me dis que tu peux rendre visite à des gens de l'autre côté de la terre je te sens paisible
et je suis heureuse de tentir que tu vas mieux bien mieux quelle chance j'ai le privilège
de te voir dérouler tes projets la musique les bouquins ou les journaux que tu dévores
maintenant que tu en prends le temps

je ne te ferai pas le coup d'angoisser perpétuellement en coulisses tout en affichant
une confiance qui serait encore à construire tu m'as donné confiance je t'en ai donné aussi
on a appris ensemble entre filles mère et fille des choses qui ne se perdent pas Shantala !!!
et je sais que tu sais que tu peux parler sérieusement avec les adultes et certains enfants que certains adultes écoutent sérieusement bienvenue toi qui à 13 ans es plus autonome que je ne l'étais à 18 bienvenue dans un monde où je ne tenterai pas de te faire croire que tu es obligée d'adopter un rythme fou et où tu peux aussi choisir cueillir l'instant le maintenant

respire le temps

pédale

nage

aime

écoute

et, si tu veux, nous ferons une fête

parce que tu vas

des enfants

aux adultes

mais toi, tu n'es pas comme ces grands enfants - dont je fis partie - que l'on conduit chaque matin en voiture sur le pas de l'école et dont on célèbre les engagements à renforts de cérémonies enfants entretenus dans un rôle de personnefaussement autonome j'ignore encore quelle fête nous pourrions fêter ensemble pour dire que tu es sage que tu es grande
que tu vois si souvent juste

tu sais ce qu'est une naissance quand tant d'"adultes" l'ignorent ici


il y a la paix en toi, souvent assez pour que d'autres s'inspirent de toi

ma fille

Wednesday, October 04, 2006

au cas où vous pourriez m'aider...

Est-ce que je produis de l'ocytocine
lorsque je visite les blogs des copines?
Nonobstant le fait que, ce faisant, mes petits tètent...
La convivialité à la maison ET une sorte d'ubiquité par le net
Nous mène-t-elle vers quelque pic particulier
dont nous, mères allaitantes surfeuses, aurions la primeur
la fraîcheur
chaleur
ça repart
je vous laisse




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demain, je fais des torsades
c'est plus rigolo

proudly presenting...

pull à pull

un nouveau concept
dû à une Pat lunaire

le pull à pull se veut convivial, mais pas intime
sécurisant et professionnel

il va débarquer ATTENTION
dans vos crèches

l'accompagnement individualisé
du petit enfant

en fonction des demandes qu'il exprime

le peau à peau
quant à lui
est réservé aux parents

il leur est loisible
de le prendre au mot
et de se défaire
de tout écran
qui ferait obstacle
au contact chaleureux
d'un enfant tout contre son parent

peau à peau
pull à pull

main dans la main

Verfreundungseffekt

se rapprocher de soi
redevenir son propre ami
sa propre amie

retrouver un rapport sincère
entre ce que l'on sent
et ce que l'on fait
ce que l'on dit
et ce que l'on est

demande parfois
des détours
par des chemins
qu'on nenous a pas indiqués

explosifs
désertifiants
innondants
dérangeants
violents
saccageants
adoucissants

détours
qui battent vos cartes
à cent à l'heure
et vous laissent
remettre
vos petits papiers
à une plus jolie place
en un temps
improbable
important
négligeable
dissolvant

détours
qui vous dépassent
vous entraînent
en dehors
OUF!
du chemin
motorisé
tracé
nommé
embobiné
consommé

qui vous éloigne de ce
petit truc
que vous véhiculez
au coeur de vous-même

truc vrai
qui bat
tic-tac
je t'aime
tic-tac
je t'aime pas
tic-tac
je t'aime

allez

on est potes
moi et moi?

Tuesday, October 03, 2006

le mouvement pour la libération des câlins est lancé

Après le front de libération des petites fesses
(largement inspiré de la page d'accueil de Hathor the Cowgoddess, j'avoue!!!),
voici l'idée du jour
(elle n'est pas de moi, mais je l'adopte avec joie)

Et si on mettait en place une journée des câlins ???


Allez, hop!
Je vous en envoie un!!!

http://www.youtube.com/watch?v=vr3x_RRJdd4

Wednesday, September 27, 2006

à la demande des copines

un questionnaire sur les familles nombreuses


1 - Combien d'enfants ? Fils et filles ?

7

un garçon, une fille, quatre garçons, une fillette

2 - Quelle fourchette d'âges ?

De 1 à 15 ans.

3 - Pourquoi une famille nombreuse ?

Impensable autrement


4 - Quand vous étiez enfant, vous pensiez avoir combien d'enfants ?

Au Lycée, jadorais annoncer que je voulais 10 enfants, juste pour voir la tête des gens. Maintenant, j'hésite parfois à dire le nombre. Je prends le temps. J'annonce ça doucement, histoire de ménager les gens. Et les copines averties observent la réaction sur les visages. hihi

5 - Allez-vous avoir d'autres enfants ?

On les comptera quand je serai morte!!! haha

6 - Avoir une famille nombreuse, est-ce une idée à toi ? à lui ? aux deux ?

Un accord de base sur la nécessité qu'ils soient plus nombreux que nous deux.
Une histoire de famille (en remontant deux générations plus haut).

7 - Quel est le meilleur moment de la journée ? Et le pire ?

Le meilleur ? Quand ils font un truc pour la première fois (et même la septième première fois qu'un bébé marche, ce n'est pas blasant pour un sou!!!) Quand quelqu'un se met à la cuisine pour le plaisir commun (il y a pas mal de possibilités) et réussit sa recette. Le soir quand on lit des Yakari et des Gaston avec les quatre plus jeunes (l'avant dernier se chargeant de faire la culbute sur le reste du troupeau et se faisant prier de vite rejoindre son papa au salon, histoire que la lecture puisse vraiment avoir lieu!) Le soir, dans le noir, quand l'avant-dernier se balance dans le hamac au clair de lune au-dessus de sa soeur et de son frère qui roupillent ferme... Quand je pars avec ma petite sur le dos, en vélo, pour aller au boulot: nous passons depuis peu sur une passerelle complètement entourée d'eau . On s'élance dans la descente et mademoiselle fait l'avion et rigole! Que c'est bon! Ou les balades à vélo de cet été, avec charrettes + porte-bébé + siège à l'arrière du vélo de papa... et le tout en train aussi. Sisi!!!

Le pire ? L'absurdité suprême: écrire un bouquin sur le portage des bébés et n'être disponible pour eux que physiquement pendant des semaines, histoire de le boucler. Trop de travail et manque de disponibilité pour eux. L'angoisse des départs. La fatigue. Les cris, les disputes. Les horaires. Quand quelqu'un se met à la cuisine pour le plaisir commun (il y a pas mal de possibilités) et plante sa recette. Particulièrement moi.

Ingrid, grande multipare et heureuse de l'être

Wednesday, September 20, 2006

she's coming

la fille: Maman, comment on dit "balai"
la mère: Broom

la fille: Ah, ok! Where - is - the - broom?

la mère: I don't know!!!!!


plus tard

la fille: Maman, comment on dit "tu t'es fait avoir?"
la mère: You've been had. Ou You've been trapped (et la mère vérifie).

Ca remue, ces questions... Et la mère se dit que ça va lui rafraîchir son vocabulaire à elle aussi de faire l'anglais pour de vrai à la maison.

