Sunday, October 29, 2006
à quoi ça tient
qui peuplent notre lit
se décalent spontanément sur le matelas
dès que je me décale d'un poil
et se relaient
souvent
pour être collés
contre moi
vu qu'ils sont trois
c'est chacun son tour
d'être un peu plus loin de moi
pas tout à fait collé
mais pas hors de portée de bras quand-même
les mamantropes
sont aimantés
et se meuvent en troupeau
parfois
ils s'enlacent aussi
mes nuits sont bien rythmées
quand les mamantropes ont soif!!!
mais ils ne seront pas mamantropes toute leur vie
avançons
jour après jour
nuit après nuit
la plupart du temps
de très bonnes nuits
qui commencent plus tôt en hiver
(surtout qu'on a supprimé la télé, héhé)
j'ai enfin abdiqué, après 38 ans de luttes
acharnées
je ne lutte plus
contre la fatigue
et me détends
allègrement
écoute
laisse descendre
la détente
le soir
quand elle vient
je l'invite même
alors qu'avant
je la craignais
je n'étais pas copine
avec la détente
qui ravit
les lève-tard
pour devenir une lève-tard
il y a encore de la marge
mais je ne suis plus
absolument
une couche-tatd
c'est déjà ça!
j'ai récupéré
mine de rien
un beau paquet d'heures
que je laissais la télé me voler
et je flâne
nous devisons
autour d'un thé
nous lisons
nous apprenons l'art
de ne rien faire
le soir
Sunday, October 22, 2006
ils jouent
à l'école "pas Freinet"
Elle,
qui a passé deux ans dans une école "Freinet"
puis un an dans une école pas Freinet
et qui est à présent instruite en famille
Eux,
Ses quatre petits frères
Dont trois fréquentent la même école "Freinet"
qu'elle a fréquentée
Ensemble,
ils se défoulent
caricaturalement
et jouent au cauchemar
de la négation
de ce que ressentent les enfants
Grande Soeur
crie des consignes
assène des sentences
de privation
de liberté
de mouvements
réclame
des suppléments de paiement
aux enfants
pour obtenir
des boissons à l'école
se fait intrusive
et décide
à la place des enfants
(joués par ses petits frères)
quelle quantité
de boisson
et
de nourriture
ils peuvent recevoir
ça tient un peu de la caricature
je me demande si elle n'a pas lu
un bon petit diable
en cachette
ça les fait rire
un max
ce comptage
permanent
cette communication
remplie de menaces
cette cascade de punitions
toutes ces moqueries
portant sur leur intimité
et reçues en public
et ces étiquettes
collées verbalement
au front de chaque enfant
l'enfermant dans un trait de caractère
figé
et
- du coup -
voilà que je me prends
une collection de factures
de l'école des enfants !!!
au secours!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
C'est quand qu'on se réveille de ce cauchemar?
hihi
Wednesday, October 18, 2006
exilés de l'eden
en train de découvrir
ce que d'autres savent
depuis tout le temps?
Ceux qui savent que les petits enfants
ont en eux la sagesse des anciens
et qu'ils se respectent
comme tout un chacun
qu'ils savent
ce qu'ils ont besoin
de boire
de manger
qu'ils savent
quand ils ont froid
ou chaud
s'ils ont sommeil
ou envie de
faire des câlins?
Il nous aura fallu tout ce temps
tout ce chemin
pour revenir
simplement
à un eden
(mais est-il encore temps?))
En ouvrant ce livre,
j'ai eu les larmes aux yeux.
Je vous livre
la raison de mes larmes.
Imaginez l'obscurité du Grand Nord. Non comme un élément dans lequel le voyageur s'aventure avec crainte. Mais, pour les habitants de l'Arctique, comme une origine. Imaginez l'intérieur d'une tente de peau, d'un igloo, ou d'un préfabriqué gouvernemental à loyer modéré. Une nuit, dans ce foyer, une toute petite fille inuit s'éveille. On la prend dans les bras, on la nourrit, on la câline - et on lui parle.
