Thursday, April 12, 2007

Flash forward

Monsieur
aux cheveux blancs

Il nous reçoit
elles et moi
comme il se doit
petits gâteaux
café
crème

Nous sommes en Allemagne
Si proches de la maison
C'est incroyable
Comme le paysage ressemble
A celui d'ici
Moins d'une heure de route
Vers un monde
si proche

Vers un monde
qui a tourné bien des pages
dans la thérapie
des hanches des enfants

Je me suis préparée à traduire
et
- surprise -
ce ne sont pas des mots
que je traduis
les notions
par chez-nous
sont déjà vieilles ici


Les traitements ont évolué
Les postures
Pas toujours les mots
en eux-mêmes

Mais on leur fait dire
d'autres choses
désormais

Toute sa vie
Ce monsieur a écrit
proposé des articles
publiés
ou refusés
souvent refusés

Un livre
qui ici m'amène
publicité sabotée
jalousies de collègues
livre précieux
qui au pilon
s'en est allé!


Il n'en garde pas de rancoeur
Certaines choses ont évolué
Dans l'espace où l'on parle l'allemand
Ah! barrières des langues!

Et nous devisons
de sa pratique
ses découvertes

Devant une photo
de portage
sur laquelle
nous désirons
son opinion

je lui dis
"c'est un de mes fils"

Ah?
Me répond-il
Attentif

Pour nous rendre compte
que nous avons
le même
(grand)
nombre d'enfants
un fils de plus de mon côté
et du sien une fille

Il est attentif

Bizarre
comme une rencontre
peut nous projeter
en avant

Accueillies dans
une grande maison
sise dans une prairie

Une maison
aux murs
pleins de photos d'enfants
de dessins
de vivant

Une maison
apaisée
qui
certains jours
doit connaître
grande animation

Il continue
de nous parler
cas cliniques
études
confirmation
changement de pratiques

C'est comme un flash forward
cette visite

Moi qui ai quelques cheveux blancs
qui vois mes grands
devenir
de plus en plus grands

Et cette petite
être
peut-être bien
notre dernière petite
faite à la maison

Qu'il fait bon deviser
avec des personnes
qui fondamentalement
aiment les enfants


Et qui vous accueillent
en toute décontraction
pour des discussions
sérieuses
autour des enfants
et avec une enfant
gambadant

(Et je suis bien contente
que l'étudiante
et son mémoire
qui m'amènent ici
ne parle pas l'allemand

et que j'aie dû plonger
dans le sujet
en immersion
tout simplement)

2 comments:

Cécile said...

Un jour,
plus tard,
c'est sûr,
c'est toi qui ouvriras ta maison et tes bras pour continuer de transmettre,
dans toutes les langues,
même celle des signes...
C'est sûr.

Mademoiselle Agnès said...

J'en ai les larmes aux yeux.
tant de tendresse, tant d'amour!

Merci !