Saturday, September 16, 2006

doigts élastiques

pas de concentration

inversions étonnantes
de lettres
lorsque j'écris
sur ce clavier

sensations
particulières
que je n'identifie pas

qu'est-ce qui m'arrive?
haha

je n'ai pas la tête qui tourne
mais si je monte et descends
trop souvent
l'escalier
je crois bien
que cela va m'arriver

besoin de prendre le temps
de faire une chose à la fois
(une seule méga vaisselle
une seule série de machines de linge
une seule série de documents à corriger
et à faire relire
à une ribambelle
de contacts sur le net
une seule volée de tétées
de bisous
et de gaffes d'un gars gonflé
lues en tas sur un grand matelas)

oui
une seule journée à la fois!

PLEEEEEEEEEEEEEEEEEASE!!!

rester dans le doux
lorsque les dialogues se précipitent

remplacer délicatement
les noms d'oiseau
qui fusent
par les prénoms donnés
à mes poussins
lorsqu'ils ont débarqué
avec leurs 4 kilos chacun

demander qu'on baisse le son
avec douceur
pour ne pas devoir le réexpliquer sans cesse

fatigue fatigue fatigue

revoir mes objectifs
la direction du vent
et afûter mes ailes

que c'est bon
les câlins
qui ne vous picorent pas
les joues
mais vous étreignent
tout le corps

miam
mioum

j'en veux encore

Friday, September 15, 2006

waiting for my girl

unschooling girl
+ unschooling mama

attempting to understand
each other

'Do you want a cup of tea?'
heh?

'Do you want a cup of tea?'
Yes it is


'Do you want a cup of tea?'
Do you want to DRINK English with me?

Do you want to have a real talk with me
about here and now
quite simply

that's what it is all about
here and now

that's what matters
that's what makes you and me tomorrow

I like to look at you
I try to listen to you
as you go down into
that special mood
of 'What now?????'
You find yourself surrounded
with so many choices
it's full and empty at the same time
suddenly

Do you want to speak
really speak?

'cause English is a language
I dearly love

like I dearly love you
who came into my life
almost 13 years ago

take your time
take it easy
take a deep breath

come into a slow-motion life
that will not brutalize you

slow down

I just want to say
'Do you want a cup of tea?'

'cause I feel like
having a good hot delicious cup of tea with you

Wednesday, September 13, 2006

révolution

depuis 23 ans
il joue

l'homme
de théâtre
qui vit avec moi

il apparaît dans
Révolution

Si vous voulez voir son dos
ses cheveux
sa main qui parle à l'italienne

sa silhouette
en costume-cravate de loin

voyez par-là...

[http://benzine.skyblog.com/]

Wednesday, September 06, 2006

tricoti tricota

tapoti tapota

autres temps
autres sons de maman

sons rapides
mouvements
souples
qui s'enchaînent

hop ! une torsade
je fais encore trois rangs

et encore quelques lignes
j'ai de l'inspiration ce soir

je suis en forme
pour cliqueter

aiguilles ou clavier
maman fait clic clic clic
le soir, quand vient la nuit

le début du sommeil
clic clic clac

sauf que
des chaussettes en laine
tricotées par maman
ça ne se perd pas dans un crash informatique
ça s'égare
ça se retrouve parfois
tout seul
dans un coin
sous un meuble
oubliée de tous

chaussette
clic clic clac
les aiguilles
le clavier
le poème du soir

mots ou mailles
que c'est chaud tout ça!

Monday, September 04, 2006

moudre soi-même son café

ça dégage des arômes particuliers

faire une vraie purée
écrasée sans électricité
ça vous réchauffe

cuire soi-même son eau
chaque fois que l'on a besoin d'eau chaude

c'est marrant
très, très répétitif
jamais terminé

entre vaisselles
bains
bassines
seaux d'eau

jamais terminé

cette aventure
de quelques mois
prend fin dans quelques jours

et m'aura permis de recueillir les confidences
de plus d'une amie
qui me dit
qu'elle aussi
dernièrement
elle a vécu un temps sans eau chaude
au robinet
simplement

je ne l'ai pas si mal vécu
me laver à l'eau glacée en été
ça a son charme
ça vous fouette et vous met d'aplomb

je me réjouis toutefois
de pouvoir bientôt
prendre quelques bains chauds
au fil des jours d'hiver
avec une huile de bain
qui a ma prédilection

à l'inverse
j'ai vécu
il y a des années
une période avec eau chaude au robinet
mais sans baignoire ni douche
je crois que cela m'a davantage minée

à une époque, j'évaluais
la richesse à
la possibilité
de s'acheter des chaussures
lorsqu'on en a besoin
sans regarder le prix
- je ne m'estimais pas riche -

actuellement
je mets la barre un peu plus haut

je ne pourrais pas vivre
sans les câlins de mes petits
et leurs mots amoureux
leurs analyses sur le monde
leurs désirs de se teindre en bleu
de se laisser pousser les cheveux
et les discussions amusées
avec l'homme
qui me les a faits
(oui, rien qu'un)

le luxe
c'est le temps
la respiration

alors là oui
je me vautre dans le luxe
et la tasse de café avec mon amour
faite sans percolateur
a un goût d'aventure
de vacances
de lenteur

au creux
du quotidien

Wednesday, August 02, 2006

allô?

si vous m'appelez
il se peut que nous soyons interrompus

ou

si vous appelez
sachez que vous interrompez peut-être

un enfant
qui tente de me faire un récit
de m'expliquer qu'il a vu une nouvelle araignée
tisser une toile au plafond - dans la cour - dans l'escalier

qui interrompt qui?
mystère

qui commence le premier?

à quelle heure est-il décent d'appeler quelqu'un?

si ça sonne à minuit,
je sais qui c'est.
je sais pour qui c'est ici.

si ça somme à huit heures du matin
le dimanche
je ais aussi qui c'est.
et je sais pour qui c'est.

les extrêmes sont
dans notre nature
les milieux aussi.


accrochée à mon téléphone
je navigue
entre vous et nous
nous et vous

vous ne dérangez jamais
vous êtes souvent priés
de discuter avec un petit
qui souhaite vous dire bonjour

vous croirez parfois
qu'ils sont tous tout près de moi
en train de crier
alors qu'il n'en est rien du tout

vous croirez parfois que je suis seule
alors qu'ils sont tous autour de moi
ou presque

le téléphone donne une image
bien surprenante de la famille

bien surprenante de la patience
de la famille aussi

le téléphone reflète les personnes
genre de questions posées
ouvertes
fermées
respirantes
hachées

le téléphone me plait lorsqu'il se fait surprise
pas lorsqu'il sonne
tel un métronome
chaque semaine
le même jour
la même heure
pour se dire peu de choses

j'aime le téléphone qui écoute
et surprend
en douceur
respirant

ouvert
doux
patient

qui écoute ce que je lui dis
et ne tourne pas le couteau dans une plaie
si je me retrouve suffisamment
en confiance
pour lui faire des confidences

je prends le téléphone
si je suis confiante

si je vois l'autre bout du fil
ouvert
patient
doux
bienveillant
rigolant

j'ai envie de douceur

se tirer par les cheveux

et sortir des flots
des pleurs

des peurs
et des envies

Monday, July 31, 2006

Aufhebung

fi de ma colère
et de ma tristesse

je choisis la joie
bébé contre moi
quand elle ne rampe pas

on me dit
"elle est tout le temps calme comme ça?"

euh... ben oui!
je me demande pourquoi.

