je fais mon nid: ma chambre est désormais prête pour la naissance de mon petit
dans quelques jours, une jolie salle de bains pourra aussi l'accueillir
s'il a plutôt envie d'y voir le jour
couleurs chaudes et froides
sol doux
parois boisées
j'aime penser que je ne me fais pas de programme précis dans la tête pour cette septième naissance qui approche
sept fois naître... waouw !!!
je rajeunis un peu plus chaque fois!
ne plus se faire de film: je serai dans l'eau, dans les bulles, sur mon joli tabouret de naissance ou... suspendue à mon écharpe...
peu importe!
je n'ai pas besoin de savoir à l'avance de quoi j'aurai envie ce jour-là
dans dix jours ou dans un mois...
dans quelles positions j'aurai envie de me mettre
de bouger
qui sera près de moi pour poser ses mains chaudes au creux de mes reins
je crois bien que je cesserai de répondre au téléphone à un moment
quand je saturerai
ce sera peut-être un signe que je suis prête
je cesserai d'écrire
peut-être
ou de répondre à des mails sur des sujets externes à cette aventure
je rentrerai en moi
déjà
ma respiration se fait très courte
je ne peux manger qu'une petite tartine à la fois
j'aime aller nager
ou aller à une séance de préparation par l'hypnose
là, j'ai appris à sourire pendant la détente
apprendre à sourire, bouger mon visage, vérifier qu'il est détendu
un apprentissage pour la vie
surtout, ne plus le laisser pendre, inerte!
souvent, ma petite fille s'inquiète parce que je relâche mon visage
elle craint que, tout à coup, ça n'aille pas
je lui explique que je suis relâchée, tout simplement
j'aimerais découvrir l'art du relâchement AVEC le sourire
l'art de donner la vie en souriant
et l'art de mourir le sourire aux dents
j'aimerais tuer en moi ce pessimisme qui m'assaille si souvent
je suis intoxiquée
tant pis pour moi
je ne souhaite pas
que mes enfants assistent à ce pessimisme
qui me fait laisser tomber les bras
parfois
qui fait que je n'ai plus confiance
en personne
à la sortie du désert
on compte ses vrais amis
sur les doigts d'une main
et la famille s'en trouve
tout à coup
terriblement rétrécie
une traversée du désert
chaque grossesse en est un peu une
à chaque début de grossesse
je dois accuser le coup
le désintérêt croissant de personnes
que j'aimais
pour mes petits qui arrivent
le mépris
les regards froids
les "quand vas-tu reprendre un vrai travail?"
ou
"tu ne vas plus pouvoir faire ce que tu faisais avant, maintenant?"
et puis
"je suppose que tu ne travailles pas, avec autant d'enfants"
non, je bosse juste un peu le jour
et puis aussi la nuit
quand tout est calme
que le téléphone a terminé de sonner
quand le boulot "extérieur" est fini
je fais des projets fous
je ne peux pas m'en empêcher
je suis triste
des jugements qui m'esseulent
du mépris
parce que je n'ai pas choisi
un chemin que tout le monde comprend
parce que je n'ai pas une carrière
"bien sous tous rapports"
on me dit que je fais des délinquants
(en parlant de mes enfants)
mais les personnes qui osent me dire cela
ne les connaissent pas
ne les aiment pas
on ne comprend pas
que l'enfant puisse intervenir
dans une décision importante
qui le concerne
on me dit
que je leur laisse tout faire
on les rabroue
"en famille"
dans le but avoué
(il faut oser!!!)
de leur enseigner
la "politesse"
est-ce que c'est cela,
une famille?
grand-mère a à peine
tourné le dos
les souris dansent
les rats chantent et
ont tôt fait de pousser
par-dessus bord
les petits canards
trop sensibles
aux yeux du monde
bien mis
propret
les vilains petits canards
qui cherchent leur voie
je n'en peux plus
de faire
des efforts
pour des personnes
qui
d'avance
me méprisent
qui détiennent
La Vérité
qui prétendent
vous l'asséner
de préférence
dans les moments délicats
lorsque la douleur
devrait inviter
au silence
les "professionnels de l'éducation"
auto-proclamés
empêcheurs
de jouer
en dehors du lot
alors
il y a
le sourire
qui s'est envolé
mais qui est bien là
au fond de moi
le rire fabuleux de ma tante malade
le sourire aimant
débordant de plaisir
d'un grand-père
contemplant
écoutant
parlant à
ses petits-enfants
ou encore
les choses que
ma grand-mère
disait à d'autres
dans mon dos
à mon sujet:
en face
elle me disait:
"c'est comique,
comme tu t'occupes de tes enfants"
et dans mon dos,
elle disait du bien de moi
que je rapprenais
longtemps après
je préfère vivre avec
dans le coeur
le souvenir de personnes
aimantes
que de tâcher de
plaire
à des personnes
qui ne sourient qu'une fois sur six
qui aiment
par-dessus tout
le chic
les apparences
peut-être
un jour
saisiront-elles
qu'il y a de la vie
sous la surface
quelqu'un
sous la peau
d'un visage
autre chose
dans un enfant
qu'un galopin
à dresser
rabrouer
et
surtout
surtout
ne pas écouter
nier
nier
nier
son ressenti
puisqu'on a nié le leur
et que
c'est évident
ils n'en sont pas
morts
eux
alors ceux-ci
n'ont qu'à encaisser
le non-amour
que l'on nomme
amour
la non-tendresse
que l'on ne nomme pas
on ne connait pas ce vocabulaire-là
on n'en a pas besoin
voyons
quand on vit toute l'année
dans un paysage de neige
on en apprend toutes les nuances
on en connait toutes les facettes
et des dizaines de vocables
naissent et dansent
dans la bouche
de ceux qui vivent là
quand on ne connait pas
e nuances
dans la tendresse
on n'a pas de mots pour ça
je n'ai plus la force
de jouer
ce jeu-là
Tuesday, July 05, 2005
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