endormi sur mes cuisses
tandis que je travaille
tu tètes doucement
je crois bien que tu dors
nous sommes branchés
très souvent
ohlala!
la fusion, l'innommable
j'exagère
j'ai un problème
que sont tous ces regards
qui craignent la tendresse?
moi, je ne la crains pas.
je fais le plein
ma peau eut souvent faim.
mon coeur eut souvent peur.
mon esprit souvent ne comprit pas
ce que l'autre voulait
ce que l'autre proposait
car moi j'avais faim
et lorsqu'on a faim,
on ne pense pas bien.
on survit
on cherche nourriture
on ne sait même pas
où l'on peut la trouver
toucher
je ne te connaissais pas
je ne me connaissais pas
je n'existais pas
j'étais transparente
je cherchais
de l'appréciation
la trouvais
la perdais
la peur m'envahissait
de perdre toute valeur
puisqu'on n'aimait plus mon corps et mon coeur
toucher
toucher
toucher
sain
j'ai cessé de survivre
j'ai cessé de chercher la nourriture du corps
je panse mes plaies, lentement
mon corps a enfin une image
belle
dans ma tête
mon corps vit
mes hormones dansent sans fin
les vraies - c'est moi qui les fais!
et j'accouche d'êtres qui
je l'espère
vivent
et non
survivent
nous nous touchons
nous osons
n'avons pas peur
du corps de l'autre
nous existons
en douceur
en profondeur
légèrement
en mouvement
tout doucement
nous apprenons
un sens
une sensation
autre que la peur
autre que la douleur du vide
les bras
l'enveloppe
la chaleur
l'odeur
de toi
l'odeur de moi
ta voix
ton regard