Ah oui, c'est vrai
les gens n'ont pas l'habitude
de voir un bébé porté-nénété-dorloté en paix
mille excuses!!! hihi

je disais donc
Aufhebung

car

au-delà de ma colère
vive
pendant des années
(j'étais très ronchon, enfant, à la maison
et souriante à l'extérieur)
de ma tristesse
(que j'aimerais faire des câlins
avec ma maman)

hop
je saute

je me dis

que lorsque je câline
ma petite, mes petits

c'est à eux que je le fais
c'est une chose

outre cela
je fais un choix
je me visualise
bébé
dans mes bras
ou dans d'autres bras

pour tenter de comprendre
et
pour me faire des câlins
pour me faire du bien
à moi, dans le présent

je soigne mon bébé intérieur
encore un peu sauvage
paumé
pas tout à fait apprivoisé

mon bébé intérieur
craint le silence
les yeux qui ne parlent pas
les phrases arrêtées en plein vol
et qui ne se terminent pas

je vais l'emmener
- consciemment-
dans notre lit, ce soir
et
autant de soirs qu'il le voudra
car
mon bébé intérieur
a encore peur dans le noir

il aimerait être touché
doucement
être contenu
bercé
aimé pour ce qu'il est

ceci étant et
sans vouloir confondre mon histoire
et celle de mes petits

je m'en vais câliner
mon bébé intérieur
avec mon gai troupeau
de grimpeurs-téteurs

et le visualiser
- oui -
grandi
paisible
aimé pour ce qu'il est

ne perdant plus son énergie
à ronchonner

mais

cueillant le jour
vraiment

n'errant plus dans
le no man's land
qui mêle confusément
passé et futur
et ne touche pas au présent

je visualise ce bébé-moi
vivant
grandi
au présent

respirant

et j'emporte
en mon coeur
les petits bébés
intérieurs
des personnes
qui m'ont fait naître

personnes
peu câlinées
aimées conditionnellement
chantagement
envoyées à la cave
à coups de pied
nourries toutes les X heures
et abandonnées seules
dans un lit qui ne berce pas

pauvres petits bébés
intérieurs
pas réconciliés

venez
on va bien se marrer

Saturday, July 22, 2006

oui, pourquoi, au fait?

"pourquoi la volonté?"
parle de naissance

mais si je le lis
en revoyant
mon enfant qui lit

il s'agit d'un mouvement
apparenté

présence
juste ce qu'il faut
sans intervention
inutile

savoir
s'en tenir

savoir aimer
sans casser l'autre
avec ce qu'on
projette
sur ce qu'il est
sur ce qu'il fait

assumer
sa propre vie

laisser l'autre
trouver son mouvement
à lui

paradoxe du contact
étroit
garant d'une
si grande liberté

paradoxe
de la connaissance
intime

du lien
qui permet
de partir
venir
partir
venir
respiration de vie

plus

BRU
c'est
BRICE DE NICE

m'explique Link
3 ans (bientôt 4)

il fait le lien

et là
surprise
ce n'est pas un logo
célèbre
qu'il a reconnu

avec un jaune ou un rouge pétants

non

juste des majuscules

bigrement
observateur
ce link

------------

échange avec un baladin
de six ans

"tu veux qu'on lise un livre ensemble?"
je le retrouve souvent seul
concentré
devant une BD
montrant
un petit indien
ou un petit suisse à la fière mèche blonde
ou devant un magazine

"non"
me répond-il
"je préfère lire dans ma tête".

offert

cette semaine
à ma grande fille

un "journal de classe"
(appellation belge,
pour un cahier
plus ou moins équivalent
à "cahier de texte"
en France)

structuré comme un agenda
une page par jour

couverture
cartonnée
papier recyclé
avec un arbre vert
dessiné
sur la couverture

un journal
appelé à être
bien vivant

un "journal de classe"
pour ne pas aller en classe
et ne pas y noter de devoirs

mais

y prendre
des notes
sur le parcours
effectué
au fil des jours

de cette
année
d'instruction
en famille

qui démarre

Wednesday, July 19, 2006

pourquoi la volonté?

trouvons-nous
l'ame soeur
lorsque nous la cherchons?

Parvenons-nous
à allaiter
lorsque nous le voulons?
Désir ou volonté?
Ingrid Bayot nous explique
que vouloir allaiter n'est pas toujours une aide
pour y parvenir.
Ou que cette volonté n'est certainement pas
un moyen suffisant pour y parvenir.
http://www.co-naitre.net/lire01.htm


Notre bébé vient-il
le plus facilement
lorsque nous le poussons?
http://www.projetdenaissance.com/categorie-634002.html


Pouvons-nous
un jour
laisser les choses
se faire
lorsque le fruit
est mûr
le laisser venir
sans toujours mettre de mots
sur le moment présent?


Pouvons-nous réapprendre
à soutenir autrui
sans forcément parler
sans vraiment regarder
en écoutant respirer
en faisant semblant
de dormir

dans un coin

apaiser en étant apaisé(e)

adopter un regard
une posture
qui parle de confiance
lorsque tout va bien
afficher la confiance
sur chaque centimètre carré
de notre visage
et de nos non-mots?

laisser vivre
le corps
qui se sépare
d'un autre
plus petit

rangés
les félicitations
les encouragements
les regards tendus

soufflez
soufflez
un petit vent
doux et frais

apprenons la présence
la vraie

Monday, July 17, 2006

Flickr

This is a test post from flickr, a fancy photo sharing thing.

Wednesday, July 12, 2006

la photo ne s'affiche pas

c'est une photo

montrant une posture
ouverte

bras tendus vers le ciel
ouverts

une photo colorée
avec un bébé
(ben tiens!)

je vous la montrerai
une autre fois

une photo
qui se voulait utile

une photo
illustrant le futur mode d'emploi
d'un porte-bébé

une photo
de porte-bébé chinois brodé traditionnel
prise dans la campagne

pour des parents porteurs
des villes
en porte-bébés pas brodés

une photo prise
un beau jour
de détente
avec les enfants

une journée
de respiration
une journée
d'inspiration

comme il en existe

parfois

quand tout vous semble
clair

bien plus clair

léger
bien plus léger

qu'avant

quand vous avez tourné
des pages
que vous avez passé
de lourds chapitres

et que vous arrivez
aux passages
subtils d'un roman

là où
l'auteur
file ses métaphores
en douceur


et vous rappelle
par quelques allusions
par quels chapitres
il vous a fait passer

par quelles humeurs
quelles images
par quels mots
il vous a fait saliver

il vous a donné l'envie
d'entrer
dans une histoire

alors
vous êtes entré

un pied
puis l'autre
vous avez oublié de
poser des petits cailloux
derrière vous
et vous ne pouvez plus
faire demi-tour

ce n'est pas la peine
d'essayer

de bébé en bébé
de porte-bébé
en porte-bébé
de rencontre
en rencontre

j'ai découvert
tellement de choses
qu'il me serait impossible
de revenir en arrière

comment ai-je pu être
autre?
je me le demande

l'Auteur
- merci, l'auteur! -
m'emmène
plus loin qu'ici
je le sens bien

où tu m'emmènes?
je ne sais pas
l'Auteur
déjà
a d'autres idées
sages ou folles
- c'est pareil -
dans son sac
je le sens

filons
alors
filons
la métaphore
allons où les bébés
m'emportent

il paraît que les bébés
vous prolongent la vie
le quotidien à leurs côtés
nous entraîne
et nous garde vivants

ce soir
j'aime
la danse
des enfants

qui roulent sur le sol
inventent des histoires
et viennent m'embrasser
- ooops! la joue droite mouillée -

que l'être humain est beau
quand il n'est pas en peur

que l'être humain est beau
quand il habite sa chair
et qu'il la laisse danser

peu importe sa forme
son trait

ce qui m'importe
c'est sa chaleur

tout au fond
tout au coeur

lorsque je la perçois
je réponds et je vis

inspiration

Quelles sont les personnes qui me donnent de l’inspiration ?

Celles qui parlent avec douceur aux petits enfants et aiment les prendre sur leurs genoux.
Qui savent les écouter.
Celles qui sourient, qui rient, qui pleurent.
Qui racontent des histoires.