Qu'entend-elle? Les voix de tous ceux qui sont là. La voix de sa mère, qui l'encourage à se nourrir. Des paroles qui répètent au bébé qu'elle peut décider quand manger, et quand arrêter de manger. Des mots d'approbation. Après son repas, le bébé s'assoupit. Avec des mots de bienvenue, sa mère la glisse dans son amautik, la poche formée par le capuchon de sa parka, où le bébé peut se reposer tout contre le dos maternel. Puis elle fait ses besoins. Sa mère, qui l'a sentie bouger, la sort et la maintient au-dessus du sol, tout en murmurant des encouragements. "Unakuluk, annatiakulugit." "Gentil petit bébé, fais un beau petit caca." Elle essuie le derrière de sa fille, en disant: "Kuinijuannu saluittutunai." "Magnifique et dodue, comme tu es belle et propre." Le grand-père maternel s'approche pour voir nettoyer sa petite-fille. Il se penche et, son visage tout près de celui du bébé, lui parle avec douceur: "Nuliakuluga. Nuliagauvit? Ii, nuliaga una." "Gentille petite épouse. Es-tu ma femme? Oui, tu es ma femme." La ère sourit en offrant sa fille à l'adoration de son père, et dit: "Anaanangai. Ii, anaanagauvit." "Mère? oui, tu es ma mère."
Dans ces mots, l'enfant perçoit les sons de l'amour, et elle se sait en sécurité. Sûre non seulement de pouvoir manger et dormir, mais aussi de le faire quand et comme elle l'entend. Car elle est porteuse de l'atiq, l'esprit et le nom, de sa grand-mère. Elle est l'enfant adorée; elle est aussi la mère de sa mère, et l'épouse de son grand-père. Sa grand-mère revit en ce bébé, ce qui signifie que l'enfant, doublement et triplement aimée, doit être traitée avec respect. Pas plus qu'à sa grand-mère, fût-elle encore vivante, on ne saurait lui refuser de la nourriture ou la priver des morceaux de choix, lui ordonner de dormir quand elle veut être éveillée, ou la gronder de s'être salie. C'est que sa grand-mère est vivante - en ce bébé, qui est aussi quelqu'un d'autre. Pour son grand-père elle sera toujours "épouse", et c'est sous ce nom, comme avec tous les mots de tendresse qu'il employait enver sa femme défunte, qu'il s'adressera à elle. Et la mère du bébé l'appellera indifféremment "fille" ou "mère".
Sunday, October 15, 2006
accompagner
ça ne fait pas sérieux
on dirait
à première vue
que je n'éduque pas mes enfants
question de vocabulaire
peut-être
question de manières
de façons de faire
question de distance
ou de non-distance
question de confiance
que l'on peut se faire
et faire à l'enfant
qui boit
ce dont il a besoin
à la source
et s'en va
tranquillement
pour revenir
aussi sec
enfant
qui me prend comme je suis
que je prends comme il est
qui a le droit de pleurer
s'il est triste
de rire s'il est gai
enfant auquel
je ne souhaite pas
cacher les failles
de la vie
les failles des hommes
et mes failles aussi
auquel je veux donner
à goûter
tous les niveaux de langue
les plats rapides et pour gourmets
le lait pas bio
que je lui fais
chaque jour de ma vie
de maman de petit
enfant
que je garde jalousement
mon amie qui a gardé mes aînés
me l'a dit
elle sentait
que je ne voulais pas
faire garder mes bébés
être ailleurs n'avait pas de sens pour moi
et je l'ai fait
m'inventer une activité
où j'emmène mon plus petit
a été ma porte de sortie
surprise
mettre au monde
mettre au monde un enfant
oui
mais à un monde
marrant
un monde
respectueux de son ressenti
de mon ressenti
de son ressenti
un monde qui parle, se parle
un monde qui respire
et qui ne se prenne pas trop
au sérieux
Friday, October 13, 2006
et tu danses
tu danses
du haut de tes trois pommes
ton grand frère grunge
se remue dans tous les sens
au bruit
de ses écouteurs
dans les oreilles
et toi
tu danses
dans ta petite robe
sous ton petit tablier
car
ton grand frère
