Monday, July 18, 2011

Petite

coquine

qui t'en es allée
ce samedi soir
au pays des songes

celui où l'on s'envole
léger
après avoir quitté
un habit
bien lourd à porter

petite coquine
toi

tu m'as fait signe
il y a moins d'un mois
m'envoyant l'image
de cette fenêtre
grande
garnie de tentures jaunes

dans ce rêve
je me trouvais
dans une demeure ancienne
non identifiée
je voyais ces tentures
longues
jaunes
gonflées
de vent
de lumière

ce lundi après-midi
j'étais dans ce fauteuil
orange
sur lequel je m'assieds
lorsque je viens te voir

juste à côté du tien
et face à ta fenêtre

non
je n'oublierai pas
la couleur de ces tentures
que je n'avais jamais mémorisée
et dont tu m'as envoyé une image
peu de temps avant de partir en (très grandes) vacances
toi qui ne t'en allais jamais jamais

tu es partie
bordée par ton fils, ta fille
dans cette grande maison
que tu ne quittais plus

dans ces toiles
dans ces arbres
dans cet immense jardin
dans toutes ces fleurs

et cet après-midi
chez toi
était des plus paisibles

tu reposais, non loin de ton fauteuil
dans le bureau de celui que tu aimais
fleurie à la mesure de la joie
que tu partageais
avec qui en voulait
à la mesure de ton esprit
tellement ouvert

entourée
de la chair de ta chair
qui refile
cette même chaleur
que tu émanais

il y avait des amis
il y avait des parents
de la pluie
du soleil
tes arrière-petits enfants qui jouaient

leurs yeux pétillent
comme les tiens

vole en paix
petite soeur
de mon grand père

88 est un bel âge
pour s'envoler
vers l'infini

là où tu es
là où tu vas
amuse-toi

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