Les personnes qui ne donnent pas d’importance exagérée aux richesses matérielles et à leur apparence, mais ont su trouver ce qui les rendait belles : quelles couleurs leur vont, sur elles, chez elles.

Les personnes qui encouragent et voient le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et vous encouragent sans pour autant tenter de vous conditionner à atteindre un but fixé par elles.
Les personnes qui font clairement la différence entre leur vie et la vôtre et ne se projettent pas dans ce qu’elles perçoivent de votre quotidien.

Les personnes qui me surprennent parce qu’elles sont ouvertes aux gens et ne cessent pas d’apprendre et d’essayer de comprendre.

Les personnes libres qui ne cherchent pas à faire du chantage psychologique avec autrui.
(Elles savent bien que cela est totalement inefficace).

Les personnes qui touchent mes enfants sans les caresser comme des petits chiens.
Les personnes qui acceptent que chacun ait un ressenti personnel, une route personnelle.
Les personnes dont on a nié le ressenti, qui ont lutté pour se reconnecter à leur ressenti propre et pour trouver leur chemin et qui ne tentent pas d’imposer leur chemin à autrui en niant le ressenti d’autrui à leur tour.

Les personnes vivantes
les personnes qui bougent
m'inspirent

les personnes qui savent être claires et non-violentes
franches et rondes
tranchantes et rafraîchissantes
accueillantes
aimantes

m'inspirent
et me donnent confiance

Monday, July 10, 2006

mille rires

j'ai dans ma tête
les rires
d'un vieux monsieur
qui n'y voyait plus guère
sur la fin
de sa vie
et qui pourtant chantait
et qui pourtant riait

j'ai dans la tête
le rire cristallin
de ma chère tante
qui un jour
un beau jour?
réussit dans la Meuse
ce qu'elle avait
maintes et maintes fois
de mille et une façons
entrepris

je crois
que là-bas
de l'autre côté du miroir
on doit rire beaucoup
aussi

ou alors: où sont-ils passés?

je crois qu'ici-bas
il est possible de rire d'à peu près tout
surtout face aux problèmes
face aux difficultés

le rire
le rire
bouge
il est mouvement
le rire
est son
il est vivant

j'ai longtemps eu
un rire tonitruant
ça m'est légèrement passé

j'allais voir les copains
jouer leurs spectacles
ça mettait de l'ambiance
ça entraînait les rires
de toute une salle

j'aimais rire très fort
c'était comme une fêlure
c'était terriblement bon
parce que ça faisait mal
peut-être?...

ce besoin de bruit
pour tuer le silence
pour tuer le vide
pour tuer la peur
pour tuer le manque

je crois qu'il y a mille rires
chacun a son histoire
sans doute

chaque rire d'une personne
peut être différent

ce qui me terrifie
c'est quand une personne
ne répond pas
rien de rien
avec son visage
comme si je n'existais pas

juste devant elle

j'ai appris
des expressions
plus subtiles maintenant
entre le rien et le plein
l'immobile et le vivant
le muet et le tonitruant

j'ai longtemps reçu
l'immobile et muette
expression
d'un visage
qui attendait que moi
petite
je sois impeccable

impeccable je ne suis pas
pas impeccable je resterai
c'est certain
tout en me battant
jour après jour
contre moi-même
pour être un tant soit peu
impeccable et normale
danc ce monde qui vous jauge
à votre degré de normalité
apparente
c'est pas grave
du moment que c'est dans l'image

j'ai souvenir d'une maman gaie
qui riait beaucoup
avec ses copines
ah! que j'aimais son rire!
que j'aimais son visage en mouvement
rayonnant!
je ne vois plus ce visage
il n'est plus gai pour moi
mais pour d'autres, oui

aujourd'hui je suis triste
car je le rends triste ce visage

je gaffe sans cesse
je ne suis pas impeccable
je ne suis pas muette
je ne suis pas silencieuse
immobile
t'inquiète
je suis trop compliquée en tant que fille
qui a fait profession de s'occuper de maternité
qui prend un tel plaisir à faire et à élever des bébés
bébés dont je ne me sens nullement esclave
bébés qui me font découvrir tant de facettes de la vie

non
une maman n'est pas nécessairement une esclave
et
un enfant peut garder
pendant des années
un élan spontané vers sa maman
même si les rencontres font mal
si mal

c'est beau
ou c'est triste
tout ce temps de gâchis
quelquefois

entre rêves déplacés
l'impossible adéquation entre les rêves de l'un à l'autre
et ce que chacun devient

l'impossible adéquation entre ce que je découvre
le bonheur de voir jouer un enfant
mon insouciance s'il ne veut pas terminer son assiette
mon désir de le respecter dans les choses qu'il ressent

ma terreur de petite fille
quand tu répètes
que la vie ça fait mal
que c'est moche
et qu'on doit s'y habituer

résidus de manqués

assez
de ces activités
auxquelles je ne comprends rien
parce que tu les prenais totalement en charge
à la maison

ces activités
qu'on ne m'a jamais fait partager
aimer

je ne sais pas cultiver un potager
si jarrose une plante
je la noie
ou je la brûle - c'est selon -

j'ai de beaux diplômes
mais je passe pour une handicapée
et personne ne peut comprendre
autour de moi
que j'ai peur de noyer une plante
peur de l'arroser trop fort
il est des handicaps qui ne se voient pas

je ne sais pas tapisser
en peinture, j'en mets trois fois trop
je veux que ça se voie
je n'ai pas la mesure des choses
parfois, je ne sens pas

on y arrivera peut-être
à se rencontrer
qui sait?
à rire encore
ensemble

tu vois
j'ai grand besoin de toi

pas besoin d'être aveugle
amoureux
ou schizo
pour rire tout son saoûl

pas besoin d'attendre
que quelqu'un tire sa révérence
pour oser
se prendre
un furtif instant
dans les bras

il suffit d'être en vie
c'est pas dur
et c'est tout

merci intervilles, merci fort boyard

grâce à vous
nous voilà
à deux
en amoureux
sur la terrasse
devisant
de ceci
de cela

tandis que
nos rejetons
se délectent
de vos jeux

c'est vrai
j'aimais
jeux sans frontières
lorsque j'étais petite

mais
c'est un peu passé
j'avoue
c'est bruyant
trop bruyant

je laisse cela au passé
et aux enfants

car j'ai
à présent
un compagnon
avec qui échanger

l'été est un moment
particulier de l'année
où nous jouissons
davantage
du temps
disponible
pour discuter
le soir, la nuit
en horaire décalé

intervilles
fort boyard
ou pas

mais
quand c'est ça
c'est radical
on s'échappe
c'est comme ça...

Friday, July 07, 2006

ça en fait 7

un papa
une maman
et
sept enfants
à la maison
depuis sept jours

pour commencer
le septième mois de l'année
(2006)

que de nervosité
que de difficultés
à être au diapason

que de tris
rangements
que de résolutions

que d'envies
d'attentes
que d'espoirs

que de plaisir
à faire ensemble
du vélo
simplement

prendre un verre
en plein air
dans un endroit
éloigné d'une route

c'est possible
parfois
de se sentir admis
quand on a beaucoup d'enfants

sentiment rare et cher
de se sentir
simplement non gênants
en tant que grande famille

sentiment d'être juste
un petit peu différents
parmi d'autres familles
venues avec leurs enfants

de pouvoir être là
à peu de frais
et de prendre du bon temps

------------

je veux juste être là
avec notre mode de vie
imparfait
qui se cherche
doucement

je voudrais que ces enfants
nos enfants
puissent échapper
à des choses éluctables
omniprésentes
dont certaines sont fâcheuses

me voilà donc en quête
d'une alimentation
sans sucre raffiné
le sucre raffiné
faisant divers ravages
dont je voudrais bien
que nos enfants puissent se passer

il y a les dents
c'est une chose
il y a d'autres raisons de santé
d'équilibre d'humeur

de paix
de bien-être
en somme

Thursday, July 06, 2006

mon bébé porté


photo de Sandrine Fraikin
toi et moi
dans le même bateau
pour quelques mois
quelques années plutôt
au rythme des saisons
des rencontres
des mots
au rythme des repas
des vaisselles
et autres voyages
en train
à pied
en vélo
mon bébé porté
qui chantes
quand tu poses ta tête
au creux de mon épaule
mon bébé porté
qui découvres
l'exploration
qui reviens vers moi
lorsque tu souhaites
revenir
mon bébé
petite rose
cerise sur mon gâteau