a ramené
ce soir
un CD
un disque de Reine
avec plein de musiques
que j'ai écoutées
l'année dernière
lorsque je t'attendais
et que tu nous faisais
des fausses alertes
des répétitions
de ta grande arrivée
ma petite Reine Coiffée
à présent
tu observes
deux posters
mosaïques
pleines de photos de bébés portés
l'une sous la main gauche
l'autre sous la main droite
ce poster te passionne
et sans cesse
tu en chipes
dans le tiroir de mon bureau
où je les range
pour les mettre dans le courrier
petit index gauche
pointé sur un papa
portant un petit garçon
au Laos
et petit index droit
pointé sur le même papa
portant le même petit gars
au Laos également
sur le poster de droite
à quatorze mois
tu reconnais les photos
lundi, c'était dans la salle d'attente
du docteur
qui te "suit"
ces photos
qui te parlent
de ce que
chaque jour
tu vis
que tu vas rechercher
toujours
à quatorze mois
bébé
en un instant
l'autre jour
détendue
tout contre ta marraine
qui nous faisait la surprise
de passer par là
ta tête dans son cou
tout ton corps installé
doucement
tout contre elle
mince alors!
tu parles déjà
toutes les langues, toi!
Wednesday, October 11, 2006
allô?
- Ne vous inquiétez pas, madame; tout est en ordre, mais vous savez bien comment ça marche avec la poste...
Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhh
En ordre!
Et de une!!! LOL
Friday, October 06, 2006
doigts de fée
depuis quand?
je ne sais plus
mais je sais
que
depuis longtemps
je pleurais souvent
puis
patiemment
doucement
chaudement
presque chaque semaine
pendant plus d'une année
sur moi
ces doigts
se sont promenés
et
je pleure moins souvent
MERCI!
auparavant
les tentatives
de grand ménage
ne passaient
que par mes mots
pas par mon corps
même si
des personnes
qui m'aimaient
avaient la faculté de m'écouter
vraiment
des heures
et
des heures durant
même si
je pleure
en un instant
lorsqu'une occasion
se présente
même si
la source
n'est pas totalement tarie
Niagara
s'est fait
ruisseau
souvent sec
par soleil beau
depuis que j'ai
reçu
des massages
plus qu' "effleurants"
plus qu' "unifiants"
massages
recréés chaque fois
par des doigts
qui connaissaient
parfaitement
les creux endoloris où ils étaient attendus
qui savaient où ils étaient appelés
ce jour-là
pas la veille
ou le lendemain
qui connaissaient leur art
qui m'ont dit
après trois mois
de rencontre hebdomadaire
"on commence à pouvoir
travailler en profondeur
des choses se décoincent"
des doigts savants
qui m'ont fait tant de bien
que l'on a rejetés
parce qu'ils venaient de loin
de trop loin
pour qu'on ait pu comprendre
la paix
qu'ils avaient à partager
et ils sont repartis
exercer leur magie
parce qu'ici
on n'était pas prêt encore
à recevoir
ce que ces doigts-là
pouvaient donner
c'est quelquefois
si pauvre
pauvre et triste à la fois
que de laisser passer
ces armes de la paix
par méfiance
par manque de confiance
lorsqu'elles sont tendues
en toute simplicité
mais qu'importe
ces doigts-là
et la fée qui les porte
sont venus
transiter
du côté de chez moi
assez longtemps
pour me ramener
à bien plus de sérénité
et cela, c'est déjà totalement magique en soi
my baby's grown
tu me dis que tu peux rendre visite à des gens de l'autre côté de la terre je te sens paisible
et je suis heureuse de tentir que tu vas mieux bien mieux quelle chance j'ai le privilège
de te voir dérouler tes projets la musique les bouquins ou les journaux que tu dévores
maintenant que tu en prends le temps
je ne te ferai pas le coup d'angoisser perpétuellement en coulisses tout en affichant
une confiance qui serait encore à construire tu m'as donné confiance je t'en ai donné aussi
on a appris ensemble entre filles mère et fille des choses qui ne se perdent pas Shantala !!!
