Thursday, February 14, 2008

éponge

J'absorbais
j'absorbais
irrémédiablement
j'absorbais
petite ou grande
depuis toujours
j'absorbais

parfois
je réagissais
en colère
sans savoir vraiment
que je sauvais ma vie

ensuite
j'ai fait tampon
imbibé
résolu
tampon de survie

exposée
surexposée
que j'ai été
à un pessimisme
malade
que jamais
nul ne nommait
que je ne pouvais
nommer


dont je ne suis
je crois
qu'une pauvre réaction
allergique
dont les boutons
éclosent
encore et encore
vers l'air
vers le haut
tandis que je suis
tirée vers le bas
par le poids
de l'éponge
imbibée
alourdie

réaction allergique
au morbide
qui se cachait
tapi
dans notre vie
bien-comme-il-fallait
quand j'étais petite

je suis une réaction
qui fait tampon
une fine strate
une petite étape

héritage triste
goût du morbide
respiré toute petite
fascination de la mort
des blessures
et incapacité à être dans le présent
je les connais

je suis leur allergie

je cherche l'atterrissage
ici et maintenant
tout le temps

3 comments:

Sybille said...

Coucou Ingrid, tes mots me replonge dans tant de souvenirs. Moi aussi j'absorbe le tensions, j'essaie t'atténuer les tensions dans notre famille surtout lorsque nous nous retrouvons tous ensembles(nous sommes une très petite famille avec des caractères très différents et très présents!!!)alors j'essaie de faire tampons, pour que tout le monde fasse des efforts mais c'est toujours le clach. Alors je rentre chez moi en larmes; j'ai absorbé tant de tensions que je suis perdue, je suis déstabilisée et puis vient la colère ,contre moi ,moi qui ai un tel besoin inexpliqué de ce contact, la colére de ne pas avoir pu sortir ce coté récurant que possède les éponges. Je me pose ensuite pleins de questions (qu'est ce qui me lie avec cette famille! Pourquoi j'ai besoin de me confronter à ce mur, à ces émotions qui me rongent et puis je me pose et je me dit que jamais (j'éspère)je ne ferais comme eux!!!Peut-être que, quelque part, je dois leur dire merci car grâce à eux mon choix de vie et à l'opposé du leur!!!!!!! Mais ce qui me rend triste quand je lis ton texte c'est que ces choses qui se sont déroulées dans le passé ont encore tellement d'impact dans notre vie. Et ça je crois que c'est ce qui me fait le plus mal !!!
A bientôt
Sybille.

Sybille said...

Coucou Ingrid,je me permet de t'écrire un petit mots car je trouvai ton texte un peut triste,alors j'éspère que tu vas bien ?Bisous Sybille

Ingrid van den Peereboom said...

Oui, je vais mieux à présent! Merci. Nommer les malaises de façon posée semble me guérir, petit à petit, et à mieux passer auprès de mon entourage. Je ne peux m'empêcher de le faire.