Saturday, July 01, 2006

il me dit bonjour

il se lève
il descend au salon

passe derrière moi
en train de faire un E-mail urgent

passe sa main dans mon dos
et me dit "bonjour maman"

il tète un petit coup
puis
s'en va découper un melon

m'apporte un morceau
un gros
parce que "tu es assez grosse pour manger un gros bout"

et un minuscule pour sa mini soeur

"quand-même en triangle, parce qu'il est petit"


petit déjeuner de vacances
et si ça durait + que 2 mois, tout ça?

Friday, June 30, 2006

Une écharpe perdue, une écharpe retrouvée


Je croyais avoir égaré une écharpe
(aurait-elle disparu lors d'un atelier?)

Hé non...

Un petit événement
s'est produit aujourd'hui

Pauline (presque 13 ans) a rangé sa chambre
l'écharpe est réapparue

elle avait emmené sa petite soeur
pour jouer dans sa chambre
confortablement installée dans l'écharpe

et avait complètement oublié
de me la rendre

Sunday, June 25, 2006

errance ou transhumance?

je suis en errance
transhumance

sauterai-je du train en marche?
irai-je brouter ailleurs
l'herbe qui me fait vivre?

irai-je poser ailleurs
pénates, théière, coussins, porte-bébés?

chaque année
a ses mouvances
chaque jour change la vie

certains jours
vous rappellent
ces piqûres
qui furent vives

un joli papillon qui riait
bat de l'aile
et me pique

désolée
je ne suis
pas fan du picotage

alors

je me suis remise
à chauffer de l'eau
de grandes marmites
grand nettoyage d'été

alors

faisons le point
surtout, ne pas oublier
de ne pas cesser de battre des ailes
et surtout
de sourire
surtout quand ça fait mal

trier
trier
les choses
qui me font du bien
ou qui me font mal

papillon
c'est toi-même qui me l'as appris

ne pas oublier
de ne pas désapprendre à pédaler

ah
bouger son popotin

Friday, June 23, 2006

impec

hé non
je ne suis pas impec
j'ai des fêlures
et je ne crois pas
à leur maquillage

fêlures
sur la peau
dans le coeur
c'est pareil

mes fêlures
mes parures
pas impec
pas proprettes

je fais le pari
de ne pas chercher de péri
pour les fêlures de ma vie
pas de médocs
et pas d'alcool

juste
la peau
et
les mots

la peau
perméable
à ce que tu dis
les mots
qui reflètent
comment
tu me touches

quelquefois
les larmes
parce que
je ne les retiens pas

parce que
parfois
j'ai mal des mots
de l'absence de mots
de l'absence
de la présence absente

mal des fêlures
qui piquent
sous la larme
qui repasse
juste là où ça ne faisait plus mal

quelques larmes de rappel
impec
pour retrouver ce mal
ces fêlures qui font que je vis
que je cherche

que j'aime qui me fait
réouvrir ces fêlures
en me disant des mots
qui me ahurissent

quand la douleur
sert de relation
quand la fatigue
distend les mots
quand nous ne nous
disons pas l'essentiel
les mots tombent
à côté de la plaque
et ils font mal

Tuesday, June 20, 2006

ça te botte

de jouer
simplement
avec une botte
en caoutchouc
de ton grand frère

ça botte ta grande soeur
d'écrire un mail
à sa grand-mère
pour convenir
d'un rendez-vous
et là, elle est attentive
aucune faute de frappe,
d'orthographe
ou d'aucune autre sorte
ne doit rester
elle veut que ça brille
que ce soit net
pour mamy

ça botte ton grand-frère
de faire du pain
de pétrir la pâte
gaiement
sur la table
énergiquement
dans l'air

et de nous l'offrir
lorsqu'il est cuit

que c'est bon
méga-bon
quand c'est pour du vrai

que ton grand frère me dit
"maman, tu es méga-belle"
tandis que j'essaie des pinces colorées
dans mes cheveux mi-longs
poivre et sel
ça ne ressemble à rien
il m'embrasse tendrement

hmmmmmmmmm
méga-bon
le bisou
pas virtuel du tout!

Monday, June 19, 2006

je prends encore le train

Je dédie ce texte à IvdP,
qui vit loin de toute gare,
et dont la voiture s'est plantée ce jour.
As-tu songé, ma chère,
à faire du vélo
avec un bébé sur le dos
et deux petits dans une charrette attachée derrière?
Les transports en commun
ont un petit quelque chose de chaleureux
que l'on ne trouve nulle part ailleurs...

oui, encore
je prends le train

je reviens
ce soir
mes trois petits sont endormis
dans ce train

qui n'en finit pas
d'être en retard

il pleut
il pleut
il pleut beaucoup ce soir
heureusement, la vue est superbe

une ligne de chemin de fer
qu'il ne faut prendre que lorsqu'on a le temps
comme quand on choisit de faire un tricot avec des torsades
faut aimer
et avoir bien le temps

il parait que le tricot, cela rend authentique
(comprendra qui pourra)
je crois que je m'y remettrai
quand moins de petits
me grimperont dessus
voilà...


j'étais dans ce train
nous allions arriver à destination
mes trois petits dormaient
(et mon aîné avait raté le train
avec lequel il aurait dû me rejoindre)
je n'aurais pas été dans ce pétrin
- c'est clair -
puisqu'il sait porter ses petits frères et soeur
on aurait alors pu se les répartir calmement
sans trop se surcharger
mais là!...

que faire?

je fouille mon sac
rempli de porte-bébés
pour une séance-photo
que nous avons improvisée
aujourd'hui
au soleil

ah!
les porte-bébés brodés du Laos

va pour les porte-bébés brodés

une petite devant
dans un porte-nouveau-né
un grand de trois ans et demi
dans le dos
dans un porte-bébé
tous deux brodés!!!

quel confort
était-ce dû aux broderies?
évidemment que non
mais on peut tout de même
émettre des hypothèses
de temps en temps

la broderie
rémunérée de façon équitable
ce n'est tout de même pas pareil
que de la broderie faite par maman
mais c'est joli quand-même

installation acrobatique
à côté d'adolescents
affalés sur leur banquette
qui ne remarquent pas
que ça me faciliterait la tâche
qu'ils m'aident un tout petit peu

je parviens à installer mes petits
totalement relâchés
puisqu'endormis
vaille que vaille

juste avant de descendre
je demande à une dame de rentrer le bras ballant
de mon grand endormi
dans la poche de son porte-bébé

elle ne saisit pas
c'est clair
et s'apprête à lui rentrer le bras par le côté de la poche et non par au-dessus
- cela ne m'avance guère -
donc, je fais marche arrière
et décline poliment
l'aide que j'ai pourtant sollicitée

leurs deux corps
entre lesquels
je me trouve prise en sandwich
(suis-je la farce ou le dindon?)
s'équilibrent étonnamment bien
pas de tension
je marche d'un pas léger
sur le quai de la gare ultramoderne
que l'on nous construit

suis-je ultramoderne
avec mes grands bébés
si bien équilibrés
sur mon corps en motion

ou suis-je dépassée?
juste ethnique
folle
inconsciente
parce que mes petits n'auront pas soupé
à l'heure où les petits de leur âge soupent
avant d'aller au lit, au bain, au rituel du soir (c'est selon)

avec mon grand bonhomme
qui se réveille doucement
et qui marche à mes côtés
j'avance

c'est beau
une gare
le soir

Sunday, June 18, 2006

ah! ces enfants portés...

