Sunday, November 28, 2004

silence

endormi sur mes cuisses
tandis que je travaille
tu tètes doucement
je crois bien que tu dors

nous sommes branchés
très souvent
ohlala!
la fusion, l'innommable
j'exagère
j'ai un problème

que sont tous ces regards
qui craignent la tendresse?

moi, je ne la crains pas.
je fais le plein
ma peau eut souvent faim.
mon coeur eut souvent peur.
mon esprit souvent ne comprit pas
ce que l'autre voulait
ce que l'autre proposait

car moi j'avais faim
et lorsqu'on a faim,
on ne pense pas bien.
on survit
on cherche nourriture
on ne sait même pas
où l'on peut la trouver

toucher

je ne te connaissais pas
je ne me connaissais pas
je n'existais pas
j'étais transparente
je cherchais
de l'appréciation
la trouvais
la perdais
la peur m'envahissait
de perdre toute valeur
puisqu'on n'aimait plus mon corps et mon coeur

toucher
toucher
toucher
sain

j'ai cessé de survivre
j'ai cessé de chercher la nourriture du corps
je panse mes plaies, lentement

mon corps a enfin une image
belle
dans ma tête

mon corps vit

mes hormones dansent sans fin

les vraies - c'est moi qui les fais!

et j'accouche d'êtres qui
je l'espère
vivent
et non
survivent

nous nous touchons

nous osons

n'avons pas peur

du corps de l'autre

nous existons

en douceur

en profondeur

légèrement

en mouvement

tout doucement

nous apprenons

un sens

une sensation

autre que la peur

autre que la douleur du vide

les bras

l'enveloppe

la chaleur

l'odeur

de toi

l'odeur de moi

ta voix

ton regard