et je sais que tu sais que tu peux parler sérieusement avec les adultes et certains enfants que certains adultes écoutent sérieusement bienvenue toi qui à 13 ans es plus autonome que je ne l'étais à 18 bienvenue dans un monde où je ne tenterai pas de te faire croire que tu es obligée d'adopter un rythme fou et où tu peux aussi choisir cueillir l'instant le maintenant
respire le temps
pédale
nage
aime
écoute
et, si tu veux, nous ferons une fête
parce que tu vas
des enfants
aux adultes
mais toi, tu n'es pas comme ces grands enfants - dont je fis partie - que l'on conduit chaque matin en voiture sur le pas de l'école et dont on célèbre les engagements à renforts de cérémonies enfants entretenus dans un rôle de personnefaussement autonome j'ignore encore quelle fête nous pourrions fêter ensemble pour dire que tu es sage que tu es grande
que tu vois si souvent juste
tu sais ce qu'est une naissance quand tant d'"adultes" l'ignorent ici
il y a la paix en toi, souvent assez pour que d'autres s'inspirent de toi
ma fille
Wednesday, October 04, 2006
au cas où vous pourriez m'aider...
lorsque je visite les blogs des copines?
Nonobstant le fait que, ce faisant, mes petits tètent...
La convivialité à la maison ET une sorte d'ubiquité par le net
Nous mène-t-elle vers quelque pic particulier
dont nous, mères allaitantes surfeuses, aurions la primeur
la fraîcheur
chaleur
ça repart
je vous laisse
v v v v v v v v v v v
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demain, je fais des torsades
c'est plus rigolo
proudly presenting...
un nouveau concept
dû à une Pat lunaire
le pull à pull se veut convivial, mais pas intime
sécurisant et professionnel
il va débarquer ATTENTION
dans vos crèches
l'accompagnement individualisé
du petit enfant
en fonction des demandes qu'il exprime
le peau à peau
quant à lui
est réservé aux parents
il leur est loisible
de le prendre au mot
et de se défaire
de tout écran
qui ferait obstacle
au contact chaleureux
d'un enfant tout contre son parent
peau à peau
pull à pull
main dans la main
Verfreundungseffekt
redevenir son propre ami
sa propre amie
retrouver un rapport sincère
entre ce que l'on sent
et ce que l'on fait
ce que l'on dit
et ce que l'on est
demande parfois
des détours
par des chemins
qu'on nenous a pas indiqués
explosifs
désertifiants
innondants
dérangeants
violents
saccageants
adoucissants
détours
qui battent vos cartes
à cent à l'heure
et vous laissent
remettre
vos petits papiers
à une plus jolie place
en un temps
improbable
important
négligeable
dissolvant
détours
qui vous dépassent
vous entraînent
en dehors
OUF!
du chemin
motorisé
tracé
nommé
embobiné
consommé
qui vous éloigne de ce
petit truc
que vous véhiculez
au coeur de vous-même
truc vrai
qui bat
tic-tac
je t'aime
tic-tac
je t'aime pas
tic-tac
je t'aime
allez
on est potes
moi et moi?
Tuesday, October 03, 2006
le mouvement pour la libération des câlins est lancé
(largement inspiré de la page d'accueil de Hathor the Cowgoddess, j'avoue!!!),
voici l'idée du jour
(elle n'est pas de moi, mais je l'adopte avec joie)
Et si on mettait en place une journée des câlins ???
Allez, hop!
Je vous en envoie un!!!
http://www.youtube.com/watch?v=vr3x_RRJdd4