pour Z. et N.


transportés
emportés

qui ont même l'audace
d'enlacer
d'embrasser
leur instituteur
leur institutrice

ici on remercie
là on dit ouhlala, il ne faut pas...

qui sont ces enfants
échappés d'une écharpe

que d'aucuns qualifient

d'anormalement chaleureux?


quel accueil vont-ils
trouver chez ceux qui recevront
leur chaleureuse affection?

enfants aimés-aimants
enfants contenus-confiants
enfants surprenants et déterminés

poussins

qui avez grandi

tout contre votre maman
votre sourire, votre sérénité puissent-t-ils se révéler extrêmement contagieux

au creux de ma main

elles sont douces
rondes
nues
au vent

au creux de ma main

elles me donnent
la fraîcheur
la chaleur
la simplicité
de ta présence

au creux de ma main

elles me disent
que tu es là
que nous sommes
l'une et l'autre
confiantes

attentives ou pas
mais présentes
et
prêtes à vivre ensemble
d'éventuels ratés
dans la communication

ma petite

Sunday, May 14, 2006

message reçu

Pour se jour pas comme les autres je te dit :Bonne fête maman
Quand tu me donne un bisou, je m’envole

Saturday, May 13, 2006

question

quand peut-on faire confiance à ce qu'exprime un enfant?
quand peut-il sentir que vous lui faites confiance?
quand appréciera-t-il un accueil chaleureux?


il n'y a pas de temps à perdre
car


la tendresse invite la tendresse
la confiance construit la confiance


et chat échaudé craint l'eau froide

installer nos chaussettes

Cette installation de Christian Boltanski
(descendez dans la page, vous allez trouver)
fait remonter
à la surface
une idée récente
une piste
d'installation
pour la masse
de chaussettes esseulées
qui attend
dans notre maison
une petite soeur
qui n'est pas loin
sans doute...
mais
comment accrocher
notre collection
de chaussettes
par taille
par couleur
chaussettes industrielles
et faites maison
par maman
par la grand-maman de maman
chaussettes par couleurs
en dégradés sur un mur
chaussettes
soyez-en sûres
je vais trouver

mamans chercheuses, papas qui avancent pas à pas

elles sont là
des bambins plein les bras
le porte-bébé
la maison
(c'est selon)

bref: elles sont là

me disent
en paix
leur souhait
de ne pas conduire ce petit
à l'école

me disent
leurs interrogations

une vague rafraîchissante de jeunes mamans
de jeunes papas
pensent différemment

ouvrent les portes
des possibles
pour des enfants

accompagnés
aimés
pas à pas

je suis toute émue
de voir cet amour
jaillir

de voir cet élan serein
serein
si serein
chez ces parents

pour qui
confiance
n'est pas un vain mot

confiance en toi
et
confiance en moi

confiance en nous
parce que nous
nous connaissons si bien
nous nous aimons tant
que nous nous sentons prêts
à vivre cet amour
au jour le jour

en nous soutenant

vocalises

tu chantes
je te propose le pot
et nous chantons ensemble

vocalises pour pipi
vocalises pour caca

vocalises lorsque tu sens
que tu es prête à éliminer

alors chantons ensemble
la douce chanson

toi
sur le pot
sur mes cuisses
toi

tout contre moi

toi qui me réapprends
le chemin du chant
que j'avais fait taire en moi
il y a longtemps

Wednesday, May 10, 2006

pas courageuse

pour Sandrine et Tallulah
pour Ingrid et Marceau
et pour qui voudra de ces mots

ne dites pas à une mère combien elle est courageuse

est-ce courageux d'être mère?

c'est totalement
fou
culoté
incompréhensible
mystérieux
pas raisonnable
imprévisible
vivant

cela vous cueille
à tout bout de champ

la douleur
est parfois là

quelquefois, elle est là souvent

l'amour-qui-bondit-comme-l'eau
est plus fort que tous les microbes
et tous les petits travers du corps
qui mènent souvent à l'hôpital

l'amour est tout petit
mais c'est lui le plus fort

Wednesday, May 03, 2006

J'ai rendez-vous

avec des parents qui désirent apprendre à porter leur enfant
avec des sages-femmes qui accompagnent la naissance sur la pointe des pieds


rendez-vous que j'aime!


avec des enfants qui lisent des livres à leurs petits frères
avec des personnes qui ont des rêves plein la tête à lancer en l'air
pour que fleurissent quelques-unes de leurs idées

dans des livres
des chansons
des danses


rendez-vous que je chéris!


avec des blogs témoignant de transformations, guérisons, ou d'un quotidien attendri et attentionné (entre deux pétages de plomb de derrière les fagots)


rendez-vous que je bénis!

Pétage de plombs: je t'aime
tu me fais mal
je te sens bien déferler
tu me remets d'applomb


rendez-vous qui me ramène à moi-même!

et

ce soir

j'ai rendez-vous
avec

mon amoureux

adieu tout le reste
adieu
à très bientôt

(pas à très vite)

non

à très bien - tôt

tout de suite

tantôt

pourquoi pas un rendez-vous à nous deux (+ bébé)?

Saturday, April 29, 2006

Des mots doux

Si le monde n'est qu'une scène
et les mots des mots d'hommes

le spectacle vaut peut-être la chandelle
d'être joué jusqu'au bout...

si nous sommes bancals
et si nous apprenons le B A BA de la tendresse
bien plus tard que ce qui aurait pu être

si nous apprenons la confiance
au détour d'une rencontre
quand on nous enseignait
la moquerie
la crainte

que rien ne nous empêche de cueillir
l'instant qui vient

pleinement

ici

maintenant!

Monday, April 24, 2006

Quand y en a pour deux...

Un autre petit habitant de la maison dit volontiers qu'il boit du "lait débile".

Une autre ne dit encore rien: elle tète
Elle a souvent un pied appuyé sur mon sein.
Au moment où sa langue sort pour happer l'aréole, son pied se pose sur moi. CONTACT !

Sunday, April 23, 2006

Quand tu tètes...

Entendu ce matin, au lever du lit:

Quand je tète, y a un max de lait qui fonce dans ma bouche.

(un habitant de la maison)

Monday, April 10, 2006

Lieber Valentin

Lieber Geliebter !

Weinend nehme ich den Federhalter in meine Hände und schreibe Dir.

Warum hast Du so lange nicht geschrieben, wo Du doch neulich geschrieben hast, dass Du mir schreibst, wenn ich Dir nicht schreibe.

Mein Vater hat mir gestern auch geschrieben.

Er schreibt, dass er Dir geschrieben hätte. Du hast mir aber kein Wort davon geschrieben, dass er Dir geschrieben hat.

Ich schließe mein Schreiben und hoffe, dass Du mir nun endlich einmal schreibst, sonst ist dies mein letztes Schreiben, welches ich Dir geschrieben habe.

Verzeih mir die schlechte Schrift. Ich bekomme immer den Schreibkrampf vom Schreiben.

Du bekommst natürlich nie den Schreibkrampf, weil Du nie schreibst.

Gruß und Kuss,

Deine N.N.
(Karl Valentin)



Tandis que je répétais encore et encore ce monologue devant lui,
ton père cherchait de nouvelles excuses pour me faire recommencer.
Cela me rassurait. Je n'avais encore jamais joué.

