Monday, April 29, 2013

Semaine



spéciale
blanc
ou lumière
(c'est comme vous voulez)

où je signale à l'univers
que je suis OK
pour accueillir un tapis
et
que le-dit tapis débarque
sur ma route


où je fais
quelques minutes avant la fermeture
de petites courses express
du dimanche matin
à côté de chez moi
et que je tombe
sur ma cousine
qui venait justement de se dire
"tiens, j'aimerais bien revoir Ingrid un de ces jours..."


mon frère s'est encore reproduit
encore
je m'entends
je suis assez mal placée
pour m'écrier "encore!!!"
lorsque quelqu'un se reproduit
mais c'est techniquement exact
et le résultat est,
ma foi,
très très très joli !

où j'ai appris
que le tapuscrit
que lequel je m'esquintais
non sans mal
en plein burn out
d'hiver
pouvait se résoudre à force
de copier-collers successifs
et d'une remise en page
légère
très très légère
en somme


enfin
je reçois
des photos
qui me font
un bien fou

et


je vibre encore plus fort


Saturday, April 27, 2013

Je

crois qu'il faut
que j'apprenne
à prendre mes responsabilités

Cela veut dire
apprendre à dire
non

Sinon
quand je dis oui
mon oui n'a aucune valeur

Donc
j'apprends à dire
non

Cela m'aide à voir
où je veux aller
à qui
à quoi
je puis dire oui

Cela signifie
que j'apprends à aller à l'encontre
de toute l'éducation
reçue

Être une fille
chez moi
c'était avant tout
être un béni-oui-oui
Être passive
totalement
Faire ce qu'on me disait
quand on me disait
Rien de plus
ou je déplaisais

J'ai longtemps étouffé
J'ai appris la respiration contrôlée
comme celle qu'on veut encore parfois inculquer aux futures-mères-objet
respirez, madame
bloquez, madame
poussez, madame
pas comme ça, madame
taisez-vous, madame
ne criez pas, madame
vous êtes grossière, madame

J'ai entendu
"toi, tu es trop sensible"
"toi, tu gardes tes bébés plus longtemps en toi
parce que tu ne veux pas les lâcher"

Bref, je n'ai pas satisfait
Je pouvais toujours mieux faire
Oui, j'ai beaucoup déçu

Alors oui, je déçois
Je le sais
Je perturbe parce que soudain
j'apprends à penser à moi
Il n'est jamais trop tard, je suppose,
pour accéder à cela
Jamais trop tard pour se donner la priorité à soi
S'aimer soi
Se respecter soi

Dieu que c'est difficile quand on ne compte pas pour soi

Mais je fais des progrès
Cette semaine, j'ai dit NON à quelqu'un qui m'embauchait
car ses conditions ne me convenaient pas
Cette fonction qui me détruisait ne me redétruira pas
Je ne veux plus fonctionner dans un système auquel je ne crois décidément pas
en tous cas pas pour moi

J'ai pris la décision à travers la tempête qui me détruisait,
encore une fois,
souvenir de tant d'autres
"Soyez là à telle heure, préparez ça, ça, ça et ça."
Soyez un bon rouage

Non, je ne sais pas
Je ne suis pas ça
C'est impossible

Lentement
jour après jour
je rejoins mon centre d'équilibre
Je m'étais éloignée
ayant cru
encore une fois
pouvoir satisfaire les attentes extérieures

C'est vrai,
j'ai cherché cela
j'ai posé ma candidature
J'avais cru que maintenant,
j'étais grande

Mais non
Je ne peux pas faire ça
Ca me tue
Car ça n'a absolument plus aucun sens pour moi

Une naissance, c'est souvent violent
J'ai trop de diplômes
Qui qu'en veut?
Pas moi
Je ne suis pas ça

Il faut savoir pourquoi j'ai fait ces études
Pour fuir loin, très loin
pour me mettre à l'abri
Les écoles, collège, lycée et université m'ont servi à moi de refuge
de porte de sortie de l'enfer
Merci pour ça !
Sauf que ça ne donne sur rien
Y travailler, moi ?
Cela n'a aucun sens
On ne peut pas se fuir toute son existence

L'enfer, c'est être transparente
C'est subir des moqueries
C'est être niée émotionnellement
L'enfer, c'est ne pas être reconnue
Être dénigrée toute sa vie durant
L'enfer, c'est faire absolument confiance
à qui ne la mérite absolument pas
c'est un loup déguisé en berger
associé à une bergère attentionnée, passive et qui s'oublie
L'enfer, c'est être sans socle
sans base
c'est hurler de douleur
jusqu'à ce qu'un jour
elle lève enfin les paupières, me voie et me dise
"je te crois
ce que tu me racontes ne m'étonne pas"

