Il y a
- à peu de jours près de cela -
42 ans
et 9 mois
tandis que mes jeunes futurs parents
étaient occupés à me concevoir
loin de là
mais pas tellement loin quand-même
un monsieur
prononçait une phrase
qu'un autre notait
dans son calepin
ça disait
en gros
que la finalité de l'art
serait
de ne pas
être broyé
au coeur de cette phrase
depuis que je la sais
il y a
comme
dans "il y a une chaise"
un truc qui me frappe
me retourne à l'intérieur
il y a
non pas le "il y a"
comme dans "il y a une chaise"
il y a le "pour ne pas"
qui me fait mal
comment expliquer pourquoi?
la finalité
d'échapper
à un destin
douloureux
qui pourrait même
passer
pour
dénué de tout sens
de toute lumière
me semble une idée juste
essentielle
existentielle
sauf que...
échapper
n'est pas une belle finalité
en soi
il reste
infiniment
à élire une finalité positive
à la démarche
hier
je me promenais
au musée des Beaux Arts de Lyon
avec trois de mes schtroumpfs
qui courraient en tous sens
dans un dédale
de salles
et là
Nicolas, 7 ans
m'a révélé
l'affaire
il a dit:
"Maman,
ce sont des peintures pour les indiens."
Ethel, 4 ans
a confirmé:
"Oui, Maman, c'est des peintures pour les indiens, ça !"
et là
j'ai éclaté de rire
je ne vous raconte pas !
eh voilà
moi qui ressentais
au plus profond de moi-même
une aversion
une tristesse profonde
un refus
de ce "pour ne pas"
que je n'étais pas parvenue
à formuler
jusque là
j'ai à présent un "pour"
à accrocher au mur
de ma mémoire
au mur
de mes projets
un "pour les indiens"
mais surtout un "pour"
il y a une chaise
il y a les indiens
Il peignait pour les indiens, Bram?
Je ne sais pas.
Faudra que je lui demande, tiens...
Tandis que je sortais
du musée des Beaux Arts
hier
il m'a demandé
"tu l'aimes, mon expo?"
Oui
je l'aime
elle m'a fait rire aux éclats
Friday, June 11, 2010
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