J'ignorais que par Karl Valentin,
j'allais rencontrer un homme
plus soucieux de l'il-y-a-ité de ce qu'Il y a
que de quoi que ce soit d'autre.
J'ignorais que ce Monsieur,
qui chantait "le déserteur" à tue-tête
tout en effectuant ses corvées
pendant son service
dans la police militaire,
qui passa autant d'années
dans autant de facultés,
j'ignorais que ce Monsieur
serait si peu avare de ses Enfants.

J'allais être ravie!

J'ignorais - mais lui savait -
que les mots sont bien peu de choses.
Ou c'est peut-être qu'il s'en méfie.

En a-t-il peur, des mots,
pour qu'il en dise tant sans jamais se livrer?

A la maternité - car tu es né dans une maternité! -
où il grilla nerveusement quelques cigarettes
en compagnie d'un ami comédien qui passait par là,
avant de se retrouver, à mes côtés,
manquant de s'évanouir, mais me soutenant,
lui, Homme, tentant de remplacer
auprès de moi
la Communauté des Femmes
qui m'avait laissée partir accoucher
comme on part se faire voler
la plus belle partie de soi-même.

Pendant notre séjour dans une chambre
ouverte aux quatre vents,
où mes hormones
et des informations bizarres sur ta santé
eurent tôt fait d'entraîner le ravage
de mes pauvres yeux de maman...
il te lisait Hegel quand, entre deux tétées,
il m'arrivait de te poser
dans un petit lit de plexy
dont l'utilisation que j'en faisais
déjà, l'âme me fendait.

Il a trop de respect pour l'autre
pour se prendre au sérieux
et tâche, en tout temps,
de faire des acrobaties
qui font l'autre sourire.


Déjà, tu lui ressembles, Valentin.

Sunday, April 02, 2006

il est interdit d'interdire de porter les petits bébés

le nourrisson ne doit pas d'habitude être porté dans les premiers temps, seulement si c'est nécessaire. Le meilleur endroit, le plus sain, est son petit lit propre et chaud.

Ses os sont encore trop délicats et trop mous pour donner au corps la tenue nécessaire et le porter trop tôt ne peut lui être que nuisible, mais, à partir du moment où bébé essaye, de lui-même, de lever la tête et de redresser le buste, on peut le soulever et le porter de temps à autre. Le corps de l'enfant doit, par un emmaillotement bien conditionné, recevoir un léger soutien et sa petite tête doit être soutenue un peu.

A peu près vers le 4° mois, l'enfant sain, développé normalement, peut redresser la tête et n'a plus besoin de soutien. Son corps également est devenu un peu plus fort, mais le port trop fréquent est autant que possible à éviter, car l'enfant s'y habituerait et voudrait être porté constamment.

Si l'enfant crie, on s'informera de la cause et on éloignera celle-ci autant que possible, mais en aucun cas on ne portera l'enfant, au contraire, on le remettra dans son lit.

Si l'enfant est porté souvent, il est absolument nécessaire qu'il soit porté convenablement et ne reçoive pas de dommages par une mauvaise position.

E. Kienzler, Médecine et Hygiène Populaire à la portée de tous,
Editions Sopal, Strasbourg, 1938, pp. 625-626.


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le nourrisson ne doit pas nécessairement être posé
dans les premiers temps.

Sa maman, son papa ont le droit d'écouter ce qu'ils perçoivent dans ce qu'exprime leur bébé,
ce qu'ils ressentent aussi.

Le meilleur endroit, le plus sain, est le buste de sa maman
ou celui de toute autre personne qui l'aime.
--------------

la tendresse


Ce n'est pas parce qu'on n'est pas mort de manque de tendresse
ce n'est pas parce qu'on n'a pas appris à en donner
à en recevoir

qu'il est trop tard
pour la vivre

-------------
Son dos est encore trop arrondi pour être déroulé
et lui bien trop petit pour être isolé brutalement.

Le poser immédiatement n'est pas la seule façon de faire.
Nul n'est besoin d'attendre que bébé fasse les choses de lui-même
pour lui permettre de les vivre.

L'enfant apprend à se tenir et à se mouvoir au contact d'une personne vivante.

A peu près vers le 4° mois, l'enfant porté non seulement tient sa tête
(il la tient depuis longtemps),
mais il sort ses bras du porte-bébé.

Il tient son corps.
Il aime le contact, la présence, l'attention.
C'est un très grand plaisir pour lui.
Cela le rend heureux.
Il n'est pas né pour pleurer mais bien pour sourire et rire.

Il n'y a pas de crainte à avoir face à un enfant qui s'attache à sa mère.
Il peut accompagner sa mère partout où elle va, si sa mère et son entourage comprennent l'importance de la relation qui se joue à ce moment-là.

L'enfant attaché s'en ira gaiement, un beau jour.

L'enfant qui pleure appelle à l'aide.
Il a confiance.
Il est vrai.
Il a le droit d'être en colère.


il est absolument nécessaire de retirer les

absolument
trop tôt
de temps à autre
nécessairement
devoir
nuisible

en aucun cas
on ne donnera d'ordre et de consignes aux (futurs) parents

my name is not Helen, but I am an helen fourmentian

je ne suis pas Hélène
et toi tu es Petrus
(pas Paulus)

mon corps
mes hanches
mes seins
dont un travaille à temps plus que complet
tandis que l'autre
s'épanouit à temps partiel

le miroir est là

quoi qu'il en soit

je me suis mis en tête
une pelisse

- si douce -

qui désormais me protège
de regards dépourvus de tendresse
que je pourrais me jeter à moi-même

sur ce corps
qui me transporte
quoi qu'il arrive

les relations sont justes
quand le regard est doux
franc
souriant

comme celui de Petrus Paulus à Hélène Fourment

objet de ses caresses
et
mère de ses enfants

Thursday, March 23, 2006

aux éclats

décidément

la communication

par le pipi

est intense!

ce soir

dans le train

Bruxelles-Liège

ma petite fille

de 7 mois

a ri aux éclats

tandis qu'elle faisait pipi

dans les toilettes

du train...

elle adore

les miroirs des toilettes

les fenêtres

les rayons de soleil

les lumières dans la nuit aussi...

Sunday, March 12, 2006

poser les armes

après une approche
du sein
tout armé

Link
accepte
de poser
épée et bouclier

la tétée
avec un héros
tout équipé
ne me tente guère

le voilà désarmé
ses jambes rentrent sous mon T-shirt
il se détend

je suis
le repos du guerrier
qui s'endort
tout contre ma peau

en rêvant
de succès guerriers !?!

je demande au jeune héros
à quoi il pense
il m'envoie
un petit regard en coin
que j'aime

"le nènè!"

ainsi
se côtoient
dans l'imaginaire

les aventures
des jeux
d'enfants

les plaisirs délicieux de la tétée

la découverte de la lecture
la joie de compter

l'action
et
la détente

le chaud
et
le froid

les outils
et
les câlins

les exploits
et
l'après exploits

fatiguée et contente

du chemin parcouru

Petite Soeur

à deux jours de tes sept mois
à force de ronger un morceau de banane
un bout de pain
un morceau de mon durum

voici ton premier
caca qui pue
aussitôt essuyé

ma petite fille
première avec laquelle
je pratique l'hygiène naturelle

déjà
avec ton frère
j'avais pu constater
avec quel bonheur
il jouait
à longueur de journée

avec ce qui,
pour ses grands frères,
restait toute la journée enfermé
dans des couches

toi
petite fille
tu ne joues pas encore
avec toi-même
mais je dois constater
quelle place cette partie de ton corps
peut jouer

j'aime avoir tes douces fesses
au creux de mes mains
je ne touche pas au reste
mais je vois

combien c'est joli
et grand

ce qui reçoit
actuellement
la seule caresse du vent

vivement le printemps
l'été

tu es belle
partout
en tout temps

Saturday, March 11, 2006

Grande Soeur

petite, c'étaient les bottines rouges
le petit chapeau à fleurs

plus tard, elle s'est mise
à combiner les fringues
d'une surprenante,
séduisante façon