Le bonheur, c'est de voir la bergère passive devenir louve
quand mes crocs poussent aussi
Le bonheur, c'est de voir que rien n'est perdu,
même si je ne sais pas pourquoi j'ai traversé tout ça

La faille - ou la chance ? -
c'est que je ne sois pas capable de bosser pour quelqu'un d'autre que moi
car on m'en a trop dit et beaucoup trop fait
et que j'ai tant besoin de m'écouter,
moi que j'ai tant niée,
comme on a fait tout autour de moi

Car si l'école accueille et apporte une reconnaissance,
elle nie abondamment aussi

Rétablir l'équilibre passe par là
Oui, c'est ça, prendre mes responsabilités
vis-à-vis de

moi.

Friday, April 26, 2013

Après


avoir lu
l'autobiographie d'Eileen Caddy
http://www.findhorn.org/2008/10/flight-into-freedom-and-beyond-by-eileen-caddy/#.UXozRqIvnLM

je découvre celle d'une autre fondatrice
de Findhorn

http://www.souffledor.fr/boutique/produits.php?id=2091

très inspirant
ce livre
pour moi

pour comprendre notre lien au tout
et
le dialogue que l'on peut avoir avec chaque élément de ce tout

réapprendre
reprendre
sa
place
dans l'univers
physique et spirituel
que nous avons déchiré
démembré
décomposé arbitrairement
par oubli
de nous





Wednesday, April 24, 2013

De
mars 2013

la
nécessité
intérieure

Friday, April 19, 2013

J'
Acrylique sur papier, nov. 2009

ai écrit
ceci
dans un carnet
élam
couvert de roses noires
qu'un ami acheta pour me l'offrir ensuite
juste avant qu'il ne fût trop tard...

il m'envoya
accompagnant ce carnet
un livre pour enfant
Je suis
et un CD de chants religieux

ce colis arrivé par la poste m'a beaucoup émue
je ne savais pas comment y répondre
alors
j'ai remercié
le coeur bordé de larmes

depuis ce carnet m'accompagne
lors de mes voyages en train

ma cadette adore le livre
j'écoute le CD aussi
quand il fait lumineux
car ces chants vibrent haut
plus haut que la radio que j'écoute souvent

voilà donc
ce carnet
où je parle de lui

il contient désormais son histoire personnelle
les roses noires sont belles
on dirait une tenue de deuil
mais au coeur des roses
il y a la vie
un bouton rouge au centre de chacune

elles sont trente à peu près à couvrir le carnet

ô comme j'aimerais pouvoir raconter cela en vrai
à qui porte un deuil
ou une espérance qui se tapit
de peur de se voir
encore une fois
éteindre

alors j'écris dans ce carnet couvert de roses noires
et je recopie mes mots sur fond noir
je voudrais que s'estompe quelque chose
qui m'empêche de vivre ce que je vis
ou de le vivre de façon pleine

car je le vis déjà de façon fluide
fantômatique
en silence

je ne suis pas douée pour le silence
je ne suis pas douée pour me restreindre
je ne suis pas douée pour ne pas faire
ce que mon être m'invite à faire

dans le silence de ma nuit
j'écris que je suis bien en chair
et pas qu'une ombre qu'on étreint
mon double n'est qu'un très pâle reflet de qui je suis

comme ces lignes sont un pâle reflet de mes notes dans mon carnet
courbes et rondes
guidées par ma main

ceci est le même texte
et pourtant
ce n'est pas le même

comme une reproduction ne peut rendre l'épaisseur des couches de peinture
ou l'éclat brut des couleurs

la copie n'est qu'une copie

un double est un double

une main une main

Friday, April 12, 2013

Journée


suprême

où mon fils
m'a dit "bonjour"
et a accepté
le cadeau
que je lui apportais
pour les 18 ans
qu'il fêtait



dans cette maison
où il vit le jour
au salon
entre canapé et
grand frère
venu le saluer
peu de temps après
grignotant un biscuit
juché sur son vélo

recevoir ce "bonjour"
est tellement énorme

non
il n'a pas dit merci
il ne m'a pas embrassée

mais

il m'a dit "bonjour"
et c'est déjà immense