à présent, Grande Soeur détonne
parmi des porteurs de Marques Passe-Muraille
qui trouvent le violet flashy
la couleur pas tendance
les écarts perso pas réglos

Grande Soeur,
n'aie pas peur

tu n'es pas
ne seras jamais
Passe-Muraille

tu es Toi

surtout, ne change pas
pour ceux-là

Friday, March 10, 2006

joli bouquet

une famille
comme un bouquet

des fleurs de toutes tailles
de toutes couleurs

fleurs d'ici
fleurs d'ailleurs

s'épanouissant
chacune à son rythme

en partance
pour divers soleils

certaines repartent vers l'ailleurs
encore fraîches

ce bouquet respire la vie

qui va
qui vient

qui n'a pas peur
d'aimer

des petits
laissés au bord du chemin

pour les choyer
jour après jour
comme les plus belles fleurs du jardin

un tank sèche sous ma table

Il est rentré de l'école
avec l'idée en tête
de créer un char
pour le carnaval de l'école
- c'est demain -

a embarqué ses trois petits frères
dans le projet

est allé chercher
une grande caisse
dans le garage
l'a vidée
(il le fallait!)

a bien énervé
Grand Frère
Grande Soeur
qui se prennent pour la police
face à ce petit monde

Grand Frère et Grande Soeur
se sont pris une remarque:
"dis-lui que tu n'es pas d'accord,
mais ne t'énerve pas,
ce n'est pas la peine"
Ca, ça les énerve plus encore !!!

Grand Frère a fait ses bagages
pour son week-end scout
Grande Soeur est allée jouer ailleurs


il a mis ses petits frères en caleçon,
pour éviter de salir trop de vêtements d'un coup
- je le lui ai demandé, mais je crois
que, pour lui, ça devait se passer comme ça -

je n'ai pas voulu regarder la scène
- je faisais l'autruche devant l'ordinateur -
je me suis contentée de rester tout près
un tas de linge à replier
qui passait justement par là
sur une table
entre eux et moi
m'a permis de ne pas avoir à assister à
la scène de peinture à huit mains nues
d'une grosse grosse caisse
- je restai zen, du coup!!! -

et hop!

me voilà avec un tank
énorme
en carton
couvert de gouache violette
qui sèche
sous ma table

il y a des écoutilles
bien sûr
parce qu'il veut inviter
ses copains à défiler demain
dans son tank
dans le cortège du carnaval

ses copains vont venir avec des bombes
qui lancent des sortes de chewing-gum bizarres
on en vend à l'école - mystère ! -

on peut les suivre
aux traces de pieds nus
en peinture violette
sur mon carrelage
du tank
à la salle de bains...

une machine de vêtements
plus tard

(ooooooooooooh! je n'ai pas"crisé"
qu'est-ce qui m'arrive?
irais-je bien???)

faut-il vraiment
que j'aille voir
la salle de bains?

un lutin m'a dit
que la baignoire
était tout sale
mais qu'ils l'avaient
très bien frottée après!!!!

(je crois bien que j'irai voir ça demain...)

je suis Link

du haut de tes trois ans
tu t'habilles de vert
tandis que ton grand frère
se déplace
en faisant des bruits
"hop" "hop" "hop"
comme fait le personnage
qui saute à l'écran

sans cesse
tu vas chercher
dans la cuisine
des "épées"
dont tu as grand besoin
pour aller de l'avant

j'ai tenté de t'expliquer
que ces "épées"
qui n'en sont pas
sont dangereuses
si tu cours et sautes avec elles

mais (chance!)

l'argument esthétique te touche
- immanquablement -
"elles ne sont pas belles, ces "épées" "
t'ai-je dit, "on ira en chercher une jolie ensemble, c'est promis"

et vous poursuivrez fièrement
vos aventures
vêtus de vert

sautant
"hop" "hop" "hop"
tels des lutins
poursuivant dans la jungle
leurs belles aventures

Saturday, March 04, 2006

tiens-toi droit

me dit Anne Sylvestre dans la chanson

n'oublie pas le fil

qui te relie

par le haut

à l'essentiel

et tes pas

qui te soutiennent


tiens-toi droit
si tu t'arrondis
t'auras l'air d'une arche

tiens-toi droit
si tu t'arrondis,
j'aurai l'air de quoi?

l'enfant se modèle-t-il
selon ses parents
ou
selon les images
de lui-même
que l'on lui envoie?

au quotidien
quel est le problème?
surveiller l'enfant
ou se surveiller soi
pour moins
le "cabosser"
"casser"
"fliquer"
"contrôler"?

cesser de lui faire sentir
qu'il a a priori tort
qu'il n'a pas de voix

ne plus jamais revoir
devant moi
des adolescents
qui ne prennent pas la parole
de peur de commettre une erreur
et qui aimeraient tant que je les laisse en paix
que je ne devance plus leur désir d'apprendre
si vivant

si je suis attentive, ils affichent leur désir
ah! ne pas passer à côté de ces instants-là

est-ce de ce genre de personnes
que nous voulons peupler notre terre?

des personnes qui ne disent pas ce qu'elles pensent
mais ce qui est attendu de celui ou celle
chargée d'évaluer leur activité?

les jeunes élèves
ou
les professionnels de tout âge
tombent dans ce dialogue faux

mais où voulons-nous aller comme ça?

ces PERSONNES sont-elles heureuses
dans ce qu'elles font
du matin au soir
de l'été au printemps?

où vont-elles chercher
l'énergie
la motivation
pour avancer sur leur chemin?

pourquoi suis-je en train de faire
ce que je fais
à cet instant?

comment ai-je attendu
tant de temps
avant de me rendre compte
à quel point
le jeu vidéo auquel jouent mes enfants
est gai et plein d'humour?
une journée improvisée nous remplit de surprises?
les personnes qui me regonflent d'énergie
sont avec moi, par tous les temps?
si je veux que mes enfants aillent bien,
j'ai intérêt à savoir, moi, ce qui me fait du bien
ce qui leur fait du bien
et ce qui nous fait du bien à nous tous aussi...

qui sont ceux et celles dont la pensée me regonfle d'énergie?

qui sourit contre vents et marrées
et surfe sur les vagues,
le sourire aux dents?

là, oui
je peux me tenir droite
ces personnes
en pensée
comme autant de pétales autour de moi

je vais

je vole

telle un certain baron
en panne de secours
pouvait s'extraire de l'onde
en se tirant par les cheveux

autant en emportent les enfants...

Equipée de cette corolle, je parviendrai peut-être, avec une poignée de personnes, à former
un "village" autour de ces enfants,
pour qu'ils se sentent bien. Je vais ouvrir les fenêtres, les portes...

être , nombreux , proches , sereins
à leurs côtés

ne pas
leur demander
de faire le beau
de donner la papatte
pour obtenir
un sucre
en retour
dans la main

vivre , tout simplement , sans regarder sans cesse le compteur d'apprentissages comptés et quantifiés

redevenir humains avec nos enfants
leur présenter la confiance intrinsèque que l'on n'a peut-être pas reçue
se sentir "plein" malgré le vide
reconquérir le lien à ce que l'on ressent intérieurement
lien passé sous silence
réapprendre à communiquer par d'autres vecteurs que le verbe
réapprendre à prendre le temps
être
ici et maintenant
dans le réel
au-delà du virtuel
dans l'instant présent